L’anti-aging, sans bistouri : ce qui nous attend !

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Des zones auparavant jamais traitées, de nouvelles technologies, la médecine esthétique ne cesse de se développer chaque année. Fini le temps du « one shot » pour faire disparaitre une ride ici ou une imperfection. L’époque est désormais à la prise en charge individualisée, discrète mais globale, avec un calendrier de rendez-vous précis.

Par Nathalie Evrard 

Des injections de plus en plus « à la française »… mais de plus en plus tôt !

Globalement, la demande s’oriente clairement vers des actes légers et sans danger, et si possible aux effets durables nous explique Françoise Guiot, dermatologue, Grez-Doiceau. « Les femmes ne se focalisent plus sur l’âge qu’on leur donnera en les regardant, mais plutôt sur l’harmonie de leur visage et son aspect sain. Elles sollicitent principalement des injections à la française, c’est-à-dire légères, et non décelables par l’entourage. Les plaintes expriment le besoin d’une prise en charge des rides mais aussi celui de remédier à une peau jugée terne et fatiguée ».

« Je constate aussi qu’il existe une préoccupation croissante de la part des jeunes en termes de prévention du vieillissement. Il n’est pas rare qu’entre 25 et 30 ans une jeune femme avec une peau claire commence à s’intéresser à ses rides naissantes autour de l’œil ».

« Il est illusoire de vouloir ressembler aux images des magazines, retouchées par ordinateur et qui ne reflètent pas la réalité des visages et des corps, poursuit Françoise Guiot. Le médecin esthétique a la responsabilité d’inscrire ces femmes dans l’objectif de soins individualisés : réveiller un visage et retrouver une harmonie dans les traits ». 

Botox ou Hyaluronique ?

« Les deux, précise le Docteur Guiot, mais ces deux types de traitements ne concernent pas les mêmes zones du visage ! La toxine botulique s’adresse principalement au tiers supérieur du visage, le front, les rides du tour de l’œil et la ride du lion, alors que l’acide hyaluronique et les autres produits volumateurs s’adressent au tiers moyen et au tiers inférieur du visage ».

Depuis plus de 20 ans, des millions de seringues ont imposé définitivement les injectables comme premier acte esthétique des techniques anti-âge. « Nous avons dû adapter nos pratiques pour optimiser les produits et les techniques mis au point par des laboratoires particulièrement à l’écoute de leur marché pour proposer aujourd’hui des solutions de plus en plus performantes à nos patients. Les injections peuvent se pratiquer en profondeur ou de manière plus superficielle, en combinant les produits, selon leur capacité, avec des canules ou des seringues, en fonction de la dynamique faciale du visage… Il nous faut bien identifier les points de traitements, effectuer des analyses sémiologiques des visages, ne pas figer, redonner des expressions positives, combiner les traitements, tout cela pour arriver à un rajeunissement global et durable ».

Redéfinir les volumes

Qu’il s’agisse de petite ou de grande volumétrie, le produit qui reste idéal et encore le plus largement utilisé est l’acide hyaluronique. Pourquoi idéal ? Parce qu’il est totalement dégradable, non allergique (à quelques rarissimes exceptions) et ne migre pas. Afin d’assurer un équilibre entre les volumes dans des régions du visage ayant tendance à se marquer avec le temps, il est important de déterminer avec précision le point d’injection des produits de comblement (avec de l’acide hyaluronique placé plus en profondeur). La réinjection de graisse autologue (le médecin prélève la graisse de son patient) permet la correction des dépressions importantes du volume cutané. Elle permet aussi la restructuration d’un visage qui présente un relâchement des tissus plus marqué, en apportant un bel effet rajeunissant de par son contenu naturellement riche en cellules souches, explique le Docteur Patrick Bui, chirurgien plasticien.

 

Booster son collagène

« A côté des corrections de volume classiquement obtenues avec les acides hyaluroniques, un nouveau concept s’impose peu à peu, son but étant de stimuler le propre collagène du patient afin d’obtenir une correction à la fois naturelle et de durée prolongée » explique le Dr. Bernard Mole, chirurgien plasticien, France. Ces inducteurs tissulaires (Radiesse, Sculptra…) s’injectent exactement comme un acide hyaluronique mais plus profondément. En une seule injection, il est possible d’obtenir une belle correction sur tout le visage pour une durée de 1 à 2 ans.

Une nouvelle version de fils liftants

Plébiscités ou décriés, les fils tenseurs ont pour but de repositionner les volumes d’un visage qui commence à s’affaisser. Mais l’innovation tient dans la qualité de nouveaux fils fabriqués à partir d’un matériel résorbable connu : le PDO ou polydioxanone. C’est un matériau maitrisé depuis plus de 30 ans en chirurgie plastique, gastro-entérologie, urologie, gynécologie ophtalmologie pour les sutures cutanées et sous cutanées. Les fils permettent d’obtenir deux actions : un repositionnement immédiat des volumes mais également une régénération progressive des collagènes sur les endroits traités.

Teint, texture et structure, credo de la technologie laser en dermatologie

Soigner certains cancers cutanés ou diminuer une ride, dans les deux cas, le dermatologue peut utiliser des ondes électromagnétiques, dont fait partie le laser. Quelle que soit l’application, l’acte doit garder une dimension médicale autant qu’esthétique. L’utilisation d’ondes plus ciblées et plus sélectives, seules ou en combinaison, offre au dermatologue un grand choix, souligne le Docteur Hugues Cartier, dermatologue président du Groupe Laser de la Société française de dermatologie. Avec des ultrasons focalisés ou des radiofréquences, dont évidemment les lasers, le teint, la structure et la texture de la peau peuvent être retravaillés. Pour redonner un teint lumineux, traiter les stigmates du vieillissement, les lasers ou les systèmes de radiofréquence avec des micro-aiguilles peuvent aussi faciliter le passage transdermique de principes actifs antirides. De même la photothérapie dynamique, qui traite aujourd’hui certains cancers de la peau, peut être proposée comme procédé photorajeunissant, en déposant simplement sur la peau certains produits qui seront photoactivés par les LEDS ou la lumière du jour. Grâce à toutes ces nouvelles technologies nous pouvons apporter des solutions adaptées au plus près des besoins de chacun conclut Hugues Cartier.

La thérapie cellulaire, le traitement anti-âge à la mode

La médecine et la chirurgie régénératrice ont connu un développement récent et font appel aux facteurs de croissance, au PRP (Plasma Riche en Plaquettes) ou aux cellules souches adipeuses. L’injection de plasma enrichi en plaquettes (PRP) est une des dernières méthodes de rajeunissement. Ces concentrés de plaquettes obtenus par centrifugation de son propre sang sont utilisés depuis plusieurs années en orthopédie et en chirurgie réparatrice pour leurs propriétés cicatrisantes. Plus récemment ils ont été proposés pour la prise en charge du vieillissement, employés comme un produit de comblement pour la glabelle, les sillons nasogéniens, les plis d’amertume, les lèvres, les cernes et en mésolift.

« Les thérapies cellulaires sont sans aucun doute une avancée scientifique majeure. Ces technologies très innovantes ont un important impact médiatique mais nous devons en premier lieu prendre en considération l’intérêt des patients et nous devons mettre en place des études de qualité afin de vérifier l’innocuité et l’intérêt de ces procédés conclut le Docteur Bioulac ».

La sécurité, avant tout !

Depuis 20 ans, la médecine esthétique a bénéficié de progrès technologiques importants. « Les résultats cliniques obtenus avec certains d’entre eux montrent une réelle efficacité. Néanmoins, il est essentiel d’informer le patient sur les résultats qu’il peut réellement espérer, les éventuels effets indésirables, les alternatives thérapeutiques et le coût du traitement, insiste Françoise Guiot. Si nos patients plébiscitent les nouveautés, toutes leurs demandes sont accompagnées d’une exigence de très grande qualité et de sécurité, ce qui nécessite que ces actes esthétiques soient exclusivement pratiqués par des médecins bien formés et expérimentés au bon usage de ces produits ou des appareils ». L’efficacité et l’innocuité de ces produits et/ou technologies doivent être certifiées par des études scientifiques validées. Une exigence qui doit structurer tous les acteurs du domaine.

–> Le secteur de l’esthétique a réalisé en 2015 un chiffre d’affaire mondial estimé à 6,89 milliards d’euros, soit une croissance de 8,2 % par rapport à 2014.


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