magie des fêtes

La magie des Fêtes ? On s’offre libre, délivré, libéré !

La magie nous a désertés. En ces temps de covid où tout est bouleversé, plus que jamais nous sommes aimantés vers des chiffres qui nous plombent le moral. La peur a envahi la sphère publique. Du véritable plomb dans les ailes de notre imaginaire ! Et si nous transformions ce plomb en or ? La magie des contes, leur langage symbolique, invitent à la délivrance. Déverrouiller nos peurs, nos cages intérieures, pour libérer la princesse tapie au fond de soi. La fête intérieure, c’est libérer cette lumière qui nous habite, c’est s’offrir libre, délivré de tous nos ensorcellements extérieurs et intérieurs…

 

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Avant…

Chaque année, à la période des fêtes, nous sommes (étions ?) appelés à nous remplir avec avidité : trop de tout, la panse qui explose, débauche de cadeaux, lumières artificielles qui –il faut bien le dire- ne comblent pas notre vide intérieur. A l’heure où j’écris ces lignes, on parle de reconfinement. Philosophe, Christiane, la petite soixantaine, en accepte l’idée, même si… « Ce qui me manquerait le plus, c’est de sentir vibrer ‘en présentiel’, comme on dit maintenant, notre appartenance familiale et amicale autour de la table et de célébrer nos liens qui ont été si distendus cette année.

Déjà les derniers Noël, nous avions opté pour des formules plus simples. L’intention première était que la tribu se rassemble et que les paillettes soient avant tout dans les cœurs… ». Aujourd’hui, elle se sent plus que jamais gardienne de tribu mais cherche d’autres secrets pour éloigner les sortilèges du catastrophisme ambiant. « Un autre monde est possible », c’est son credo ! Et d’ajouter, pensive : « Finalement, ce que l’on vit, est peut-être une chance unique pour retrouver son propre trésor, sa lumière intérieure, cette pépite qui nous habite et qui ne demande qu’à se révéler malgré les affres qui se mettent en travers de nos chemins de vie. Tout benef pour notre tribu et/ou famille de cœur qui nous redécouvrira autre, le jour d’après » !

Attention, chantier en cours!

Avec la règle des 4 S : Solitude, Silence, Simplicité… Sourire !

Solitude et Silence

C’est de saison, l’hiver nous invite au repos, à nous mettre en retrait pour couver les graines enfouies dans notre terre intérieure. « La nuit porte les germes de la lumière » écrit Gillian Kemp. Allumer une à une nos guirlandes de lumière, quel beau projet pour cette traversée de l’obscurité. Et Madame Psy d’ajouter « Pas de lumière sans ombre ». Nous voilà prévenus ! Une clé : La magie a besoin d’un mental calme pour sortir de sa tanière. Dehors, l’agitation ! D’où le recours à la solitude et au silence… librement choisis !

On pourrait se lamenter sur le covid qui nous met en cage. De cette injonction qui nous vient de l’extérieur, que faisons-nous ? Comment nous servons-nous de cet enfermement (« l’enfer-me-ment » comme dirait Thomas d’Ansembourg) ? Et si c’était une occasion rêvée pour délivrer notre flamme ?

Délivrance !

Le mot est lâché et nous renvoie délicieusement aux contes de fées de notre enfance. Ce mot est en effet utilisé pour se libérer des ensorcellements. Un coup d’œil dans le livre de Marie-Louise Von Franz, collaboratrice de Carl Gustav Jung (1) et on y découvre que sur le plan psychique, « ensorcellement » pourrait être un autre mot pour « psychose »

« Dans les contes, la délivrance se rapporte à des situations dans lesquelles quelqu’un s’étant fait maudire ou ensorceler est ensuite délivré à la faveur de péripéties et d’actions particulières intervenant au cours du récit. La nature de la malédiction varie. Dans les mythes et les contes, un personnage humain est en général condamné à se transformer en animal ou revêtir la forme d’une vieille femme laide pour retrouver sa nature véritable de prince ou de princesse, à travers toute un processus de délivrance. » Un baiser de Prince Charmant après cent ans de sommeil pour s’éveiller autre, ça vous dit ?
Et si l’on se posait la question : qu’est-ce qui dans ma vie m’« ensorcelle » ? Quel est mon petit sorcier intérieur qui m’a jeté le sort qui m’enchaîne et me fait tourner en rond sans pouvoir sortir de mon labyrinthe ?
Sorcier ou ensorceleur ? Madame psy fait le lien subtil avec l’oiseleur. Un joli mot pour quelqu’un qui, hélas, met les ailés en cage. Les ailés… Les zélés… Les zélés agités sont en cage !!! Une piste à creuser ?

Qui va nous en délivrer ??? « Nous avons devant nous une tâche d’importance », nous souffle Clarissa Pinkola Estès(2). « Apprendre à déterminer ce qui autour de nous, en nous et à notre propos doit vivre ou mourir. Il nous faut permettre de mourir à ce qui doit mourir, permettre de vivre à ce qui doit vivre… »
Parfois on s’est tellement accommodé de la cage qu’elle en est devenue presque « confortable » au point qu’on ait du mal à en sortir. « Peut-être est-ce pire quand les cages sont intérieures, quand de soi-même, on ne veut plus sortir… » (Blanche de Richemont)

Simplicité au programme

D’abord, nettoyer sa cage, trier, désencombrer et évacuer tout ce qui l’encombre. Une façon, avant l’envol, de libérer de l’espace pour muscler ses ailes tellement repliées qu’elles se sont presque atrophiées.
Stopper net l’ensorcellement anxiogène des news qui tournent en boucle et nous sidèrent. On arrête télé et smartphone et au coin du feu, dans la musique des bûches qui crépitent, on découvre un bon livre inspirant, comme le dernier de Blanche de Richemont « Le sourire de l’aube »(3). Le voilà notre Sourire ! Une belle histoire de guérison – corps et âme – de Camille, une maman qui découvre et sème des pépites de magie dans la vie de sa petite fille et… la sienne ! Une histoire d’amours au pluriel avec cette invitation à écrire en lettres d’or « Aime et laisse faire…. La lumière ne force pas ». Camille installe des rituels, comme aller chaque mardi chez le fleuriste du marché « pour choisir des fleurs amies qui seraient leurs compagnes des jours gelés, doux, tendres, durs, solaires, tristes, intenses. Déposer sa vie dans des pétales. »

Elle porte aussi une attention extrême à tout ce qui vibre à proximité : le vieux monsieur de l’immeuble baptisé le Papou* qui tisse avec elles une relation de lumière, le fleuriste, le passant, l’amant en puissance…
STOP Inspiration pour notre retraite ! Départ en terre inconnue pour explorer l’archi-connu (que l’on croit !) et en délivrer les arômes cachés. Jouer à faire connaissance avec les « indigènes » (mari – enfants – voisins – épicier du coin…)

*par la grâce de l’imagination, les faits quotidiens sont auréolés du mystère de l’imaginaire. Le vieux monsieur est absent ? Il est parti en Papouasie…

Une alliée : la nature

« Délivrance » rime avec « (re)naissance ». Se délivrer dans la forêt ! Le Shirin Yoku (bain de forêt des Japonais) est très tendance. Au-delà du phénomène de mode, si on laisse son mental à l’orée du bois, c’est à une vraie magie que l’on est convié. Pénétrer dans la forêt, c’est se mettre au diapason des fées des contes et ouvrir tous nos sens pour nous relier aux mondes visible et invisible. Il existe aujourd’hui de merveilleux accompagnateurs (4) qui vous emmènent pendant trois heures sur le chemin de votre propre délivrance. Adieu stress, bonjour ma forêt intérieure…

Peut-être plus libérateur encore est de suivre un enfant dans la forêt. Le merveilleux vous cueille instantanément ! Laissez-vous entraîner à sa suite, à la découverte des petites crevasses à la base des arbres qui sont autant de repères de lutins, des plumes d’ange, des marrons de l’automne, des glands géants à enterrer près de l’arbre aux écureuils… Et vous laisser surprendre par la douceur de l’intérieur d’une bogue de châtaigne ! Hyper piquante à l’extérieur, elle délivre pourtant un message de douceur avec son berceau au toucher velouté qui a abrité et libère à maturité des fruits à l’écorce lisse et douce. Wouaw, quel magnifique symbole !

Une valeur sûre : la joie!

Et si l’on profitait de cette période anxiogène qui nous pousse à nous méfier les uns des autres pour décadenasser notre cage thoracique avec des rires qui viennent du cœur, des rires tonitruants qui libèrent nos poumons et allument nos prunelles ! « Trouver le rire des entrailles qui déchire toutes les ombres » nous invite Blanche de Richemont ! Tout bon pour notre immunité et… notre humanité.

La fête intérieure ? C’est maintenant ou jamais !

Belle traversée enchanteresse !
A l’année prochaine… de l’autre côté du miroir ! 

Références

(1)La délivrance dans les contes de fées, Marie-Louise Von Franz, Dauphin Editions

(2)Femmes qui courent avec les loups, Clarissa Pinkola Estès, Livre de Poche

(3)Le sourire de l’aube, Blanche de Richemont, Fayard, octobre 2020

(4)Shirin Yoku : Deux valeurs sûres pour vous accompagner sur les sentiers de la Forêt de Soignes, à Tervueren, Meise…: Donatienne de Borman (www.calendulaplus.be) et Priscille Cazin (www.sylvolutions.eu)


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