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L’agenda culture du printemps

Expositions, mode, photos, livres, histoire, salons, design, jardin… Un peu partout en Belgique, mais aussi juste de l’autre côté de la frontière, un tas d’évènements plus intéressants les uns que les autres attendent les curieux. Le printemps réveille la culture.

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L’agenda culture du printemps en images

L’étincelle jaillira-t-elle ?

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© Pers.

La nouvelle exposition de la caserne Dossin vous plonge dans le monde des droits humains universels, explorant leurs racines dans l’histoire, le droit, la religion, la philosophie et la nature.

On ne pouvait imaginer un lieu plus approprié pour une exposition sur les Droits de l’homme que la caserne Dossin à Malines où, pendant la Seconde Guerre mondiale, 25.490 Juifs et 353 Roms ont été impitoyablement déportés vers les camps d’extermination et dont la plupart ne sont pas revenus. Cette exposition entend remettre en lumière l’idée d’« espoir » que porte la Déclaration des droits de l’homme. Elle fait découvrir d’où viennent ces droits, comment ils sont apparus, pour qui ils sont importants et pourquoi. Découpée en trois parties distinctes, elle commence par la Seconde Guerre mondiale et les pays qui ont élaboré la Déclaration en 1948. La deuxième partie s’attache à montrer les fondements sur lesquels ses instigateurs ont basé leur travail, à l’aide d’exemples tirés de lois et de religions anciennes. Elle se termine par une réflexion sur la nature humaine et son impact sur notre bien-être. Enfin, la troisième partie démontre que les bonnes intentions ne suffisent pas car, aujourd’hui encore, les Droits de l’homme sont violés à grande échelle : femmes, Afro-Américains, enfants, climat… Ce troisième volet donne la parole à d’inspirants pionniers et activistes d’hier et d’aujourd’hui, dont quelques Belges célèbres, qui s’expriment sur leur combat personnel.

L’exposition comprend également des parcours spécialement adaptés aux enfants et aux jeunes.

Universal Human Rights, jusqu’au 11 décembre à la caserne Dossin à Malines. Info : www.kazernedossin.eu

Un univers plein de poésie

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Arnaud Nazare-Aga. © ASE.

Cette exposition itinérante est organisée à l’occasion du 75e anniversaire de la publication du Petit Prince en France. Depuis, l’œuvre a été traduite en 457 langues et dialectes et, rien qu’en France, il s’en est vendu plus de 11 millions d’exemplaires. Il y a donc de fortes chances pour que vous aussi l’ayez lu à l’école. L’exposition offre la possibilité au visiteur de vivre le livre en live, car elle vous plonge littéralement dans l’univers poétique d’Antoine de Saint Exupéry (1900-1944), pionnier de l’aviation et résistant, et de son attachant héros. La voix de la mère de l’écrivain français vous accompagne tout au long du parcours. Présentée sur près de 1.500 m², l’exposition bénéficie d’une mise en scène spectaculaire, agrémentée d’une série de projections et de montages audiovisuels, de témoignages de l’auteur, de sa famille et de ses amis, et d’objets personnels lui ayant appartenu.

Antoine de Saint Exupéry. Le Petit Prince parmi les Hommes. Jusqu’au 30 juin au Palais 2 de Brussels Expo. Info : www.expo-petitprince.com

Dissimuler et dévoiler

Depuis toujours, la mode oscille entre cacher et montrer. Ce qui est permis aujourd’hui ne l’était pas hier et vice versa. Tantôt c’est la vision de la cheville qui est tabou, tantôt c’est le dos nu. Comment les créateurs appréhendent-ils ces normes ? Nous avons posé la question à Eve Demoen, conservatrice du musée de la Mode de Hasselt.

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Collectie Margiela 2009. © Marleen Daniëls.

Pourquoi avoir retenu ce thème ?

Eve Demoen : « Avant de répondre, je souhaite faire une petite mise au point : DressUndress n’est pas une exposition de lingerie et ne traite pas exclusivement de la nudité, mais de la relation entre la mode et le corps. La crise sanitaire a, une fois encore, souligné que mode et société sont indissociables. Après une période où on a privilégié le confort – homewear et activewear – et où il fallait se cacher derrière un masque, le corps a besoin de s’exposer à nouveau. Lors des dernières Fashion Weeks, les défilés ont clairement indiqué que la nudité était de retour. On a vu des hauts de bikini, des crop-tops, de la lingerie ajourée, des seins nus, des découpes suggestives ou des minijupes qui ne cachaient pas grand-chose. »

Commissaire invitée, Muriel Scherre est une figure quelque peu controversée.

« Nous avons effectivement demandé à Murielle Scherre d’être la commissaire de l’exposition. Je rappelle qu’elle a créé la marque de lingerie durable la fille d’O et, qu’à ce titre, le corps humain est son quotidien. Par ailleurs, elle n’esquive jamais le débat et milite pour une approche inclusive du corps, luttant contre les idéaux de beauté qu’elle juge stériles. Ses créations habillent un corps réaliste et divers, avec de la cellulite, des rides, des taches de rousseur… Toutefois, comme elle a pu en faire l’expérience elle-même, ce corps sans artifice reste soumis à la censure, sur les réseaux sociaux comme dans la vraie vie. Sans surprise, cette censure l’incite à repousser en permanence ses limites créatives, et à dénoncer les mécanismes de contrôle et d’injustice qui régissent l’univers de la mode. »

Comment l’exposition s’articule-t-elle ?

« DressUndress explore, selon différentes perspectives, l’évolution du sens de la physicalité, de la fin du 18e siècle à nos jours. Ne vous attendez pas à une chronologie claire, mais plutôt à un récit qui fait découvrir ce qui est autorisé aujourd’hui, mais ne l’était pas hier. Présentées au début de l’exposition, les délicates robes empire, parfois semi-transparentes, montrent bien que les valeurs et les normes sont fortement liées à l’époque. À la fin du 19e siècle, il était impensable de dévoiler la cheville, alors que les robes de soirée exposaient généreusement la poitrine. Les formes féminines, hanches, fesses et poitrines étaient particulièrement soulignées et amplifiées à l’aide de toutes sortes d’accessoires, comme le corset et les crinolines par exemple. Il faudra attendre encore deux décennies pour que la femme soit libérée par les jupes courtes des années folles. À l’origine de cette émancipation, il y a un sentiment de protestation ou de révolte, qu’on retrouvera dans les années 60 quand la jupe Twiggy a exposé les genoux. Aujourd’hui, un décolleté fait sensation tandis que les chevilles nues ne posent aucun problème, dans les pays occidentaux du moins. La nudité sur les podiums ne provoque pas de scandale, alors qu’elle est punissable dans la rue. »

Quels sont les principaux créateurs exposés ?

« Vivienne Westwood, Olivier Theyskens, Walter Van Beirendonck, Schiaparelli, Raf Simons, Alaïa, Comme des Garçons, Versace, Maison Margiela, Jean Paul Gaultier… Leurs créations illustrent la façon dont les stylistes ont joué avec le corps (nu) au cours des dernières décennies et comment il peut être manipulé ou modifié par le vêtement grâce au jeu de la dissimulation et de l’exposition. »

DressUndress. D’où vient la fascination pour le nu dans la mode ? Jusqu’au 20 novembre au musée de la Mode de Hasselt. Info : www.modemuseumhasselt.be

Esch, Capitale européenne de la culture

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Open Market Days. © Blitz Agency

Deuxième plus grande ville du Grand-Duché de Luxembourg, Esch-sur-Alzette est la Capitale européenne de la culture 2022, associée pour l’occasion à 18 communes luxembourgeoises et françaises voisines. Elle partage ce privilège avec Kaunas, en Lituanie, et Novi Sad, en Serbie. C’est le 26 février qu’a été donné le coup d’envoi officiel d’une série d’évènements qui se dérouleront sans interruption jusqu’à la fin de l’année. Sous le leitmotiv « Remix culture » et ses quatre sous-rubriques « Remix Art », « Remix Europe », « Remix Nature » et « Remix Yourself », les organisateurs ont composé un ambitieux programme qui mêlera danse, théâtre, musique, concerts, festivals, expositions, tourisme, design et sport. L’objectif d’Esch2022 est de transformer la région, autrefois dominée par l’industrie minière, en un pôle touristique attractif. Avec pas moins de 160 projets et 2.000 évènements, la région méritera assurément le détour cette année.

Esch2022, Capitale européenne de la culture, jusqu’au 22 décembre à Esch-sur-Alzette et dans 18 communes avoisinantes. Info : www.esch2022.lu

Fascinant

Mash Up est une exposition rétrospective qui se veut aussi complète et minutieuse que possible de l’œuvre d’Anthea Hamilton (°1978). L’artiste britannique se distingue par sa grande liberté, une créativité et une inventivité hors norme, une très forte esthétique visuelle et des méthodes de fabrication transculturelles. Bien qu’Hamilton ait été exposée plusieurs fois ces dernières années, ce projet est la première occasion de présenter au public des œuvres essentielles et décisives mêlant sculptures, performances et installations, et de l’emmener sur des terrains surprenants et peu familiers. Sont exposées quelque 70 œuvres qui ont jalonné la carrière de l’artiste ainsi qu’une série de nouvelles créations.

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Anthea Hamilton, The Squash. Courtesy the artist, Thomas Dane Gallery & Kaufmann Repetto. © Foto Seraphina Neville.

Mash Up, Anthea Hamilton, jusqu’au 15 mai au MHKA d’Anvers. Info : www.muhka.be

Domitien le Romain

Domitien a régné sur l’Empire romain au premier siècle de notre ère, une période souvent considérée comme son âge d’or. Le nom de Domitien reste pourtant peu connu et, dans l’Antiquité, il était avant tout vu comme un tyran et un bien médiocre empereur. Près de 2.000 ans après sa mort, l’exposition se penche sur l’histoire mouvementée de sa vie. Au travers de chefs-d’œuvre archéologiques, d’animations spectaculaires, de films et de représentations de la Rome antique, le visiteur découvre cet « empereur oublié ». Une sorte de quête de qui il était vraiment en tant que politique, général, amant et « dieu sur terre » autoproclamé.

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© Pers.

Dieu sur terre, l’empereur Domitien. Jusqu’au 22 mai au musée national des Antiquités de Leyde, Pays-Bas. Info : www.rmo.nl

La nostalgie des cafés d’hier

J’ai encore connu ces fameux cafés aux longs bancs bruns des années 70 et 80, vous aussi peut-être et vos parents certainement. Malheureusement, ils disparaissent les uns après les autres, tout comme leurs merveilleux habitués qui se contentaient d’un verre de bière à moitié vide car c’était avant tout de la compagnie qu’ils venaient chercher. Les dames commandaient un café avant de remplir leur sac de saucissons à la bière ou de barres de chocolat. Les hommes fumaient en toute impunité des Gauloises (sans filtre) ou des St Michel. Pour se la jouer Elvis ou Tom Jones, il suffisait de glisser une petite pièce dans le jukebox. Le samedi soir, tout le monde dansait sur les airs d’un orgue Decap ou d’un orchestre.

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Dans le livre de photos qui vient de paraître, Harry Gruyaert (°1941) évoque la chaleur, l’amitié et la convivialité de ces cafés invariablement enfumés aux fenêtres embuées.

Harry Gruyaert, Café Belgica, 101 pages, 23,58 €. Édité par Gallery Fifty One. www.gallery51.com

Une beauté intemporelle

Faites le test : posez ce livre sur votre table de salon, et parions que vos invités loueront votre culture et votre bon goût. À juste titre car depuis sa fondation à Milan en 1919 par Mario Buccellati – surnommé le prince des orfèvres –, la prestigieuse marque de haute joaillerie allie la tradition et l’artisanat à une créativité inégalée. Dès son lancement, elle a pu compter sur une clientèle internationale, dont les familles royales d’Italie, d’Espagne et d’Égypte, ou encore le pape et son entourage. Buccellati s’inspire de différents styles, allant de motifs de la Grèce antique et des Étrusques à la dentelle vénitienne en passant par des références à la Renaissance. Ce livre, richement documenté d’un point de vue historique, raconte et montre la merveilleuse évolution de la marque sur quatre générations de passionnés.

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Buccellati: A Century of Timeless Beauty, 294 pages, 195 €. Edité par Assouline. Assouline.com

Vive le printemps

Dans le parc de Beervelde, le printemps est synonyme de véritable fête. Pendant trois jours, 240 exposants triés sur le volet proposent une multitude de plantes, de fleurs, de décorations et d’antiquités pour le jardin, d’ateliers et de produits gastronomiques régionaux. À l’automne comme au printemps, plus de 20.000 visiteurs se pressent aux Journées des Plantes, un évènement dont la renommée va bien au-delà de nos frontières. Parmi les nombreux motifs d’émerveillement, il y a la manière dont les exposants s’inspirent à chaque fois d’un thème général pour décorer joyeusement leurs stands. Cette année, le thème retenu est « Les trois mousquetaires », une belle occasion de faire découvrir le Gers, ou la Gascogne, la région natale de nombreux mousquetaires et du plus célèbre d’entre eux, d’Artagnan. Sans oublier la belle Milady de Winter, dont il partageait la couche, mais qui était aussi son ennemie jurée !

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Les Journées des Plantes de Beervelde. Les 6,7 et 8 mai dans le Parc de Beervelde. Info www.parkvanbeervelde.be

Ramener une œuvre d’art chez soi

La foire Affordable Art Fair accueille 75 galeries belges et internationales qui présentent le travail de quelque 600 artistes, émergents et établis. Les prix sont abordables, ce qui n’est en aucun cas synonyme de sans valeur car tous les participants ont été soigneusement sélectionnés par un comité de connaisseurs pour leur originalité, leur qualité artistique, leur technique et leur intention artistique. L’affichage des prix est obligatoire pour éviter que vous n’achetiez un chat dans un sac. Autre avantage : vous pouvez emporter l’œuvre achetée directement chez vous. Un « Wrapping Desk » se charge de l’emballer en toute sécurité.

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Knitting the Chaos, Maki Kuchida. © Eye Contemporary Art Gallery.

Affordable Art Fair. Du 23 au 27 mars à Tour & Taxis Bruxelles. Info : www.affordabl


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