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Maria rêve, l’art concrétise

Avec Maria Rêve, Karin Viard invite le spectateur à assister à sa mue de femme de ménage en un joli papillon posé sur la sellette des Beaux-Arts. Une comédie de Lauriane Escaffre et Yvo Muller, à découvrir au cinéma dès le 28 septembre.

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En cette période de sinistrose ambiante, nous avons tous besoin de prendre du bon temps devant une bonne comédie. La prétention de Maria Rêve, la nouvelle comédie du duo Lauriane Escaffre et Yvo Muller. Une incursion loufoque dans le monde des Beaux-Arts avec une actrice comme sortie du cinéma de Jacques Tati : Karin Viard.

Quand Maria Rêve, l’on sourit

Maria est femme de ménage depuis plus de 25 ans. Elle a obtenu un poste aux Beaux-Arts. Un monde étrange à ses yeux. Sur place, elle fait la connaissance d’Hubert, le gardien des lieux un peu bougon. Au contact des élèves et d’Hubert, Maria découvre l’envers du décor. Et leur regard sur son corps, plutôt canon. Et voilà Maria qui aborde les rivages d’un monde inconnu : l’art. Aidée par les conseils de Hubert, tandis que son mari constate sa métamorphose physique et son air épanoui. La chenille devenue papillon.

Karin Viard au cœur de l’intrigue

Cette comédie légère permet de retrouver le côté un peu lunaire de Karin Viard. Une actrice cachée derrière son allure de bonne voisine. Et séduite par son rôle a priori ingrat, qui aurait pu rebuter d’autres actrices. « Le scénario de Maria Rêve me plaisait beaucoup. Il avait cette originalité de nous faire découvrir le monde de l’art à travers les yeux de quelqu’un qui n’y connaît rien. En étant réveillée par l’art qu’elle se réinvente, Maria tente de sortir de sa condition. Les Beaux-Arts sont plus qu’un décor, c’est le troisième personnage de l’histoire » explique Karin Viard. Pourquoi ? « On pénètre dans un monde de créativité, de rencontres, d’inventions, de fantaisies, qui n’appartient pas au domaine de la rentabilité, du ‘comme il faut être’ » souligne Karin Viard.
Une actrice dont le jeu, en apparence fragile, est contrebalancé par celui, à la fois tendre et rugueux, de Grégory Gadebois dans le rôle d’Hubert.

Un film moins léger qu’apparent

Sous cette comédie se cache aussi une réflexion sur la vie, la place de chacun dans la société. Même un travail insignifiant, sans avenir apparent, peut amener à un bouleversement personnel. Le personnage de Maria, qui semble condamné aux tâches ingrates, évolue. Par le contact avec Hubert et les étudiants, Maria, la femme de ménage que personne ne voit, s’émancipe, s’ouvre. Se dénude. Au propre comme au figuré. « Je pense que l’on peut réinventer sa vie à tout moment et qu’on a toujours la liberté de le faire, même s’il faut une bonne dose de courage » conclut Karin Viard. Autre point intéressant à dégager dans cette comédie, l’âge des acteurs. Ils n’ont pas l’âge des jeunes acteurs de séries TV ou des traditionnelles comédies actuelles. Maria et Hubert ont la quarantaine (la cinquantaine ?) bien tassée. Elle et lui pourraient être chacun d’entre nous. Comme un pied de nez salutaire adressé par Lauriane Escaffre et Yvo Muller au jeunisme ambiant.

Maria Rêve. Comédie écrite et réalisée par Lauriane Escaffre et Yvo Muller. Avec Karin Viard et Grégory Gadebois. Durée : 1h33

Un film à découvrir dès le 28 septembre au cinéma. Dans l’attente, la bande-annonce est disponible ici :


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