À Bordeaux, une grande bâtisse à l’architecture sino-indienne prend le style et le confort d’un château d’hôtes moderne sous la baguette de Jacques Garcia. Magistral !
Par Aurélie Schoonjans
Un air bordelais sur des accords indiens, telle est la partition jouée par la Chartreuse de Cos d’Estournel. C’est ici, sur la route du Médoc, que le célèbre grand cru classé Saint-Estèphe patiente dans les chais. Son histoire, sa vinification, son goût unique, Michel Reybier, propriétaire du château, a eu envie de les partager. Il a donc décidé d’ouvrir les portes de sa forteresse aux oenophiles et aux curieux de passage dans la région.
Mis en scène par l’architecte et décorateur français Jacques Garcia, ce château tire son charme du métissage et des contrastes : style sino-indien modernisé, lignes classiques, matières nobles, broderies délicates et esprit ethnique. Dans les volumes généreux règne une ambiance chaleureuse qui rappelle celle d’une maison de famille.
Soieries aux teintes beiges, taupe ou ivoire, fresque retraçant la vie d’un village chinois du XVIIIe siècle, anciennes portes indiennes noires, lustres dorés à la feuille d’or, rideaux flamboyants, trésors dénichés en Asie réunis en collection…
Les huit chambres dont deux suites dotées de salles de bains en marbre nous transportent dans une autre époque. À celle de Louis Gaspard d’Estournel, surnommé le Maharadjah de Saint-Estèphe, qui, en 1811, reconnaît la qualité des vignes entourant son palais du vin et décide de les vinifier à part.
Une idée de génie puisqu’aujourd’hui les vins élevés sur ces terres jouent dans la cour des grands crus de renommée internationale. Si elle est définitivement ancrée dans le passé, la Chartreuse de Cos d’Estournel distille une version moderne de l’art de vivre à la française qui donne envie d’y poser ses valises pour une nuit ou plus…
Article publié dans le ELLE DECO 100% Belge