Vasarely, l’illusionniste visuel, revient à Paris

Direction le Centre Pompidou pour découvrir une importante rétrospective consacrée au père de l’Optical art : Victor Vasarely. Un art que l’on s’accorde à définir comme le croisement entre abstraction géométrique et illusions d’optique.

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Retour aux années 70 avec Victor Vasarely

Une exposition majeure qui devrait raviver l’intérêt pour Vasarely, artiste quelque peu tombé dans l’oubli aujourd’hui. L’importante exposition présentée au Centre Pompidou a mis les petits plats dans les grands pour rendre hommage à l’artiste. Avec plus de 300 œuvres présentées dont 75 toiles. Le musée idéal pour présenter ce génie au public. On connaît l’amour de Georges Pompidou pour l’art, et notamment l’œuvre de Vasarely. Artiste tout à la fois publicitaire (pour Havas notamment), peintre et architecte.

Vasarely, qui est-ce ?

Disparu en 1997, Vasarely n’avait plus connu d’exposition d’importance depuis 1963. Celle proposée à Paris est donc impossible à manquer. Elle propose une vision élargie de l’œuvre d’un artiste. Mieux, un visionnaire dont le but était de sortir l’art des musées pour l’introduire dans le quotidien. Avec des œuvres que chacun peut interpréter à sa façon, à l’usage minimal des formes et des couleurs. Comme une sorte d’esperanto culturel. Comment oublier que ses tableaux psychédéliques se retrouvaient partout dans les années 70. Sous forme de posters, ils ornaient notamment les murs des étudiants. Il doit en rester dans les greniers, témoins d’une époque empreinte de nostalgie. Des années 70 qui ont laissé tant d’empreintes indélébiles.

Force est de constater que son souhait de démocratisation de l’art a été suivi plus que de raison. En France, nombreuses sont les traces laissées par Vasarely dans le paysage urbain. A Paris, RTL France avait décoré sa façade du 22 rue Bayard d’une immense œuvre commandée à Vasarely. Sorte d’immense haut-parleur composé de lames métalliques. Une œuvre aujourd’hui démontée et confiée à la Fondation Vasarely. Dans le hall de la gare Montparnasse, une immense fresque signée de l’artiste accueille les voyageurs. Des œuvres de Vasarely ont également servi de décor dans les grands films français des années 60-70, comme Le Pacha ou Peur sur la ville.

Un artiste dont l’influence a profondément marqué les années 70. Un artiste dont l’influence a dépassé toutes les frontières pour tout bouleverser sur son passage. Dont la musique. Il suffit notamment de ressortir de la discothèque le vinyle Space Oddity de David Bowie. Cette pochette avec cet ensemble de pois bleus avec dégradé, c’est du pur Vasarely.

Outre Bowie, il faut aussi redécouvrir ce morceau, Psychasténie, composé par Serge Gainsbourg pour le film La Horse avec Jean Gabin. Parfait pour illustrer le côté psychédélique de l’œuvre de Vasarely.

Un jalon culturel majeur en 2019

Une rétrospective qui va marquer de son empreinte l’agenda culturel de cette année. Sans aucun doute. D’autant plus que la nostalgie a encore de beaux jours devant elle dans notre époque quelque peu tourmentée. Il est bon de se retourner sur les traces laissées par un artiste omniprésent dans la France des années 70. Y compris dans le monde de l’automobile avec la création du fameux logo de Renault.

Aujourd’hui, l’art numérique qui fait fureur au sein du grand public doit beaucoup à Vasarely. Beaucoup de ses œuvres annoncent déjà ces images en 3D de ce début du XXIe siècle. Et réalisées sans ordinateur. Cet outil dont il se plaisait déjà à vanter l’importance. Vasarely ? Un visionnaire. Dans tous les domaines. Ses quelque 10.000 œuvres réalisées peuvent en témoigner.

Une exposition dont la visite peut s’accompagner de celle du Centre Pompidou. Une œuvre d’art à lui seul qui a fait couler beaucoup d’encre lors de son inauguration. Un musée reconnu aujourd’hui comme haut lieu de la culture à Paris. Et fidèle, lui aussi, au titre de l’exposition Vasarely : le partage des formes.

Infos pratiques : Vasarely. Le partage des formes. Exposition du 6 février au 6 mai 2019, de 11h à 21 h. Galerie 2 du Centre Pompidou, Paris


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