Jasper Morisson

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Super normal  

Au Grand-Hornu, une pertinente exposition retrace l’œuvre de Jasper Morrison, de la naissance de l’esthétique industrielle jusqu’à nos jours. Un design assagi mais récréatif et plein de bon sens.  

Par Raoul Buyle

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Il est connu de longue date ; ses créations le sont encore plus que lui – la Thinking Man’s Chair (Cappellini) et la chaise Sim (Vitra) sont des best-sellers du mobilier contemporain, comme la ligne plus récente « Park Life Garden » pour Kettal. Mais Jasper Morrison (56 ans) est l’antistar. Peut-être même l’anti…Starck, tant il dénie au plus médiatique des designers le mérite d’avoir fait avancer la cause du design. Doté d’autant de fantaisie que de sens pratique, le créateur londonien revendique une certaine discrétion. Aujourd’hui au sommet de son art après 35 ans de métier, Morrison a accepté l’invitation du CID – centre d’innovation et de design au Grand-Hornu pour sa première rétrospective. Cet évènement passera en revue les moments clés de sa carrière à travers ses meubles, ustensiles de cuisine, électroménagers, jusqu’à des arrêts de bus et un tram pour la ville de Hanovre. Son credo : concevoir des objets avec lesquels nous aimons vivre, mais dont les qualités pourraient presque passer inaperçues. A ses yeux, le bon design ne consiste pas à fabriquer des produits qui se remarquent, mais plutôt à veiller à ce qu’ils soient utiles. Une idée affirmée (en collaboration avec le designer Naoto Fukasawa) dans le manifeste « Super Normal », qui a pris forme à travers une expo itinérante. « Je me préoccupe avant tout de servir la fonction, d’être fidèle à l’objet lui-même. »

Jusqu’au 13 septembre 2015 sur le Site du Grand-Hornu
www.cid-grand-hornu.be

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Thinking Man’s Chair (1986) ; Cappellini

3 questions à Jasper Morrison
Comment décririez-vous votre style ? 
Simple.
Votre meilleur projet ? 
Difficile d’en choisir un plus que l’autre. Quand un projet est terminé, je passe à autre chose...
Un conseil à la jeune génération ? 
Essayer d’aller à l’essentiel, de ne pas tourner autour du pot, de vous concentrer sur la résolution du problème posé. 
Je leur conseillerais d’apprendre à bien regarder autour d’eux, la solution est là.

3-JM-FLOS-Life-magazineGlo-Ball (1999) ; Flos


Article paru dans le ELLE Déco numéro 236.


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