Sea Me Happy

Sea Me Happy : une histoire de mode entre mère et fille

Les collections de Sea Me Happy, la marque de mode belge créée par Mercedes Schwithal et sa fille Noémie Moereels, débordent non seulement de positivité et de couleur, mais reflètent aussi la force de la famille.

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Dans un projet de mode entre mère et fille comme Sea Me Happy, il est intéressant de voir la synergie entre les générations. Malgré le fait que Mercedes, la mère, et Noémie, la fille, envisagent souvent la mode d’une perspective différente liée à leur âge, leurs opinions se révèlent plutôt complémentaires. Mercedes fait valoir sa longue expérience et son style alliant élégance et modernité pour la nouvelle génération des femmes de 40 à 60 ans, tandis que Noémie apporte un regard frais et jeune sur la mode actuelle. Et puis, bien sûr, il y a la confiance aveugle qui règne entre elles et qui forme le socle parfait pour mener à bien une entreprise. Contrairement aux grandes enseignes de mode, une marque dirigée par seulement deux personnes prend des décisions plus rapidement. Et puisqu’il s’agit d’une mère et de sa fille, chacune sait exactement ce qu’elle peut attendre de l’autre.

Sea Me Happy

Sea Me Happy : We are family

La collaboration entre mère et fille, à l’origine de la marque Sea Me Happy, est renforcée par la présence du frère de Noémie, Lars Moereels, qui en sa qualité de directeur artistique joue un rôle clé dans l’évolution visuelle du projet. « Le cerveau de mon frère n’est pas du tout comme le mien », explique Noémie. « Ses idées parfois folles pour nos shootings viennent parfaitement compléter notre vision et créent une synergie que nous ressentons tous. » Les forces de Mercedes et Noémie se situent ailleurs. Noémie explique, se tournant vers sa mère : « Je pense que tu as une valeur ajoutée en ce qui concerne la création des patrons et la couture, que tu as apprises auprès de ta mère, ma grand-mère. Je suis moins spécialisée dans ce domaine. Je me concentre plutôt sur le marketing et l’exportation de notre marque à l’étranger. Nous nous concertons très régulièrement, mais nous avons aussi chacune nos domaines d’expertise. »

Mercedes : « Nous nous maintenons l’une l’autre en équilibre. Nous sommes toutes les deux architectes d’intérieur de formation, mais nous avons beaucoup appris en posant des questions lors de salons et en faisant des erreurs. Tout cela nous a permis d’avancer. »

Sea Me Happy

Vous avez toutes les deux suivi des études d’architecture d’intérieur. Comment avez-vous finalement atterri dans le monde de la mode ?

Noémie : « Au terme de mes études, je me suis sentie perdue. Le jour de ma remise de diplôme, je ne savais toujours pas quelle direction j’allais donner à ma vie professionnelle. En attendant de me décider, j’ai voulu gagner un peu d’argent pour partir en voyage. C’est ainsi que je me suis mise à teindre des T-shirts. Ces créations ‘tie & dye’ ont remporté un succès incroyable, à tel point que ma mère et moi passions des nuits entières à teindre des T-shirts ! C’était fatigant, mais nous y prenions beaucoup de plaisir. Notre marque débordant d’enthousiasme est née lorsque nos produits ont été achetés par un magasin dans le segment de marché que nous visions. Mais il nous fallait encore lui trouver un nom… Une chose est sûre : nous voulions quelque chose de joyeux. Je travaillais souvent sur des bateaux à l’époque, ce qui m’a donné envie d’apporter une dimension d’aventure. Nous avons finalement jeté notre dévolu sur ‘sea’ (pour cette idée d’aventure, de mer, de voyages), ‘me’ (parce que nous racontons notre propre histoire) et ‘happy’ (car nous voulions que nos créations transmettent un message positif). »

M. : « Nous nous sommes rapidement lancées dans la teinture d’autres vêtements, en parallèle de nos T-shirts. Nous avons ainsi appliqué le concept du tie & dye à des pantalons, robes et kimonos, fabriqués dans des tissus de qualité supérieure, et le succès a, une nouvelle fois, tout de suite été au rendez-vous. Surtout pour les kimonos. J’en amenais dans des magasins, puis je repartais pour aller en chercher d’autres et, sur ces dix minutes, tout était déjà vendu ! »

Sea Me Happy

Vous arrive-t-il de ne pas être d’accord, comme c’est parfois le cas entre une mère et sa fille ?

M. : « Nous devons prendre de nombreuses décisions ensemble, chaque jour de la semaine. En général, les choses se passent bien, mais il peut bien sûr arriver que nous ne soyons pas d’accord. »

N. : « Mon père n’est pas présent dans ma vie. Il a lui-même choisi d’aller vivre à l’étranger, ce qui fait que ma mère joue trois rôles : mère, père et partenaire professionnelle. Cette situation peut sembler compliquée, mais elle nous convient. Et nous arrivons à relativiser en nous disant qu’en fin de compte, il ne s’agit que de vêtements. La relation qui nous unit aura toujours la priorité. »

M. : « Quoi de mieux que de pouvoir travailler avec quelqu’un qui partage le même sang ? C’est un privilège de pouvoir vivre tout cela ensemble. »

N. : « Ma mère et moi avons une vision claire de ce que nous voulons pour les prochaines collections. Chez d’autres marques, j’entends que les designers ne sont pas toujours d’accord les uns avec les autres. Nous avons généralement le même avis, ce qui fait que le processus se déroule de façon assez naturelle. Et bien sûr, il faut y ajouter la confiance que nous avons l’une envers l’autre. Pour faire grandir une entreprise, la confiance est indispensable (et pas toujours facile à trouver). Cette confiance est présente par défaut entre nous, et cela fait toute la différence. »

Sea Me Happy

Quels sont vos projets et ambitions pour Sea Me Happy ?

N. : « Nos plans d’avenir nous sont jusqu’à présent venus naturellement. Nous avons des rêves, bien sûr, comme la création de notre propre pop-up store. Nous n’avons en effet pas encore de boutique à nous, et nos clientes nous disent souvent que ce serait une bonne idée. Nous envisageons aussi d’exporter notre marque en Scandinavie, aux États-Unis ou ailleurs, et de continuer à vendre nos produits dans les boutiques d’hôtels, car cela correspond bien à la philosophie de notre marque. Nous devons examiner les chances qui s’offrent à nous et décider, en utilisant notre intuition, si elles s’intègrent dans notre vision et notre calendrier du moment. On parle de mode, après tout, un domaine qui ne cesse d’évoluer. Nous devons continuer de nous réinventer, en restant fidèles à nous-mêmes et aux valeurs de notre marque. Et tout ira bien. »

seamehappy.be


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