« Etre belle, c’est avoir confiance et être soi-même »

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Tel est le credo quasi unanime des femmes qui ont participé à notre enquête réalisée en pharmacie*. L’occasion de nous pencher sur cette tendance forte de la « beauté saine » où le physique et le mental sont intimement enchevêtrés. Parce que le conseil personnalisé d’un expert vaut beaucoup plus qu’un effet de mode…

Par Isabelle Blandiaux

Un phénomène. A Paris, le samedi, on fait la queue – touristes compris – devant certaines parapharmacies réputées. Si ce boom de la beauté « saine » est moins spectaculaire en Belgique, il est bien réel et s’inscrit dans un courant plus global selon Roland De Cocq, directeur général de Cosmétique Active chez L’Oréal en Belgique et aux Pays-Bas. Il résume : « Dans un monde où l’on manque de perspectives, investir dans sa santé est probablement la chose la plus légitime. Cela commence par la prévention de la maladie et même l’amélioration globale de sa santé ». Donc de sa beauté, les deux étant intimement liés. L’enquête (1) que nous avons réalisée auprès de clientes de la pharmacie en témoigne. Une belle femme, c’est une femme rayonnante qui s’assume telle qu’elle est pour 87,4 % des répondantes (pour 10 % d’entre elles : une femme dynamique qui fait du sport et aime être en mouvement ; et pour 3 % : une femme jeune et mince qui répond aux critères de la société). « Cette primeur donnée au rayonnement implique que la beauté est une question de charme, est liée à ce qu’on est, mélange le physique et le mental. Rien à voir avec des normes sociales », explique Martine Clerckx, analyste de tendances et fondatrice de Wide, agence bruxelloise de conseil en stratégie et tendances sociétales.

Autre résultat marquant et tout à fait cohérent : la moitié des femmes considèrent qu’être belle, c’est avant tout se sentir en confiance et 42 % estiment que c’est être soi-même (contre 5 % mettre en avant sa personnalité et sa créativité, et 2 % plaire aux autres). « La confiance est la pierre fondatrice de la beauté pour beaucoup. Avec son slogan, Parce que je le vaux bien, L’Oréal met en avant cette notion de confiance, cette envie d’estime de soi. Une tendance encore plus forte chez les femmes qui achètent en pharmacie. Celles qui consomment des produits de beauté pour des raisons plus liées à la mode et qui souhaitent ainsi exprimer leur propre créativité iront sans doute davantage en parfumerie ou dans la grande distribution. »

Petite subtilité entre le Nord et le Sud du pays : la confiance est majoritairement plébiscitée des deux côtés de la frontière linguistique mais de manière plus marquée dans la partie néerlandophone (56 % contre 48 % en Fédération Wallonie-Bruxelles), tandis qu’être soi-même a plus d’importance côté francophone (43,5 % contre 37 % en Flandre). « Nous constatons aussi cette nuance dans d’autres études : une plus grande demande d’authenticité chez les francophones et un plus grand besoin de confiance chez les néerlandophones, plus en recherche de sécurité, de cadre, de norme », analyse Martine Clerckx.

Après 40 ans, pour toutes, être en confiance devient moins important qu’être soi-même. « Quand on est jeune, on fait des essais, on cherche son style autour de la féminité et de la beauté, puis on se fait sa propre idée mais on reste fort influencée par le regard des autres. Après 40 ans, on commence à avoir une féminité complètement affirmée, on est bien dans sa peau, la confiance est acquise, donc ce qui compte désormais, c’est d’être soi-même. »

*Enquête réalisée en ligne par le Bureau QMS (membre Febelmar) entre le 10 juin et le 15 juillet 2015 auprès de 600 femmes de 18 à 65 ans dans le réseau des pharmacies Multipharma et des parapharmacies iU. Ont répondu, 75 % de francophones et 25 % de néerlandophones, habitant pour 47 % en Région wallonne, 33,5 % en Région flamande et 19,5 % dans la Région de Bruxelles-Capitale.



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