Robe caftan en popeline safran Aude De Wolf. Casquette Bellerose. Pantalon Arket. Chaussettes Falke. Boots & Other stories. Sautoir et bagues Collectors gallery.
« Plus jeune, j’ai fait beaucoup de danse », se souvient Lucia Esteves. « Le monde du spectacle, la mise en scène, la musique, la lumière : tout cela m’a imprégnée et m’a fait prendre conscience de l’importance des murs, de l’atmosphère qu’il règne dans une pièce. Avec très peu de choses, on crée un univers. » Celles et ceux qui sont déjà entrés dans l’une de ses boutiques de déco à haute personnalité ajoutée auront remarqué son sens affirmé de la scénographie. Lucias Esteves explique : « J’ai été influencée également pas mes parents, actifs dans deux secteurs différents du textile. Mon père, c’était la qualité du fil, des matières premières, des filatures, puis le développement de collections de linge de maison, fabriqué au Portugal. Parce que mon père est portugais et ma mère est belge. De son côté à elle, j’ai découvert la bonneterie, donc la maille, en Belgique ». Autre esprit transmis par son père, celui d’entreprendre, d’avancer avec énergie, d’oser suivre sa voie, de se remettre en question aussi.
Hoodie et pantalon de jogging imprimé Jean-Paul Knott.
Trench jaune Aude De Wolf. Sneakers Lacoste. Bagues Collectors Gallery.
Équilibrer le yin et le yang
Originaire de Leuze-en-Hainaut, près de Tournai, Lucia Esteves ouvre sa première boutique à Bruxelles en 2002 près du Châtelain, puis s’installe en 2005 dans la quartier Brugmann où elle est toujours actuellement. « J’ai développé avec le temps un goût qui m’est propre, je ne suis pas classique, je suis plutôt intemporelle, parfois audacieuse, mais surtout, je m’adapte à chacun. Je me base beaucoup sur le feng shui, issu de la médecine chinoise traditionnelle. Mon but est de chercher l’équilibre entre les éléments, d’harmoniser l’intérieur d’une maison. Quand il y a trop de chaud, on met un peu de froid. J’ai commencé à apprendre également l’ikebana, un art floral japonais ancestral passionnant. J’aime ce genre de philosophie bouddhiste, l’équilibre entre le yin et le yang. »
Dans sa démarche, l’écoute impliquée est centrale. « Je ne vais jamais essayer d’imposer le bleu parce qu’il est tendance. Mes clients ont parfois envie de tout changer, mais je peux aussi leur donner les clés pour modifier fortement leur intérieur sans tout transformer. J’ajoute des plantes, des tapis pour structurer l’espace, je regroupe toutes les photos. On peut foncer la couleur d’un couloir, créer une ambiance mystérieuse. Arriver à ce que chaque endroit ait quelque chose à raconter. Si tout est blanc avec des structures foncées, on a vite l’impression d’être dans un showroom impersonnel. Je deviens de plus en plus souvent un coach en déco, en fait, parce que certaines personnes ne savent pas comment s’y prendre. J’essaye de transposer leur personnalité dans leur habitation. J’apporte une touche sensible par rapport aux couleurs, aux meubles, aux œuvres d’art. »
Robe en soie imprimée Essentiel Antwerp.
Lucia Esteves jongle avec les pigments et les émotions
En permanence en train de se former (en coaching, en ‘couleurs’, en psycho-décoration…) pour multiplier les points de vue, Lucia Esteves jongle avec les pigments et les ressentis. « Plus on met des tons foncés, plus on descend en énergie, plus c’est posé, alors que si on met du jaune pétant, on informe le cerveau qu’on est dans un ‘mood’ dynamique. Beaucoup de gens n’osent pas mettre de la couleur chez eux, je dois les rassurer. »
Hoodie et pantalon de jogging imprimé Jean-Paul Knott. Sneakers Lacoste. Bagues Collectors Gallery. Chaussettes Falke.
Lucia Esteves vient de repenser entièrement son magasin, pour en faire un showroom, une galerie lifestyle proposant le travail de céramistes et d’artistes belges, les canapés, le linge de maison, la peinture de marques belges, françaises et italienne. « J’ai restructuré l’ensemble avec un plafond bleu Klein et un sas d’entrée orange fluo, pour faire comprendre aux gens ce que cela donne comme émotion de passer dans de la couleur. Je travaille avec des labels locaux et durables, parce que cela fait sens. »
Maxi-jumpsuit en jersey Essentiel Antwerp. Cardigan zippé MaxMara. Sac en cuir Liviana Conti. Lunettes solaires Nathalie Vleeschouwer. Collier en laiton et bagues Collectors Gallery.
luciaesteves.be – info@luciaesteves.be Rue Franz Merjay 131, 1050 Bruxelles. Du jeudi au samedi de 12 h à 18 h ou sur rendez-vous. 0472/612.467.
Retrouvez le shooting photo complet de Lucia Esteves dans notre édition de printemps 24 de Fifty & Me qui est actuellement disponible en librairie ou via abonnement.