Du Flower Power au festival de Woodstock, un son assoiffé de liberté

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Amougies, le Woodstock belge

Un mouvement contestataire qui a dépassé, et de loin, les frontières des Etats-Unis. En 1969, le petit village d’Amougies, situé non loin de Tournai, a marqué l’histoire de façon inattendue. Pendant cinq jours d’octobre 1969, un festival de rock et de free jazz a accueilli des milliers de jeunes venus de partout savourer l’un des premiers festivals de pop et de free jazz en Europe. Pour la petite histoire, le festival devait se tenir à Paris mais les événements violents de mai 1968 ont quelque peu refroidi les autorités.

Le festival a alors quitté la France pour chercher accueil en Belgique. Après le refus de Courtrai et Tournai, le festival est accueilli au sein du petit village d’Amougies. Pendant plus de 60 heures de concerts, le village a vécu avec ces milliers de festivaliers à héberger et à nourrir et a vibré au son de la musique jouée par des groupes devenus depuis lors des légendes. Et non des moindres. Franck Zappa, Yes, Pink Floyd, Ten Years After, Pretty Things ou Archie Shepp.

Un pari risqué pour un si petit village peu préparé à une telle « invasion » mais réussi. Le festival s’est déroulé sans soucis. Un triomphe resté inégalé malgré les tentatives pour le rééditer dans les décennies suivantes. La magie n’a plus opéré de la même façon. Pour le cinquantième anniversaire de l’événement, un festival vintage sera organisé.

Quel héritage aujourd’hui ?

Aujourd’hui, cet héritage musical reste cultivé, tant par les témoins de cette époque bouillonnante que par les nouvelles générations de musiciens qui l’ont revisité pour le meilleur comme pour le pire. Des répétitions du festival de Woodstock ou d’Amougies ont eu lieu mais sans jamais faire revivre cette flamme née dans les sixties.

Give peace a chance, la chanson de John Lennon, symbole de ces années de contestation, est quant à elle régulièrement reprise dans les manifestations pacifistes. La contre-culture lancée essentiellement par le rock et le folk est aujourd’hui reprise avec le rap et le hip-hop. Un rap largement inspiré par le poète Gil Scott-Heron dont le poème The Revolution Will Not Be Televised a marqué le début des années 70.

Un pamphlet rédigé à l’encontre de ces médias de masse dont on dénonce toujours l’influence néfaste. Aujourd’hui, force est de constater que cette contre-culture laisse comme un goût d’inachevé. Les combats menés n’ont pas abouti. Il reste un immense sentiment de nostalgie chez ceux qui ont vécu cette époque. Cette sorte de paradis perdu. Et si l’on reparle tant de ces années, c’est pour regretter cette époque où le bonheur semblait accessible. Une question subsiste : où sont ces Good Vibrations chantées par les Beach Boys ? Seule certitude, Rock ’n Roll is Here to Stay, comme le chante le groupe Danny and the Juniors.


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