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Du Flower Power au festival de Woodstock, un son assoiffé de liberté

Dans les années 60 et 70, une utopie née aux Etats-Unis a marqué l’époque, celle de changer le monde, de mettre fin aux guerres et de mieux vivre, de protéger l’écosystème. La musique a constitué l’un des vecteurs majeurs de cette contre-culture. Avec Woodstock en point d’orgue, en apothéose pourrait-on dire.

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Dès le milieu des années 60, un mouvement prend forme aux Etats-Unis parmi la génération des baby-boomers, opposée à l’image de la société véhiculée par l’American Way of Life. Une contre-culture liée aux idées, aux modes de vie et devenue emblématique grâce à la musique. Un mouvement contestataire qui a généré un son unique. Celui de toute une génération qui a utilisé la musique comme porte-voix pour tenter de faire bouger le monde. De révolutionner une société jugée inégalitaire et trop figée.

Une utopie qui a laissé des traces, avec des festivals et des albums restés comme les témoins de ce mouvement inégalé dans l’histoire. L’exposition « Revolutions : Records and Rebels 1966-1970 » qui se tient à l’ING Art Center (lire ci-contre) plonge les visiteurs dans cette époque marquée par les révolutions tant culturelles que politiques survenues entre 1966 et 1970.

Une époque qui n’est pas aussi idyllique que le tableau dressé par nos souvenirs. Entre la guerre du Vietnam, les émeutes raciales, les mouvements de mai 1968 à Paris, ou l’affaire Sharon Tate, le meurtre de Martin Luther King… nombreux furent les drames qui ont bouleversé une jeunesse avide de changement, pour un meilleur avenir.

Parmi les moyens utilisés, l’apport musical fut prédominant. Comme avec l’été de l’amour né à San Francisco en 1967. Une vague de jeunes, surnommés les hippies, en lutte contre les guerres ou la destruction de l’écosystème notamment. Un mouvement pacifique de contre-culture et immortalisé à jamais par le morceau San Francisco chanté par Scott McKenzie : « if you’re going to San Francisco, be sure to wear flowers in your hair. »

Une révolution d’amour, pacifique, menée par des rassemblements, des mots, des chants. Et des festivals, dont ceux de Monterey ou de l’île de Wight. Tous restés dans les mémoires, mais sans atteindre pour autant la portée historique de celui qui est resté gravé dans le marbre. Pour sa démesure et son affiche : le festival de Woodstock. Un événement qui s’est déroulé du 15 au 17 août 1969 à Bethel, à quelque 60 kilomètres de Woodstock. Trois jours de musique et de paix. Un festival marqué par les embouteillages dantesques, avec des groupes obligés d’être transportés par hélicoptère, de la pluie et de la boue.

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Au moins 450.000 festivaliers ont assisté à ce concert d’anthologie avec un plateau où figurait tout ce qui composait la crème musicale de l’époque dans le rock et la folk. Arlo Guthrie, Joan Baez, Santana, Canned Heat, Grateful Dead, Janis Joplin, The Who, The Band, Johnny Winter ou un Jimi Hendrix devenu immortel avec son Star Splanged Banner joué à la guitare. Tous ne furent pas à Woodstock, non. Pas de Beatles, de Doors, de Led Zeppelin, de Rolling Stones ou de Bob Dylan, notamment. En tout, 32 groupes se sont produits sur scène avec plus de 295 morceaux joués. Un exploit inégalé.

Deux rééditions ont eu lieu, en 1994 et 1999, mais sans jamais reproduire l’ambiance du concert de 1969 qui a marqué la fin du mouvement de contre-culture. Un superbe chant du cygne.


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