conte revisité

Il était une fois des petits contes saumâtres…

Et si l’on revenait à ces contes qui ont bercé notre enfance ? Ils nous rappellent de joyeux souvenirs de lecture et des moments qui ont laissé des traces dans notre inconscient. Bien connu des amateurs de BD, Yann a décidé avec ces Contes saumâtres (éd. Dupuis) de les revisiter. En laissant carte blanche à une série de dessinateurs pour nous surprendre. Nous faire rire, surtout. Le résultat compose un excellent recueil. Un beau livre qui se savoure et ne se repose qu’à la dernière case lue. Une BD (Dupuis) qui constitue un pur régal, à emporter dans votre cabas estival.

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Humour et traits d’esprit

Attention chef-d’oeuvre d’humour aux multiples degrés. Publiés aux éditions Dupuis sous une nouvelle couverture, ces Contes saumâtres parus en première édition il y a plus de vingt ans dans la collection Humour libre invitent à redécouvrir les contes de notre enfance. Revisités. Non pas sous la forme de parodies ou de pastiches, mais lors d’une complète réécriture.
Une idée originale, réussie, articulée autour du scénariste Yann, chef d’orchestre de cette entreprise artistique. Yann a décidé de rebattre les cartes du genre littéraire et de confier les clés des contes à plusieurs auteurs pour les remanier, les retravailler, leur insuffler un nouveau souffle.
Des auteurs qui multiplient à destination de leur public les références cinématographiques mais également les mots d’esprits.  Force est de constater que le lecteur se régale de ces 14 récits revisités par Yann au scénario. Avec de sacrés exercices de style, si chers à Raymond Queneau.
Parmi le casting réuni par Yann figurent des talents aussi divers que Boucq, Juillard, Rossi, Hermann, Zep ou Clarke.  Pour ne citer que quelques noms. Tous ont accepté de quitter leur univers favori pour illustrer ces contes pour grands enfants pas sages. Le résultat ? Savoureux. C’est peu dire que l’on se régale à la lecture de ce volume qui se savoure jusqu’au dernier mot. Sous le traitement adopté par chacun des dessinateurs invités se cache un attachement sincère au récit original.

Voir Hermann se lancer dans le manga mérite assurément le voyage. Tant pour le récit sauce nipponne que pour la morale de l’histoire : fopapé tépplu oksonku! On imagine le sérieux travail accompli par l’auteur ardennais pour se défaire de ses personnages aux traits si particuliers et rejoindre cet univers de manga aux couleurs voyantes et aux personnages mal dégrossis.
L’épisode relatif au conte de Barbe-Bleue traité par Christian Rossi dans un hommage appuyé rendu à l’univers de Quentin Tarantino vaut son pesant de plomb (dans la cervelle). On s’éloigne à pas de géant du récit original mais quelle réussite. Un épisode de l’album plutôt déconcertant par l’angle choisi mais en fait assez fidèle au récit classique de Perrault qui a effrayé plus d’un jeune lecteur.
Savoureuse aussi cette Princesse aux concombres adaptée par Juillard pour revisiter le thème de la princesse qui voulait un prince en son lit froid. Un récit qui vous fera voir le fier légume d’un oeil différent. Plus coquin.

Une pépite

Un recueil de contes publié aux éditions Dupuis qui figure sans conteste parmi les meilleurs albums BD de l’année. Une chouette redécouverte, un pur régal d’humour à savourer sans modération. Et, coquin de sort, vingt après, il fait toujours rire. Comme aurait dit l’ami Georges.
Le recueil refermé, on aspire à savourer un second tome tant le plaisir de ce premier volume reste omniprésent. A défaut, relisons-le, pour le plaisir comme disait Herbert, et pour saisir tous ces détails éventuellement survolés lors de la première lecture. C’est certain, vous ne verrez plus le petit chaperon rouge de la même façon, pas plus que les héros des contes de Perrault.
Une BD divertissante, fidèle à son rôle premier. Parfaite comme lecture estivale.

Contes saumâtres. Par Yann and co. Editions Dupuis. Collection Aire libre, 97 pages
Couverture : éditions Dupuis


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