Le Maroc, nouveau paradis de la vigne ?

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Oubliez le rosé spécial couscous qui rendait tout le monde nerveux, migraineux, voire, nauséeux. Les vins du Maroc s’affirment en nouveau leader du Maghreb vinicole depuis quelques années.

Par Eric Boschman

Il y a bien longtemps que la vigne pousse, fleurit et produit sur les rivages méridionaux de la Méditerranée, depuis au moins aussi longtemps que sur les rives septentrionales, si pas plus longtemps encore. Les traces laissées par les premiers occupants de la région et par les premiers comptoirs commerciaux érigés par les Phéniciens en témoignent. Au temps de la splendeur carthaginoise, même si c’est d’après Gustave Flaubert, et donc pas forcément totalement fiable historiquement parlant, le vin semblait couler à flots dans les palais de Salammbô. Quoi qu’il en soit de la vérité littéraire, les vignes poussent donc dans la région depuis au moins trois mille ans. Les différentes occupations, invasions, qu’elles soient arabes ou européennes, ne mettront jamais fin à cette culture, même si dans certaines régions les vignobles se réduisent à peau de chagrin. On trouve même encore aujourd’hui des variétés cultivées en Andalousie qui ont été implantées par les envahisseurs maures au temps du califat de Cordoue, comme le Faranat blanc de Tunis, connu en Espagne sous le nom de Majorquin. C’est dire si le vin est présent depuis un sacré bout de temps dans la région.

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Le Maroc, que l’on considère au point de vue ampélographique comme l’un des derniers réservoirs à vignes sauvages authentiques dans le monde, connaît un renouveau viti-vinicole important depuis une petite quinzaine d’années. Cela fait quelque temps que les efforts entrepris par différents investisseurs locaux et français commencent à porter sérieusement leurs fruits. Le pays s’inscrit, désormais, sur la carte des producteurs avec lesquels il faut compter. Même si, comme partout ailleurs, tout n’est pas génial, il y a quelques cuvées qui sont au-dessus du lot et méritent largement le détour. Certes, maintenant que la technique est au point et les vins bien maîtrisés au niveau de l’oxydation et de l’alcool, il reste à « inventer » une identité originale à la production nationale. Un pas à la fois, les choses bougent.

Car même si pour l’instant, il faut bien constater que ce sont les grands classiques internationaux qui dominent la production, et qu’entre les chardonnay, merlot et autres cabernet-sauvignon sans beaucoup d’âme il est parfois ardu de trouver quelques variétés plus régionales parmi les cuvées proposées. Même si elles occupent la majorité des plantations, car ces vins sont destinés au vrac. Avec un peu d’imagination et de talent, les viticulteurs locaux pourront produire des vins aux accents plus originaux, marqués par leur origine, des vins de « terroir » en quelque sorte. Le chemin est encore long, mais les signes positifs sont nombreux, à commencer par la présence de plus en plus visible des vins locaux dans les palaces du royaume.

Ainsi le tout nouvel hôtel Royal Palm de Marrakech consacre un chapitre particulier de sa carte des vins à la production du royaume. Il en va de même au Sofitel Agadir Royal Bay Resort. Ces vins, alliés à la richesse hors norme de la cuisine marocaine ont de beaux jours devant eux, à nous de ne pas vivre dans les saveurs du passé pour mieux les (re)découvrir !


 


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