Haute Couture : un rôle taillé pour Nathalie Baye ?

Dans Haute Couture, Nathalie Baye incarne Esther, première d’atelier au sein de la Maison Dior qui participe à sa dernière collection avant de prendre sa retraite. Un jour, elle se fait voler son sac dans le métro par Jade qui, prise de remords, décide de lui restituer son bien. Séduite malgré elle par l’audace de la jeune fille, elle va lui transmettre son amour du métier et la beauté du geste… En coulisse, Nathalie Baye nous raconte les ficelles du métier, les facettes de son personnage et ce qui l’a touchée dans ce projet.

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Qu’est ce qui vous a touchée dans ce projet ?

Nathalie Baye : Le sujet de la transmission m’intéressait. Il y a quelque chose de très noble chez cette femme que j’incarne qui est incapable de montrer de la gentillesse ou de la générosité, qui est un peu handicapée des sentiments. Malgré tout, elle veut aider cette jeune fille qui doit lui rappeler quelque chose de son passé.

Êtiez-vous familière de l’univers de la Haute Couture ?

Nathalie Baye : Non, pas du tout. Je l’avais déjà approché pour des essayages de robes de Haute Couture pour les César, par exemple, mais je n’étais jamais entrée dans les coulisses où travaillent les couturières et les créateurs. Cela reste un lieu très mystérieux et on m’avait même dit que je ne verrais pas certaines pièces car elles étaient destinées à être portées par des personnalités. Mais avoir pu approcher de près cet univers m’a nourrie pour le rôle.

Vous qui avez une formation de danseuse, peut-on voir un parallèle entre la rigueur exigée par la danse et celle propre à la Haute Couture ?

Nathalie Baye : Comme je suis passée par l’école de la danse classique, qui est certainement l’une des plus rigoureuses qui soit, il est certain que j’ai appris vite avec les professeurs russes qui m’ont formée à la discipline et à la rigueur. Les jours que j’ai pu passer dans les ateliers de Haute Couture m’ont effectivement rappelé cette discipline et cette rigueur que j’avais connues avec la danse. Dans un atelier de Haute Couture, il y a une concentration et une humilité que j’ai pu connaître dans le monde de la danse.

Vous êtes d’une crédibilité saisissante dans votre rôle…

Nathalie Baye : Heureusement ! Le but est que le personnage soit totalement crédible. Ensuite la «cuisine» qu’un acteur peut faire pour approcher au plus près la vérité du rôle est une chose bien curieuse. Je suis une piètre couturière qui sait à peine coudre trois boutons de suite ! Je me souviens que pour UNE SEMAINE DE VACANCES de Bertrand Tavernier, jouer un rôle de prof, c’était de la science-fiction. Mais s’il y a bien une chose que j’aime dans ce métier, c’est disparaître derrière le personnage.

Comment voyez-vous Esther, votre personnage ?

Nathalie Baye : Comme une femme seule, qui tient debout par la passion de son métier – ce métier qui l’a dévorée. Elle a sans doute un sentiment d’avoir raté sa vie personnelle, et notamment sa vie de mère. Elle est seule avec ses roses et ses aiguilles. Elle me touche. Une chose que j’aime chez ce personnage, c’est sa gouaille. Elle ne renie pas ses origines de banlieue et elle ne se fait pas de cadeau.

En salle le 17 novembre

 

 


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