Un été au Havre

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Le Havre des Impressionnistes

Retour au front de mer où les intemporelles cabanes de plage évoquent les grandes vacances et les premiers bains de mer, de Dieppe à Trouville.

La mer, il n’y a bien qu’elle qui n’a pas changé. La modernité de l’après-guerre s’est imposée jusqu’ici. L’une ou l’autre maison du XIXe, en briques, rescapée du déluge des bombes, pique de son toit compliqué et façade altière des rangées d’élégants pavillons issus des insouciantes années cinquante.

La lumière doit y avoir quelque chose de magique car c’est au Havre, dans la ville de son enfance que Claude Monet a peint « Impression, soleil levant », ce tableau mythique et fondateur de l’Impressionnisme qui illustre d’un pinceau tremblant le lever du jour sur le port industriel, vers 1873-1874. Monet avait pour maître et ami un certain Eugène Boudin, le peintre d’Honfleur, la grande ville d’à côté, absolument à voir elle aussi.

Le Havre réserve bien d’autres coups de cœur, comme cette tour-lanterne octogonale de 107 mètres de haut qui en émerge, tel un trophée haut levé. S’en approchant, on s’aperçoit qu’il s’agit en fait d’une église, dédicacée à Saint Joseph et classée monument historique. Symbole de la reconstruction de l’Europe, elle ne ressemble à aucune autre et pèse 50.000 tonnes de béton et 700 d’acier. Les 12.768 verres colorés perçant ce clocher unique à la façon d’un moucharabieh inondent les surfaces intérieures d’une multitude de taches de couleurs.

D’autres architectes sont venus innover dans cette ville normande. C’est le cas du Brésilien Oscar Niemeyer, ennemi, lui, de l’angle droit. Le Havre lui doit « Le Volcan », un monument hyper contemporain blotti dans la ville de Perret et accueillant une scène nationale. Tout à côté, le « Petit Volcan » abrite une bibliothèque fantastiquement épurée, toute en courbes, qui mérite qu’on s’y pose un moment dans l’un de ses fauteuils design. En 2008 encore, l’architecte Jean Nouvel a bâti, sur des docks réhabilités, à côté d’un grand centre commercial, d’admirables thermes.

photo ville le havre

Avant les architectes et après les Impressionnistes, un certain Jean-Paul Sartre est passé par Le Havre. Fasciné par ses quais bordés de boîtes à matelots et d’hôtels borgnes, il aurait trouvé là le décor inspirant l’une de ses œuvres majeures, La Nausée.

Pour que la visite enchante davantage, il faut un peu s’élever, du côté de Sainte-Adresse, une minuscule bourgade bâtie sur des falaises et accolée au Havre. On peut s’y allonger sur des jardins suspendus, aménagés dans un ancien fort du XIXe siècle et offrant un imprenable panorama sur la ville basse, l’estuaire et la Manche. D’immenses serres de collection invitent à une découverte botanique des cinq continents. Les visiteurs attentifs remarqueront la présence d’une statue du roi Albert 1er, qui a aussi donné son nom à une rue. Peu le savent mais le gouvernement belge a trouvé refuge à Sainte-Adresse en 1914, pour y fuir une Belgique occupée.

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