Ô soleil, soleil : mieux se protéger à tout moment

Reading Time: 4 minutes

Un Belge sur deux ne se protège pas du soleil en dehors des périodes de vacances… Or les cancers les plus fréquents, les carcinomes qui surviennent après 50 ans, sont dus à une exposition prolongée et répétée… même sans coup de soleil. Crèmes, chapeaux, lunettes et parasols sont donc les bienvenus tout au long de l’année.

LIFE SOLEIL

Réseau de dermatologues européens, Euromelanoma a lancé sa nouvelle campagne de prévention du cancer de la peau comme à chaque printemps. Un geste plus qu’utile puisque ce cancer est le plus répandu sur le Vieux Continent (22.200 nouveaux cas sont recensés chaque année en Belgique). Or la prévention est salutaire en la matière et les chances de guérison sont élevées en cas de diagnostic précoce. On distingue deux types de cancers de la peau. Les mélanomes sont les moins fréquents mais les plus graves. Ils résultent souvent de courtes et intenses expositions solaires avec des brûlures. Les carcinomes sont généralement causés par des expositions fréquentes et continues qui ont un effet cumulatif. On les détecte surtout après 50 ans, lorsque le « quota » d’exposition solaire personnel est en quelque sorte dépassé (il dépend notamment du type de peau et de la présence ou non de grains de beauté).

Cette année, Euromelanoma a commandité une enquête réalisée par La Roche-Posay et IPSOS auprès de 13.561 Européens entre 15 et 65 ans, dans 17 pays européens. Et les résultats révèlent une sous-estimation générale des risques de l’exposition solaire… Quelque 40 % des Européens ne protègent pas leur peau en dehors des périodes de vacances. Les Belges obtiennent un score encore plus mauvais avec 48 %. Ce comportement a inspiré le thème de la campagne 2016 : « Le soleil brille partout, pas seulement à la plage ». Lire au jardin, prendre l’air en terrasse, travailler dehors ou se balader en plein air : moins de 6 % des répondants pensent qu’il est nécessaire de se protéger toute l’année. Par protection, on entend : éviter une exposition inutile au rayonnement UV, porter des lunettes de soleil et des vêtements de protection et utiliser de la crème solaire.

De plus, 46 % des Belges se protègent uniquement durant les journées chaudes tandis que 14 % ne pensent jamais à utiliser de la crème solaire. En ce qui concerne leurs enfants par contre, 95 % des parents emploient toujours ou très souvent les filtres UV. « Si tout le monde se protégeait comme à la plage en toute situation, il y aurait beaucoup moins de cas de cancers de la peau chaque année », plaide le docteur Thomas Maselis, dermatologue. « Même par temps froid, le rayonnement solaire peut endommager la peau ».

VEILLER AU GRAIN

La détection anticipée est essentielle pour faire face à l’augmentation alarmante de ce cancer qui pèse sur l’échelle mondiale car la probabilité d’avoir un cancer de la peau est de 1 sur 75 aujourd’hui et seulement 1 Belge sur 3 connaît les signes à surveiller. Pour le dépister à temps, nul besoin d’examens compliqués, un œil averti suffit.

Les zones d’apparition des mélanomes ne correspondent pas aux régions du corps les plus exposées au soleil. Chez les femmes, la maladie se forme principalement sur les membres inférieurs, alors qu’elle apparaît plus particulièrement sur le tronc chez les hommes. Dans 15 à 20 % des cas, le mélanome se développe sur un grain de beauté. Dans les autres cas, il se développe sur la peau saine, sous la forme d’une petite tache colorée, qui ressemble à un grain de beauté.

LIFE MAGAZINE SOLEIL

5 LETTRES : ABCDE

Toute modification de forme, de couleur ou de taille d’un grain de beauté doit constituer un signe d’alerte.

  • Asymétrie : seule une partie du grain de beauté change d’aspect et se distingue singulièrement du reste.
  • Bords : les bords du grain de beauté deviennent irréguliers, la pigmentation pouvant même parfois envahir la peau.
  • Coloration : la couleur du grain de beauté perd son homogénéité, des zones dépigmentées apparaissent.
  • Diamètre : la taille du grain de beauté augmente et fait plus de 6 mm.
  • Evolution progressive : critère dynamique de l’évolution d’un grain de beauté, autre que les critères précités.

PRÉVENTION SIMPLISSIME

Le meilleur traitement du mélanome reste sa prévention qui consiste à faire un usage raisonnable du soleil en évitant de s’exposer aux heures les plus chaudes (entre 12 et 16 h), en utilisant de bonnes protections solaires d’indice supérieur à 15, protégeant contre les UVA et UVB, et en portant vêtements couvrants et chapeau, dès que l’exposition se prolonge.

Il faut être particulièrement vigilant pour les enfants et les sujets à peau claire. En effet, ce sont les coups de soleil, surtout ceux survenus dans l’enfance qui augmentent le risque de mélanome. Un bronzage doux et progressif exerce au contraire un effet favorable en formant un écran aux UV et en diminuant le risque de coup de soleil. Mais, même lorsque l’on est bronzé, le soleil reste dangereux.

LIFE MAGAZINE SOLEIL

UVA, UVB et UVC, quelle différence ?

Ces trois types de rayonnements UV sont classés en fonction de leur longueur d’onde. Ils n’ont pas la même activité biologique ni le même pouvoir de pénétration de la peau. Plus le rayonnement UV a une longueur d’onde courte, plus il est nocif. Par contre, le rayonnement UV de courte longueur d’onde a un pouvoir de pénétration cutanée moindre.

Les UVC, de courte longueur d’onde, sont les UV les plus nocifs, mais ils sont complètement filtrés par l’atmosphère et n’atteignent pas la surface de la terre.

Les UVB, de longueur d’onde moyenne, ont une activité biologique importante, mais ne pénètrent pas au-delà des couches superficielles de la peau. Ils sont responsables du bronzage et des brûlures à retardement. Outre ces effets à court terme, ils favorisent le vieillissement de la peau et l’apparition de cancers cutanés. La plupart des UVB solaires sont filtrés par l’atmosphère.

Les UVA, dont la longueur d’onde est relativement longue, représentent près de 95 % du rayonnement UV qui atteint la surface de la terre. Ils peuvent pénétrer dans les couches profondes de la peau et sont responsables de l’effet de bronzage immédiat. En outre, ils favorisent également le vieillissement de la peau et l’apparition de rides. Ils pourraient être à l’origine de lésions durables et favoriser le développement des cancers cutanés.



© Fiftyandme 2024