Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier d’actrice ?
Vivre activement à travers tant de perspectives différentes. Mais surtout… les gens. Le jeu d’acteur est une aventure profondément humaine, nourrie par l’énergie des échanges : entre ceux qui créent et ceux qui regardent. J’ai eu la chance d’explorer différentes époques, différentes cultures et des univers esthétiques parfois radicalement opposés. C’est un voyage constant.
Quel est, selon vous, l’aspect le plus important dans l’éducation des enfants ?
C’est une question très difficile. L’amour inconditionnel est essentiel. Il ne faut pas chercher à les façonner à notre image. Pour moi, il était important de les exposer à des expériences variées et de leur inculquer le respect d’eux-mêmes et des autres. Mais tout aussi important : rester pleinement à l’écoute de ce qu’ils m’expriment, ouverte à leurs points de vue en constante évolution.
Qu’est-ce qui vous a rendue la plus heureuse récemment ?
Hier soir, ma fille a dessiné un oiseau sur le point de s’envoler. Ce simple geste a fait chanter mon cœur.
Quels sont vos indispensables dans votre garde-robe ?
Je suis très éclectique. Ma vie a tellement de facettes que je porte des choses très variées. Ma garde-robe reflète bien le dicton anglais : « Something old, something new, something borrowed, something blue » – quelque chose de vieux, quelque chose de neuf, quelque chose d’emprunté, quelque chose de bleu. Je porte beaucoup de denim et j’ai toujours la veste en jean qu’on m’a offerte pour mes 16 ans. Les vêtements se chargent de sens avec le temps, ils deviennent des fragments d’histoire personnelle. J’adore la maille (…). J’aime aussi les grands manteaux qui permettent de superposer les couches, par exemple une veste plus fine en dessous.
Quelle personne incarne, selon vous, l’élégance absolue ?
Depuis toujours, l’une de mes icônes est Georgia O’Keeffe. Elle avait un style utilitaire et pratique, mais d’une grâce exquise, avec une touche subtile inspirée des lignes japonaises traditionnelles dans ses robes et ses manteaux. Ses vêtements ne prenaient jamais le dessus sur elle. Ils faisaient partie d’elle, de son langage visuel, et semblaient se mouvoir naturellement avec elle, la libérant au lieu de la contraindre.
Quels critères guident vos choix vestimentaires ?
Je me demande toujours : « Est-ce que j’en ai vraiment besoin ? » Je fais des choix très réfléchis. Si un vêtement ne s’accorde pas avec ce que je possède déjà, je ne l’achète pas. Je me questionne aussi sur sa pérennité : sera-t-il durable, tant en qualité qu’en style ? Et puis, si mon fils de 16 ans a aussi envie de le porter, c’est généralement un bon signe ! Nous avons, à la maison, une petite économie circulaire : les vêtements passent de l’aîné au cadet. Aujourd’hui, ce sont surtout mes fils qui me volent mes habits… C’est agaçant, oui, mais en secret, c’est plutôt flatteur.
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