A la cinquantaine, si l’on est célibataire, force est de constater que l’on a ses habitudes et un foyer qui nous ressemble. Et que l’on n’a pas forcément envie de partager au quotidien avec un partenaire. Et si la solution résidait dans la pratique du célicouple ? Mais de quoi s’agit-il ? Explications.
Célicouple, aimer en liberté
Célicouple, encore un terme abscons puisé dans le vocabulaire d’une sexualité en pleine mutation. Une pratique articulée autour des mots célibataire et couple. Et que l’on pourrait définir comme le fait de vivre ensemble une belle relation amoureuse mais sans habiter sous le même toit. Souvent par peur de la routine qui finit bien souvent par détruire les couples.
Qui sont ces célicouples ?
Peut-on dresser un portrait-type ? « Ce ne sont pas les plus jeunes qui se montrent tentés. Non, les tranches d’âges les plus concernées sont situées de la quarantaine à la soixantaine, voire plus. Il semblerait que plus on avance en âge, et moins on a envie de reproduire ce que l’on a souvent (mal) vécu dans une vie antérieure » explique Marie Desroches, sexologue. Peut-on chiffrer le nombre de célicouples ? « Sans avoir de données précises, le pourcentage atteindrait les 20% » ajoute la spécialiste.
Marie-Paule, pharmacienne de 57 ans, décrit sa situation : « quand je me suis installée dans le quartier, les voisins ont pensé que j’étais célibataire. Car vivant seule, sans partenaire présent en permanence. Pourtant, j’en ai un, qui habite la ville voisine. On s’aime mais nous avons décidé de garder notre indépendance. Et de se voir régulièrement. On se redécouvre à chaque rendez-vous. Et notre sexualité est bien plus intense. »
Quels sont les avantages du célicouple ?
Être en couple mais vivre seul ? Quel intérêt ? « Vivre en célicouple offre de nombreux intérêts à mes yeux. Pour une femme qui a vécu des échecs amoureux, la notion de célicouple vécue à la maturité permet de garder son autonomie. Recherchée avec une vie sociale et professionnelle souvent chargée. La femme moderne ne veut plus devoir être soumise à des freins générés par une vie de couple classique. Autre point positif, la relation de célicouple génère souvent une notion de manque. Si la relation avec le partenaire est forte, le retrouver constitue donc un moment fort, qui soude davantage le couple. Avec des retrouvailles souvent intenses, une foule de choses à se dire, une envie de sexe. Et sans la routine, dont on connaît les effets délétères sur les couples » explique Marie Desroches, sexologue.
Une vision du couple sans nuages ? « Hélas non. Comme dans toute relation sentimentale, il peut y avoir des points noirs qui peuvent mettre en péril ce type d’union. Il en va ainsi si l’équilibre mis en place par les partenaires se brise. Si l’un d’entre eux souhaite passer un cap, comme vivre ensemble en cohabitation. A la cinquantaine ou plus, il reste heureusement assez rare que la question d’enfant vienne sur la table. Mais ce n’est pas le cas pour ces célicouples en âge de fonder une famille. Le succès du célicouple réside donc sur cet équilibre à maintenir, pour rester en permanence sur la même longueur d’onde. Sinon, gare à l’échec annoncé. » conclut Marie Desroches.