sexualité 50 ans

Qu’en est-il de la sexualité à 50 ans ?

Un sondage Ifop nous dévoile les conceptions que les hommes de 50 ans ont de leurs rôles dans la sexualité et les relations amoureuses.

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Ces temps féministes ne goûtent guère aux mâles alpha et valorisent bien davantage les hommes qui prennent du recul par rapport à leur rôle de dominant, s’affranchissent des stéréotypes de genre, tournent le dos aux constructions traditionnelles de la virilité  ! Et ce, de jour comme de nuit. De telles personnalités sont qualifiées par notre époque d’’hommes déconstruits”.

En pratique, cela donne des partenaires qui ne se contentent pas de descendre les poubelles mais qui peuvent prendre en charge les tâches domestiques, s’occuper des enfants et petits-enfants s’il y en a – pas seulement en disant « qu’est ce que je peux faire pour t’aider, ma chérie ? » – communiquent davantage leurs émotions, ne craignent pas de pleurer, acceptent par exemple de vivre avec une femme qui gagne plus qu’eux ou est plus grande ou plus âgée qu’eux, n’ont pas de problème à ce que leur compagne sorte sans eux même habillée de façon sexy, sont prêts à changer de région ou de ville pour accompagner leur partenaire… Dans  l’intimité des lits, ces hommes déconstruits abandonnent une sexualité centrée sur leur propre plaisir et les rapports de domination pour se soucier du plaisir de leur partenaire. Mais ces hommes nouveaux sont-ils fantasmés ou existent-ils vraiment?

54 % de quinquas affranchis des stéréotypes !

Si l’on en croit le sondage réalisé par Ifop (1) pour la plateforme libertine Wyylde, ces ex-mâles sont même majoritaires ! Pas fortement majoritaires mais majoritaires quand même. On le souligne avec bonheur! Quelque 54 % des hommes de 50-64 ans pensent être déconstruits (54% pour la moyenne générale tous âges confondus). Et ils sont 59% à penser que les femmes de leur génération apprécient de tels partenaires masculins (54% de moyenne globale).  Et leurs partenaires semblent du même avis puisque pas moins de 62% des femmes quinquagénaires pensent être avec un tel homme (61% pour la moyenne globale) ! Comment comprendre ce léger différentiel entre les hommes et les femmes? Les premiers sous-estiment-ils leurs changements de comportement ? Ou les femmes sur-estiment-elles leur partenaire? Chacun.e  interprète!

Des hommes attentifs aux plaisirs de la partenaire

Et dans l’intimité, ces quinquas sont-ils déconstruits? Dans ce domaine, les choses bougent et pas qu’un peu!  Ils sont  94 % à pouvoir imaginer être en couple avec une partenaire qui veut être généralement au-dessus pendant la pénétration (contre 88% pour la moyenne masculine générale). Ils sont 93% à pouvoir être en couple avec une femme qui leur demanderait de poursuivre un rapport sexuel après avoir eux-mêmes joui afin qu’elle parvienne à l’orgasme (88% pour la moyenne générale). Ils sont 93% à être prêts à vivre avec une femme qui aurait durant le coït un rôle plus souvent actif que passif (via les mouvements du bassin) (87 % pour la moyenne globale) et 82% à accepter un sextoy pour plus facilement faire jouir leur partenaire féminine (73 % pour la moyenne globale). Ils sont 81% à envisager de chercher des informations sur internet pour savoir comment offrir le nirvana orgasmique à leur partenaire(73 % de moyenne globale). Ils sont par contre moins nombreux,  53%, à accepter que la majorité des rapports sexuels se passe sans pénétration vaginale ou anale (56 % pour la moyenne générale).

 Ainsi si l’on en croit l’Ifpop, les quinquas semblent être des hommes déconstruits et même les plus déconstruits,, toutes générations confondues! Ce sont eux qui ont le plus abandonné les comportements sexuels traditionnels! Bien plus que les autres catégories d’âge, celles des moins de 35 ans, des  hommes ayant entre 35 et 49 ans et les plus de 60 ans!! Sans doute les corps qui deviennent moins performants les aident-ils à faire évoluer les stéréotypes sexuels de genre mais l’explication est insuffisante puisque les sexagnéaires se montrent plus traditionnels en la matière.

Grosse réticence vis-à-vis du plaisir prostatique

Là où les choses bougent moins pour les quinquas, c’est au niveau du plaisir prostatique. Ils sont 69 % à refuser au moins une forme d’ouverture au plaisir prostatique (76% pour la moyenne générale). Ils sont 45% à refuser de se faire lécher l’anus par leur partenaire (54 % de moyenne générale) , 45% se disent opposés à l’idée de se faire pénétrer l’anus par le doigt de la partenaire féminine (52 % de moyenne générale) et 64% n’accepteraient pas de se faire pénétrer l’anus avec un objet, un plug, god, ou un sextoy (65 % de moyenne globale). La pénétration masculine reste tabou. Pour la majorité des hommes, leur corps reste un domaine impénétrable. Par contre pénétrer l’anus de leur partenaire leur pose beaucoup moins de problèmes…

Peu d’enthousiasme libertin ou polyamoureux

Les conceptions traditionnelles de la conjugalité semblent elles aussi bien ancrées puisque 60% des quinquas refuseraient d’avoir occasionnellement des rapports avec leur partenaire féminine et un autre homme en même temps (73% tous les âges confondus). Par contre ils seraient moins opposés (39% de contre) à  l’idée de faire l’amour avec deux femmes en même temps (49% de moyenne globale). Le libertinage n’a plus la cote puisque 61% des quinquagnéaires accepteraient d’avoir des rapports sexuels avec leur partenaire au milieu d’autres couples en train de faire l’amour (72% pour la moyenne globale). Le polyamour n’est pas plus séduisant aux yeux de la majorité puisque 74% % des hommes entre 50 et 59 ans des hommes refuseraient d’entretenir durant une même période des relations sentimentales avec plusieurs personnes en même temps sans le cacher (75% pour la moyenne globale). Pareil pour l’échangisme : 65% refuseraient  l’échange de partenaires entre couples (76%).

On pourrait ainsi conclure que la génération quinqua est déconstruite aussi bien de jour que de nuit. Les années de vie lui permettent de déconstruire les stéréotypes sexuels de genre. Les hommes entre 50 et 60 ans ne se montrent pas pour autant ouverts à tout; certaines pratiques sexuelles et relationnelles leur semblent dangereuses…

(1) « Étude Ifop pour Wyylde.com réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 27 au 31 janvier 2022 auprès d’un échantillon de 2 003 personnes, représentatif de la population française âgées de 18 ans et plus.


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