Nold

Êtes-vous Nold ?

La cinquantaine ? Une simple tranche d’âge pour celles et ceux dont le cœur balance entre les souvenirs nostalgiques et les nombreux projets encore à réaliser. Les Nold, ces personnes qui refusent d’entrer dans une case.

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« Moi qui balance entre deux âges », chantait Brassens dans Le Temps ne fait rien à l’affaire. Un équilibre dans lequel se reconnaissent beaucoup de femmes quinquagénaires. Qui se jugent trop jeunes pour être déclassées et trop « âgées » pour imiter les jeunes générations. Une catégorie de personnes qui a gagné un surnom : Nold. Un concept devenu symbole du bien vieillir, sans angoisse face au temps qui passe.

Être Nold, de quoi s’agit-il ?

Les vieux et les jeunes, deux catégories jugés ringardes par celles et ceux qui refusent d’être catalogués, fichés, mis de côté. Des hommes et  des femmes qui se revendiquent du concept devenu tendance dans une société en perpétuelle évolution : Nold. Un néologisme formé sur la contraction de l’expression ‘Never old’ (jamais vieux). Et imaginé en Europe, une fois n’est pas coutume, par Anne Thevenet-Abitbol et Charlotte Darsy. Deux cadres de chez Danone qui ont étudié l’âgisme ordinaire présent en entreprise, avec ce déclassement par le critère de l’âge. Un concept qui a connu un effet boule de neige depuis sa diffusion sur Instagram (nold_neverold) et Facebook, avec des forums et des  conseils pour vivre pleinement cette transition.
 Être Nold ? Cela ne consiste pas à vouloir faire jeune à tout prix. L’âge est accepté, avec toute la richesse du vécu, mais avec un regard tourné vers l’avenir, vers l’évolution du monde, de la technologie. Avec des projets, des envies qui attendent d’être réalisés. « Être Nold, c’est rebattre les cartes des idées reçues sur la notion de vieillesse. C’est aussi jouer le rôle de tampon entre les boomers et la génération X. Aujourd’hui, profiter de la vie n’est plus une question d’âge. Mais bien de pouvoir conserver une vision sereine et positive face au temps qui passe. Avec l’envie de prendre soin de soi, pour s’assurer d’une vie plus épanouie », explique Béatrice Nicolas, psy. Et le fait de communiquer sur les réseaux sociaux ou de se reconvertir pour survivre en entreprise n’empêche pas de s’accorder quelques plaisirs nostalgiques. Comme le visionnage de vieilles séries télé ou comme danser entre copines sur des tubes des années 80. Être Nold, tout simplement.

Bien dans leur peau

Le profil classique se situe dans la tranche d’âge comprise entre 45 et 65 ans, avec, souligne Béatrice Nicolas, « des individus qui ne souhaitent pas entrer dans les cases générées par les standards de notre société. Pour un Nold, l’âge n’est qu’une étiquette, qui ne signifie rien. Les Nold se sentent bien dans leur peau et souhaitent être vus comme des gens équilibrés. Ils et elles revendiquent leur âge mais aussi leur goût pour le vintage sans pour autant décliner les plaisirs de l’époque dans laquelle ils évoluent ». Sans honte de leur vécu, les Nold prennent plaisir à picorer ce qui peut leur plaire dans le présent. Pour éviter de se fondre dans le moule du « vieux de service », le Nold évolue, apprend et suit les tendances intergénérationnelles. Mais regrette parfois le manque de place qui lui est laissé dans le monde professionnel ou dans les médias, avec peu de programmes adaptés.
 Dans son ouvrage Tendançologie, la fabrication du glamour (éd. Eyrolles), le sociologue Ronan Chastellier résume clairement le concept : « Les Nold ne sont pas échoués sur les rives du temps. (…) Ils vivent à fond le présent, mais sans oublier les bons moments du passé. »

Photo Shutterstock.


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