Vanter l’abstinence sexuelle, quelle drôle d’idée ! Sauf à rappeler les bienfaits possibles d’une abstinence volontaire, devenue très tendance pour raviver la flamme au sein des couples.
Pourquoi pratiquer l’abstinence sexuelle ?
« Dans notre société hypersexualisée, où le culte de la performance est presque porté aux nues, pratiquer l’abstinence de courte durée constitue pour beaucoup de femmes et de couples une façon de reprendre son souffle. Pour éviter que la sexualité ne devienne l’une de ces routines qui peuvent, à terme, constituer un tue-l’amour », explique Claire Thomas, sexologue. Et quant à parler d’abstinence, il convient de rappeler qu’elle n’est que très temporaire. Il ne s’agit nullement de se priver de sexualité. Mais plutôt de la redécouvrir autrement avec son partenaire. Car trop souvent banalisée, pratiquée entre le repas du soir et le coucher. Une tendance à l’abstinence volontaire qui ne concerne d’ailleurs pas que les « vieux » couples mais également les jeunes générations. Comme en témoigne le hashtag #celibacy (pour chasteté ou abstinence) présent sur les réseaux sociaux. Pour certaines femmes, sans partenaires stables, pratiquer l’abstinence permet de se libérer de certains profils masculins toxiques, à la sexualité trop androcentrée. « Pour développer une relation où la priorité n’est pas ou plus la performance au lit mais l’importance de bâtir une relation, avec des sentiments à échanger entre les partenaires. Ce qui n’empêche pas, ensuite, de concrétiser cet amour par la sexualité », souligne la sexologue.
Quels bienfaits constatés ?
« Pour autant que l’on pratique l’abstinence de commun accord et pour une période limitée, ce moment de retrait peut apporter des bienfaits positifs à titre personnel mais aussi pour la solidité du couple. Comme redécouvrir son corps mais aussi celui de son partenaire et chercher, ensemble, de nouvelles pratiques amoureuses à mettre en pratique », explique Claire Thomas. Une forme de renouveau sexuel se mettra en place entre les partenaires. « Ces moments d’abstinence constituent aussi une façon de stimuler la libido au sein du couple. Nul doute que les retrouvailles n’en auront que plus de saveur. Celle qui, peut-être, s’estompait par ces rapports parfois trop mécaniques », souligne Claire Thomas.
Témoignage : « Mes périodes d’abstinence, ma pause bonheur » (Charlotte, 56 ans)
« Est-ce dû à mon parcours familial marqué par un voile presque honteux posé sur la sexualité mais les relations sexuelles ne m’ont jamais apporté la satisfaction dont mes amies me parlent », explique Charlotte. Cette abstinence sexuelle, la quinquagénaire la négocie avec son compagnon. Comme des périodes de jeûne sexuel salutaires. « Et ce, même si les marques d’amour restent présentes entre nous, mais sous une autre forme. Des préliminaires plus longs et variés, des massages, remplacent alors les pénétrations classiques. Cette abstinence me permet de me réapproprier mon corps et de ne plus devoir répondre à des désirs qui ne sont pas forcément les miens à un moment donné », explique Charlotte.
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