La sexualité des plus de 50 ans n’est plus un tabou. Célibataires ou pas, ils pensent à leur plaisir et, parfois, les rencontres s’enchaînent. Sans penser aux lendemains douloureux provoqués par une infection sexuellement transmissible (IST). Trompés par la fausse sécurité liée à l’âge, beaucoup oublient ou rejettent le préservatif. À tort. Les études le montrent : aucune tranche d’âge n’est épargnée.
Que l’on parle de MST (maladie sexuellement transmissible) ou d’IST (Infection sexuellement transmissible), il s’agit d’un ensemble de maladies susceptibles d’être contractées dans la plupart des cas par des relations sexuelles vaginales, orales ou
anales. Des infections provoquées par des virus, des bactéries ou des parasites. Le site médical msdmanuals.com rappelle les symptômes les plus fréquents : « des démangeaisons, des rapports sexuels douloureux, une douleur à la miction, un
écoulement vaginal ou des ulcérations. » Certaines IST se révèlent aussi asymptomatiques, mais pas moins dangereuses
pour la santé au vu de complications possibles. Quelles sont les IST les plus courantes chez les plus de 50 ans ? La gonorrhée, la syphilis, le VIH parmi toutes celles possibles. Le traitement prescrit par le médecin consistera généralement en une prise d’antibiotiques et/ou d’antiviraux.
Un risque bien présent à la ménopause
Pour la femme, le risque de contracter une IST augmente à la (péri)ménopause. Il s’explique par plusieurs facteurs liés au vieillissement. La ménopause s’accompagne généralement d’une fragilisation des muqueuses avec une perméabilité croissante.
L’immunité naturelle diminue également avec un risque d’infection. Enfin, plusieurs symptômes liés à une IST peuvent aussi être mal diagnostiqués et confondus avec d’autres, fréquemment rencontrés à la ménopause. Des problèmes de sécheresse vaginale et/ou des infections urinaires. Cette confusion peut mener à des complications, comme des inflammations, des douleurs chroniques, des cancers ou le risque de développer le VIH. Si les chiffres se révèlent peu précis quant à la prévalence des IST chez les plus de 50 ans, toutes les études soulignent leur augmentation. Dont celle publiée par la National Library of Medecine (1) dans laquelle il est signalé que les IST les plus courantes contractées par les individus de plus de 55 ans ont plus que doublé entre
2012 et 2022. Un constat notamment expliqué par une sexualité plus débridée. « Plus de 75 % des personnes âgées de 55 à 64 ans seraient sexuellement actifs » souligne aussi le site preventionsida.org
Quels sont les conseils de prévention à rappeler ?
Quelle est l’attitude à suivre lors d’une nouvelle relation entamée avec un partenaire ? Catherine Simons, sexologue, répond : « un réflexe s’impose à l’entame d’une relation amoureuse : demander à son partenaire d’enfiler un préservatif. Cela peut s’inscrire dans les préliminaires, de façon ludique, pour amener la chose et faire qu’elle devienne une habitude. Du moins dans les premiers temps. » Et ensuite ? « Une prise de sang effectuée par les deux partenaires, qu’importe l’âge, permettra aussi de déceler la présence éventuelle d’une IST voire du VIH. Toujours bien présent même si on n’en parle plus beaucoup, hélas. »
Une prise de sang recommandée aussi après une relation jugée à risque. Comme le précise la plateforme elle « sera effectuée 6 semaines après la prise de risque, sans symptômes visibles. » Effectuée chez son médecin ou dans un centre de dépistage, dont la liste est présente sur le site : https://preventionsida.org/fr/depistage/centres-de-depistage/ .Si la relation amoureuse devient stable, le dépistage permettra aussi de se passer du préservatif pour vivre une sexualité plus épanouie.

