« What you see is what you get. No bullshit ! » L’expression est de Sofie Dumont et colle parfaitement à sa personnalité à la fois généreuse, pétillante, exigeante, sans fard ni concession. La ladychef ne triche pas, elle « reste qui elle est », fidèle à l’enfant émerveillée devant les prouesses culinaires de son père, qui pouvait peaufiner un canard laqué pendant des heures pour la plus grande joie de ses convives. Elle partage son enthousiasme et sa passion via ses livres, ses réseaux, sa plateforme, la plus grande consacrée au food en Belgique, elle réinvente sans relâche sa cuisine aux mille saveurs qui rend festif et original le moindre repas familial. Rencontre.
« Ma famille est originaire de Roulers mais je suis née à Bruxelles. La qualité de la nourriture a toujours été très importante à la maison. Quand j’étais chez mon papa, le week-end, c’était toujours la fête. Dans sa petite cuisine, longue et étroite, il se passait plein de choses. À l’époque, il avait déjà des livres de cuisine chinoise avec des ingrédients qu’on ne trouvait pas encore. Il faisait en quelque sorte sa révolution contre le stoemp saucisses – que j’adore quand il est bien fait, ceci dit. Mais il voulait plus que ça. Et quand il arrivait dans la salle à manger avec son plat, ses invités étaient euphoriques et s’exclamaient : « André, c’est magnifique ! ». Cette émotion-là a provoqué un déclic en moi : c’est ça que je voulais faire. La cuisine, mais au-delà, l’hospitalité comme on dit dans la restauration, donc faire plaisir aux gens, et avoir bien entendu sa propre marque de fabrique, son ADN. »
Direction l’école d’hôtellerie sans hésitation, dès lors !
« Oui, je suis allée au Ceria, j’ai fait les meilleures écoles de Belgique et plein de stages dans de très bonnes maisons. Être pâtissière chez Wittamer a changé ma vie. Je suis notamment allée au Japon avec Monsieur Paul, où des filiales ont ouvert leurs portes, pour montrer aux chefs comment on travaillait. Par la suite, j’ai été pâtissière dans l’hôtel-restaurant de mon ex-compagnon puis je suis passée aux fourneaux et j’ai été sacrée meilleure Lady Chef de Belgique en 2009. Après, j’ai fait de la radio, de la télé, j’ai écrit des livres. Aujourd’hui, on a la plus grande plateforme digitale food de Belgique, en français et en néerlandais. »
Qu’est-ce qui a été déterminant dans ce parcours ?
« S’entourer des bonnes personnes, qui ont une vision. Mon mari Wim est mon manager. Je suis la créative et lui construit une formule qui marche. On essaye d’être en avance sur tout. J’étais encore à la télé quand on a lancé la plateforme digitale, parce qu’on sentait qu’on devait aller dans cette direction-là. Il ne faut pas avoir peur de sauter. »
La patte « Sofie Dumont », c’est quoi ?
On cuisine local, de saison. C’est facile de prendre des ingrédients des quatre coins de la planète pour proposer des repas différents. Mais le défi qui me motive aujourd’hui, c’est de partir d’un produit comme la pomme de terre ou un légume ou un morceau de viande locale pour l’apporter à un plus haut niveau et inspirer les gens au quotidien. Les aider à manger plus sain plus facilement, sans être à la diète. La cuisine que je propose lors de dîners et d’événements, c’est d’un autre registre évidemment. Ce qui compte pour moi, c’est d’être positive, vraie, authentique. Toutes mes vidéos sont faites dans mon univers, dans le jardin ou la cuisine, avec mon mari, ma fille, mon chien… »
Vous venez d’avoir 50 ans. Quel est votre état d’esprit ?
Encore maintenant, j’ai un peu de mal à réaliser. Mais cela ne m’obnubile pas. Habituellement, je fais un post sur mes réseaux pour mon anniversaire et pour celui de mes 50 ans, le 7 mars dernier, on était en pleine crise à Gaza et j’avais du mal à trouver l’énergie de parler de mon anniversaire alors que des tas d’enfants étaient en train de mourir pas très loin de chez nous. Le matin, en peignoir, j’ai demandé à ma communauté de poser un acte de gentillesse, même tout petit. Comme prendre des nouvelles d’une personne seule. Cela a été un grand succès et le plus beau cadeau dont je pouvais rêver ! Quel que soit l’âge, chaque année de plus est une année à célébrer.
Quelles sont vos routines pour rester en forme ?
Il n’y a pas de miracle : il faut bouger, se vider la tête. Je fais du Pilates, de la céramique… Je prends soin de moi dans la salle de bain : un bon démaquillage chaque soir puisque je dois être maquillée pour les vidéos, une bonne hydratation du visage et du corps, un dry brushing, des peelings…
Être à l’écran tout le temps, cela ne génère pas trop de pression ?
Non, je suis naturelle et je me sens très bien. Je n’ai pas envie de modifier mon apparence, peut-être que dans 10 ans, je changerai d’avis. Mais je suis plutôt « pro-aging » que « anti-aging ». Je suis heureuse de tout ce que je sais et de l’âge que j’ai. Pourquoi faudrait-il essayer d’être toujours plus jeune ? Moi, je suis bien comme je suis. Et on n’a jamais l’air plus jeune. Il faut juste prendre soin de soi et manger de bons produits équilibrés. Dans ma façon de m’habiller, je suis très éclectique, j’aime tous les styles. J’adore aussi changer de couleur de cheveux et de vêtements !
Plus d’information sur : sofiedumont.fr