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60 ans de magie avec les schtroumpfs

Il suffit parfois d’un livre pour raviver cette petite flamme née dans l’enfance et qui s’appelle nostalgie. Avec sa nouvelle biographie publiée aux éditions Daniel Maghen, Une vie à schtroumpfer, Vincent Odin apporte sa pierre à l’hommage unanime rendu à Peyo à l’occasion des 60 ans de ses petits personnages bleus. Décédé en 1992, Peyo, alias  Pierre Culliford, aurait eu 90 ans cette année. Si l’artiste a disparu, ses héros entretiennent l’héritage.

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Peyo, ce magicien qui n’est jamais devenu adulte

Avec ce beau livre d’art, préfacé par François Walthéry, s’ouvre une porte vers un monde magique créé pour les enfants et peuplé de personnages aussi différents que Benoit Brisefer, Poussy, Johan et Pirlouit ou la communauté schtroumpf.
Un tome qui accorde la priorité à l’iconographie, afin de savourer pleinement l’immense talent de Peyo. Avec de nombreuses reproductions de planches en noir et blanc, des crayonnés, des calques… De quoi se plonger avec bonheur dans cet univers fabuleux.

Comme le précise Vincent Odin, « l’oeuvre de Peyo rappelle que ce raconteur d’histoires, ce chef de studio, cet entrepreneur à succès fut avant tout un très grand dessinateur. » Entré chez Dupuis grâce à André Franquin. « Avec André, j’ai découvert le même jour l’amitié et le piston« .
Une oeuvre racontée, expliquée par Peyo lui-même.
L’ouvrage est découpé en quatre parties : les années de jeunesse, les années Spirou, les années studio et celles liées à l’animation.

L’amour est bleu

Nés en 1958 dans « La Flûte à six trous », les Schtroumpfs s’échapperont ensuite de la série Johan et Pirlouit pour vivre leurs propres aventures. Avec un succès qui n’a jamais décliné depuis 60 ans. D’ailleurs, qui n’a pas lu au moins un album ou possédé une figurine en résine?
Des lutins soit, mais pourquoi bleus? « C’est ma femme qui a choisi le bleu par élimination. Seul le bleu les rendait distinctifs, optimistes, délicieusement irréels. »

Un beau livre qui déborde d’extraits d’entretiens accordés par Peyo, avec des anecdotes personnelles à profusion. Comme celle, cocasse,  relative à la naissance du mot schtroumpf et qui ne manque pas de sel. Comme le précise Peyo, « une psychologique a cru comprendre qu’en inventant le langage schtroumpf, j’avais voulu exprimer le problème de l’incommunicabilité des peuples entre eux. » Savoureuses aussi ces anecdotes racontées avec humour par Peyo et relatives aux contraintes liées à l’adaptation des Schtroumpfs au marché américain.

Chapitre après chapitre, on se sent comme rajeunir par la (re)découverte de ces planches en noir et blanc qui ramènent à des lectures d’enfance, avec les merveilleux souvenirs qui les accompagnent.

« Tous les enfants dessinent je crois. Ensuite, il y en a qui restent de grands enfants et qui continuent à dessiner« . Probablement le meilleur autoportrait possible de Peyo.
Le livre refermé, on ne peut que sourire avec le rappel de cette anecdote racontée par Peyo. L’un de ses instituteurs lui avait dit un jour : « Culliford, vous n’avez aucun avenir dans le dessin. »
Non, vraiment, « je n’aurais jamais pu être agent de change comme mon père… »

Peyo, une vie à schtroumpfer. Par Vincent Odin. Editions Daniel Maghen, 336 pages, 59 euros.
Couverture : éditions Daniel Maghen

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