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Inoubliable Romy Schneider

Romy Schneider aurait eu 80 ans en ce mois de septembre. Femme à la beauté envoûtante et actrice de tant de films passés à la postérité. De Sissy à La Piscine en passant par La Banquière, Le Vieux fusil ou Une histoire simple. Disparue en 1982, Romy reste bien présente dans le cœur des cinéphiles. En témoigne cette nouvelle biographie rédigée par Bernard Pascuito.

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La dernière vie de Romy Schneider

Biographe (de Coluche, Montand, Gainsbourg, Girardot), Bernard Pascuito livre les clés de La dernière vie de Romy Schneider, dans un document publié aux éditions du Rocher et articulé autour de deux dates. Celle du 5 mai 1980 quand David, le fils adoré de Romy Schneider se tue accidentellement. Et celle du 29 mai 1982 avec le décès soudain de l’actrice à son domicile.
Entre les deux, une année de souffrance morale pour une femme à l’exact opposé de ses rôles au cinéma. « Combien de millions sont-ils, hommes et femmes confondus, à l’envier, à l’admirer, à rêver de sa gloire et de son prétendu bonheur ? Ils sont nombreux ceux qui ne la voient qu’éclatante parce qu’ils n’ont pas appris à la regarder autrement. Parce qu’ils ne savent pas voir toute la misère cachée derrière la beauté étincelante. C’est de cela aussi qu’elle souffre. » La vie de Romy n’est pas cette histoire simple, mais un fleuve tourmenté dès l’enfance et qui se termine sur une chute terrible, la mort de son fils.  Une mort tragique qui fait définitivement lâcher prise à la femme qui se retranche derrière l’actrice. « La mort d’un enfant, la seule chose qu’on ne pardonne ni à Dieu, ni à soi-même. »

L’ouvrage, riche en témoignages et en anecdotes, donne la parole à ceux qui ont clairement vu arriver cette mort prévisible de Romy Schneider. « Quand commence-t-on à mourir ? A partir du moment où on n’a plus peur de la mort. »
Une année de tournages, de déceptions, de solitude calmée par l’abus d’alcool pour oublier un moment les soirées où reviennent les souvenirs du passé, d’une enfance marquée par une mère trop liée au régime d’Adolf Hitler, d’un ex-mari suicidé…
Une vie de malheurs ponctuée d’oasis de bonheur avec des hommes qui ont aimé l’actrice et la femme. A la folie parfois, comme Alain Delon, omniprésent dans cet ouvrage et qui, aujourd’hui encore, n’a pas trouvé le remède à la douleur d’avoir perdu sa chère Romy.
Il serait réducteur de ne retenir de ce document que l’aspect désespéré de Romy Schneider. L’ouvrage relate aussi ses grands films, son jeu d’actrice, ses relations avec les autres comédiens. Une belle leçon de cinéma qui donne envie de revoir ses films. Ceux qui permettent à l’actrice de rester encore et toujours l’une des stars préférées du public. Qui a pu oublier des films comme L’important c’est d’aimer, Le Vieux fusil, Une histoire simple, Max et les ferrailleurs, La Piscine, Une Femme à sa fenêtre… ? Personne sans doute. Autant de classiques dans lesquels Romy Schneider a su faire illusion pour cacher son mal-être.

Dans les chapitres qui font office d’épilogue, Bernard Pascuito cite les mots de l’écrivain Jacques Rigaut : » Il n’y a pas de raisons de vivre, mais il n’y a pas de raisons de mourir non plus. La seule façon qui nous soit laissée de témoigner notre dédain de la vie, c’est de l’accepter.  La vie ne vaut pas qu’on se donne la peine de la quitter. »
Soit la parfaite conclusion à cet ouvrage déchirant, émouvant, mais qui nous ramène, le temps de sa lecture, une vaste quantité de souvenirs de bons films. Comme d’éternels moments de bonheur de voir Romy Schneider faire semblant d’atteindre le bonheur. Comme le dit le titre d’un chapitre, « les films sont plus beaux que la vie. »

La dernière vie de Romy Schneider. Par Bernard Pascuito. Editions du Rocher, 278 pages, 18,90 euros
Couverture : éditions du Rocher

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Cinq films mythiques de Romy Schneider à revoir

Sissy (1955)

Difficile de passer sous silence ce film qui a tant fasciné le public lors de sa sortie, avec une Romy Schneider débutante. Un film que l’actrice a renié, détesté jusqu’à la fin. Force est de constater qu’il a très mal vieilli et qu’il risque de ne pas constituer le meilleur souvenir cinématographique de Romy Schneider.


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