Si le 1er mai reste associé aux traditionnels discours politiques, ce jour férié incarne aussi une coutume agréable, celle d’offrir un brin de muguet aux femmes de son entourage et par extension à toutes les personnes à qui l’on tient. Et si l’odeur du muguet vous fait chavirer, en cultiver chez soi n’a rien de compliqué. Une belle source d’économie et le plaisir de profiter de sa production.
Mais pourquoi offre-t-on du muguet le 1er mai ?
Si le muguet est souvent porté par les politiques sur les podiums du 1er mai, son histoire a croisé par pur hasard celle de cette fête socialiste. La découvrir implique de revenir au XVIe siècle français. Le roi Charles IX, en visite dans le Dauphiné en 1560, aurait reçu de ses sujets des brins de muguet. Séduit par le geste et le parfum de cette fleur, le roi aurait alors décidé le 1er mai 1561 d’en offrir à son tour à toutes les femmes de sa cour. Une habitude qui se serait répandue ensuite dans la population. Une anecdote historique à l’origine d’une tradition toujours populaire aujourd’hui. Au plus grand plaisir des fleuristes et autres vendeurs à la sauvette. Mais l’histoire de la fleur du 1er mai ne s’arrête pas au 16e siècle. En avril 1941, le maréchal Pétain décide de remplacer l’églantine rouge, jugée trop communiste, par des brins de muguet pour marquer la fête du Travail. La coutume du muguet liée au 1er mai est désormais adoptée, pour dépasser les frontières françaises. Une jolie fleur appréciée également des couturiers français. Comment oublier la présence des brins de clochettes blanches comme talisman du couturier Christian Dior, avec sa robe Muguet et une collection entièrement dédiée en 1954 à cette fleur délicate. Appelée également larmes de Sainte Marie ou gazon de Parnasse. Pour la petite histoire, il est coutume d’offrir un brin avec 13 petites clochettes, pour servir de porte-bonheur.
Comment cultiver du muguet au jardin ?
De la famille des Asparagacées, le muguet (Covallaria majalis) constitue un excellent couvre-sol, vivace et rustique. Capable de résister aux grands froids (jusqu’à – 25 degrés) comme à la sécheresse estivale, le muguet apprécie un emplacement à l’ombre ou mi-ombragé. Choix parfait pour remplir ces espaces souvent dénudés sous les arbres et les arbustes. La plantation du muguet se déroule en automne mais aussi au printemps, moment idéal pour replanter le muguet reçu en pot le 1er mai. Une terre humide et riche en humus est conseillée. Le tapis formé au printemps suivant constituera un plaisir pour les yeux comme pour l’odorat.
Une jolie fleur mais toxique
Derrière la beauté délicate du muguet se cache un danger : sa toxicité. Les feuilles comme les fleurs, et même l’eau du vase se révèlent dangereuses. Ces parties de la plante contiennent en effet des saponosides (aux propriétés irritantes) mais aussi des hétérosides cardiotoxiques. Le muguet ne sera donc pas mis à portée des (petits-)enfants et des animaux. Les intoxications peuvent découler d’une confusion avec le feuillage de l’ail des ours (Allium ursinum), comestible. En cas d’ingestion, un avis médical s’avère nécessaire (centre antipoisons : 070/245 245). Les symptômes courants sont des troubles digestifs et cardiaques sévères.
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