#sexisme
Depuis le lancement des campagnes #balancetonporc et #MeToo, il y a désormais un avant et un après dans la façon de vivre entre hommes et femmes. La chasse au sexisme et aux comportements déplacés fait rage. Caricaturiste de presse, Antoine Chereau n’a pas manqué de s’impliquer dans ce dossier brûlant. Avec Sexiste, moi ? (éd. Pixel Fever éditions), il apporte un point de vue masculin, loin d’être indulgent pour ces méfaits.
Notre société est-elle vraiment baignée de sexisme ? Certainement, et cette BD, sous le vernis de l’humour, le prouve à foison. Les femmes souffrent toujours de discriminations négatives. Liées à leur physique ou leur volonté de donner naissance. Et ne parlons pas du critère lié à l’âge. Malheur à celles qui ont franchi le cap de la cinquantaine. Dans l’album de quelque 68 planches, l’accent est davantage mis sur les relations femmes-hommes au sein de l’entreprise. Un combat souvent déforcé par une hiérarchie qui se croit intouchable. Et, quand une femme occupe parfois le siège de la direction, c’est forcément parce qu’elle a couché à mort non ? Les clichés ont la vie dure. Dynamités par le talent de caricaturiste d’Antoine Chereau. Un auteur qui s’attaque aussi aux comportements féminins parfois sexistes. Comme avec cette planche où une femme s’extasie sur le joli petit cul du stagiaire.
L’album refermé, une question surgit. Que deviendraient aujourd’hui ces humoristes et auteurs qui ont souvent pris la femme pour cible avec un plaisir non dissimulé ? Seraient-ils émasculés en place publique, ou traînés devant les tribunaux ? Comment oublier, notamment, les saillies vachardes de Sacha Guitry ? Lui qui déclarait notamment que « la plus grande saleté qu’on puisse faire à un homme qui vous a pris votre femme, c’est de la lui laisser. »
Sexiste, moi ? Par Antoine Chereau. Pixel Fever éditions, 72 pages, 19 euros
Couverture : Pixel Fever éditions
Copyright image à la une : Antoine Chereau
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