droits de la femme

Les droits de la femme, un combat qui progresse…lentement

Faut-il encore rappeler que ce 8 mars célèbre non pas la femme mais ses droits. Comme pour mieux souligner qu’ils sont trop peu respectés. Comment vivez-vous cette journée et ce quotidien vécu au féminin, loin d’être une sinécure ?

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Être femme en ce début de XXIe siècle, est-ce pénible ? Face à la réussite de quelques stars féminines du grand écran, de la télévision ou des sports, on pourrait presque en oublier la difficulté de ces femmes qui luttent pour chaque espace repris sur le fossé qui les sépare des hommes. Des femmes de vingt ans, de quarante ou de cinquante. Qu’importe.

Les inégalités n’ont pas d’âge. Pour ce jour particulier, et si un journaliste masculin prenait la plume ? Comme pour incarner le combat relatif aux droits de la femme. Qui devra se faire avec l’engagement d’hommes prêts à faire bouger les lignes. Et si la situation évolue favorablement, cela se fait encore bien trop lentement. Il reste tant de choses à accomplir pour briser les préjugés.
Comme pour mieux relayer tous les défis à relever, attardons-nous sur ce top 5. Quel est celui qui vous touche le plus ?

  • Être femme et prendre les transports publics

Dès le matin, la femme doit souvent affronter le premier défi de la journée. Rejoindre le lieu de travail avec les transports en commun. Ce qui n’est qu’une routine déplaisante pour un homme, se révèle souvent comme une source d’angoisse pour une femme. Victime fréquente de harcèlement, de gestes déplacés commis par des pervers qui n’hésitent pas à poser une main sur une fesse, un sein, un sexe. Ceux que la police nomme les « frotteurs ».

  • Si peu de femmes à la tête d’entreprises

Dans ce domaine comme dans d’autres, les femmes ont du mal à briser le plafond de verre. Aussi diplômées que les hommes, les femmes font encore face aux stéréotypes d’un autre temps. Comme une difficulté supposée à gérer une vie professionnelle de haut niveau avec une vie de famille, des enfants en bas âge voire une maternité possible.

Les femmes PDG sont encore minoritaires à la tête des grandes sociétés. Le succès de Fabienne Bister ou de Dominique Leroy ne doit pas cacher le manque criant de femmes dans les conseils d’entreprises. Rappelons qu’une loi belge impose au moins un quart de femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées et publique. Une loi encore loin d’être respectée.

  • Des femmes discriminées au travail

Travail égal, salaire égal. Une revendication qui semble naturelle mais qui est encore loin de correspondre à la réalité. Avec une différence de quelque 10 % pour le salaire horaire en défaveur de la femme. Sur une base annuelle, la différence de salaire s’établit même à quelque 20%.

Selon le Forum économique mondial, il faudra encore 100 ans pour que l’écart hommes-femmes puisse se résorber complètement dans le monde. Quant à l’embauche, une femme aura nettement moins de chances face à un homme. Sur son site, Actiris souligne, depuis des années, que les femmes représentent toujours la majorité des plaintes pour discrimination à l’embauche. Soit environ 70% des plaintes déposées.

  • Une inégalité dans les tâches ménagères

Si la femme ne peut compter sur le même traitement au travail. Il en est de même au sein de la famille. Les hommes prennent un peu plus en charge une partie des tâches domestiques, mais ils constituent encore une minorité. Comme l’indique l’Institut belge pour l’égalité des hommes et des femmes dans une étude publiée en 2018, les femmes sont à 81% à réaliser les principales tâches domestiques.

  • Maxi carrière, mini pension

Et quand vient le moment de décrocher du monde professionnel, l’inégalité reste encore présente. Selon les chiffres fournis par le service fédéral des pensions, les femmes sont moins bien loties que les hommes avec une pension rabotée d’un tiers. Le montant moyen d’une pension pour une femme tournerait, selon les chiffres donnés, à quelque 980 euros contre environ 1245 euros pour un homme. Pire encore, une femme sur trois ne vit qu’avec une pension minimum de 750 euros.

Une lutte encore inachevée

Autant d’arguments parmi d’autres qui prouvent encore que cette journée internationale des droits de la femme a encore toute son utilité. En ce début de XXIe siècle, à l’heure où l’homme vise Mars, se montre capable de grandes prouesses médicales ou sportives, il reste encore un sérieux chantier à terminer : atteindre l’égalité homme-femme. Comme pour répondre à Aragon qui déclarait dans Le fou d’Elsa : « l’avenir de l’homme est la femme. » On s’y met de suite ? Chiche ! Parole d’homme.


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