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« Lino Ventura et l’oeil de verre »
Avec Lino Ventura et l’oeil de verre, Arnaud Le Gouëfflec au scénario et Stéphane Oiry au dessin ont visé haut pour débuter la nouvelle collection 9 1/2 des éditions Glénat consacrée au cinéma.
Dès la première planche de ce roman graphique, Lino Ventura, en mode catcheur, les mâchoires serrées, annonce la couleur. L’homme est pudique et n’aime pas se raconter. Jamais il n’a compris pourquoi on le traitait en star depuis ses débuts avec Gabin.
Dès la première planche de ce roman graphique, Lino Ventura, en mode catcheur, les mâchoires serrées, annonce la couleur. L’homme est pudique et n’aime pas se raconter. Jamais il n’a compris pourquoi on le traitait en star depuis ses débuts avec Gabin.
« J’ai fait acteur, et je peux vous dire que c’est vraiment le fruit du hasard » déclare Lino Ventura au journaliste Merlin qui tente, maladroitement, de répondre à une question : « qui est Lino Ventura ? «
Comme un poisson pilote qui navigue autour de son requin, Merlin retrace, non sans mal, les grandes étapes de la carrière et de la vie de sa cible (la dernière?). Retranché derrière sa carapace de pudeur, Lino se montre peu disposé à lui faciliter la tâche. Tout en lâchant prise peu à peu. Sur le scénario bien documenté, dans lequel la fiction se mélange habilement à la réalité, le dessin de Stéphane Oiry parvient à restituer les mimiques de l’acteur et ce regard si particulier. Qui se reflétait dans l’objectif de la caméra, ce fameux oeil de verre dans lequel Lino Ventura cherchait des réponses. Mais Lino Ventura, c’est aussi une voix. Posée, impressionnante. Qui force le respect. Cette valeur toujours défendue par l’acteur.
Plus qu’une biographie, Lino Ventura et l’oeil de verre invite au voyage, de l’Italie à la France, en compagnie de cet acteur attachant, à la filmographie riche et variée. Dont chaque film a été minutieusement choisi par l’acteur, pour ne pas heurter la sensibilité de sa famille.
« C’est peut-être une limite professionnelle, mais je ne peux jouer qu’un personnage pour qui j’ai de l’empathie. Je n’ai accepté de jouer les gangsters que lorsque ça parlait de problèmes humains. Si je croisais les rôles que j’ai endossés, je pourrais sans honte leur serrer la main. « Un acteur qui a passé sa carrière à dire non. A des scénarios mal torchés, à des réalisateurs devenus indésirables. Mais un Lino toujours disposé à dire oui à ses amis. Comme Jacques Brel ou Georges Brassens.Un roman graphique qui se savoure planche par planche, pour le plaisir de retrouver un monument du cinéma français. Lieu commun certes, mais l’acteur, taillé dans un seul bloc, a laissé une telle empreinte que son départ reste, aujourd’hui encore, impossible à accepter. Sa mort est traitée avec pudeur par les auteurs : »Je n’ai pas peur de la brutalité de la mort, mais de m’absenter. »
« C’est peut-être une limite professionnelle, mais je ne peux jouer qu’un personnage pour qui j’ai de l’empathie. Je n’ai accepté de jouer les gangsters que lorsque ça parlait de problèmes humains. Si je croisais les rôles que j’ai endossés, je pourrais sans honte leur serrer la main. « Un acteur qui a passé sa carrière à dire non. A des scénarios mal torchés, à des réalisateurs devenus indésirables. Mais un Lino toujours disposé à dire oui à ses amis. Comme Jacques Brel ou Georges Brassens.Un roman graphique qui se savoure planche par planche, pour le plaisir de retrouver un monument du cinéma français. Lieu commun certes, mais l’acteur, taillé dans un seul bloc, a laissé une telle empreinte que son départ reste, aujourd’hui encore, impossible à accepter. Sa mort est traitée avec pudeur par les auteurs : »Je n’ai pas peur de la brutalité de la mort, mais de m’absenter. »
Lino Ventura et l’oeil de verre. Scénario d’Arnaud Le Gouëfflec, dessin de Stéphane Oiry. collection 9 1/2. Editions Glénat, 145 pages, 22,50 euros environ
