photo femme prenant de l'eau

La sécheresse au coeur d’un projet humanitaire

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Saviez-vous que le manque d’eau est la cause n°1 des crises alimentaires ?Au cours du siècle dernier, la sécheresse a couté plus de vies que toute autre catastrophe naturelle. Pourtant, des solutions ont fait leurs preuves pour transformer des terres arides en oasis de verdure…

Les petits ruisseaux font les grandes rivières

Caritas International remue ciel et terre pour faire couler une eau vitale en Ethiopie. Derrière cet enjeu vital se cache un objectif global visant également à conscientiser la population mondiale au poids de l’eau dans notre alimentation.

Un être humain boit en moyenne 2 litres d’eau par jour mais, pour satisfaire ses besoins alimentaires, 2.000 à 6.000 litres sont nécessaires. 70% du volume de l’eau douce disponible dans le monde est ainsi utilisés dans l’agriculture. En théorie, il y aurait suffisamment d’eau pourtous, mais, en pratique, elle est inégalement répartie et les structures nécessaires manquent pour assurer son accessibilité. Or, le manque d’eau est inévitablement sanctionné par la faim.

C’est pourquoi Caritas International a décidé de consacrer sa campagne annuelle à cette question brûlante en mettant en lumière la situation en Ethiopie… Parce que la population rurale de ce pays échappe encore trop souvent aux bénéfices de la croissance et du redéploiement économique en cours. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 10,5 millions d’Ethiopiens n’ont pas accès à l’eau potable et 8,5 millions d’entre eux sont en situation d’insécurité alimentaire et dépendent de programmes alimentaires. Une situation d’autant plus préoccupante qu’en 2015 et 2016 le pays a été frappé par la pire sécheresse en 50 ans. Au nord, la crise a pris des proportions dramatiques dont les effets continuent de se faire ressentir aujourd’hui. Dans la région du Tigray, le temps presse pour 6.857 personnes privées d’eau.

Une approche qui porte ses fruits en Ethiopie

Ce constat alarmant n’est pas neuf, mais les solutions sont connues… et ont fait leur preuve ! Malgré des pluies de plus en plus volatiles et les effets des changements climatiques, les efforts coordonnés des autorités régionales et de la société civile portent leurs fruits. Ces 25 dernières années, 1.2 million d’hectares de terres agricoles ont été regagnés sur le désert et les bonnes pratiques de conservation des sols et de l’eau se sont généralisées. Le résultat d’un investissement durable, salué en août dernier par le Futur Policy Award. L’action de Caritas et de ses partenaires locaux se conçoit dans cette vision à long terme. Elle vise à renforcer durablement la sécurité alimentaire des familles les plus précarisées, en œuvrant à la protection des ressources naturelles, des sols et de l’eau, en luttant contre l’érosion, en aménageant des accès à l’eau potable, pour l’homme et le bétail, et en valorisant les eaux pluviales pour les cultures grâce à des dispositifs d’irrigation. Pour produire davantage… malgré les contraintes météorologiques et la pression sur les terres. Cette palette d’activités vise à améliorer les revenus des paysans dépourvus de terre et à diminuer la charge de travail des femmes par le biais d’une valorisation accrue des excédents de production.


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