C’était il y a 90 ans, le 10 janvier 1929. Cette année-là, un jeune reporter débutait une carrière dans le journal catholique Le Petit Vingtième. Imaginait-il que ses futurs exploits allaient occulter sa prose ? Et que son destin serait lié à jamais à son petit chien, doté non pas de parole mais d’une intelligence à faire pâlir d’envie plus d’un humain. Nom d’un os !
Créé par Hergé, Tintin a rapidement dépassé les frontières de la BD pour devenir un monument, une institution qui a influencé bon nombre d’artistes. Une BD traduite en plus de 120 langues et patois. Lire Tintin c’est aussi relire toute l’histoire du XXe siècle avec des aventures qui rappellent des conflits, des découvertes (de la télévision en couleurs notamment) ou de grandes aventures scientifiques comme les premiers pas de l’Homme sur la Lune. C’est aussi un voyage dans le monde de l’art, sur les traces laissées par Hergé dans ses albums. Un artiste passionné par la peinture et dont les albums se sont vendus à plus de 250 millions d’exemplaires.
Son dernier album terminé, Tintin et les Picaros, fait désormais office de testament. Comme un point final à une œuvre qui a donné lieu à plus d’analyses et d’ouvrages thématiques que n’importe quelle autre série BD. Un Tintin mort avec son créateur. Hergé n’ayant pas voulu que son petit personnage continue à vivre sans lui. Un refus contourné par le cinéma et l’animation qui poursuivent le rêve débuté avec les albums. Comme un happy end.
Il reste aussi des monuments de par le monde qui rappellent Tintin aux voyageurs. Les touristes qui se plaisent à se dorer sur la plage du Dramont, non loin de Saint-Raphaël savent-ils que l’îlot et sa tour ont inspiré Hergé pour son album L’île Noire ? Un exemple parmi d’autres. Le château de Moulinsart s’inspirait quant à lui de celui de Cheverny. Quelque peu amputé de quelques éléments architecturaux. Et à Bruxelles, les touristes qui sortent de la gare du Midi sont toujours accueillis par la figure géante de Tintin et Milou.