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« Voyez comme on danse », la nouvelle comédie de Michel Blanc

De l’humour, des personnages au caractère bien trempé et un scénario bien rodé, c’est la recette du nouveau film de Michel Blanc. « Voyez comme on danse » nous plonge dans les histoires de famille d’une joyeuse bande qu’on avait perdu de vue depuis 16 ans déjà… Michel Blanc nous parle de la suite d’« Embrassez qui vous voudrez ».

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Seize ans ont passé depuis « Embrassez qui vous voudrez ». Pourquoi avoir attendu si longtemps pour revenir à la réalisation ?

Le temps m’aurait paru long si je n’étais pas également acteur et n’écrivais pas des dialogues pour d’autres. Je ne l’ai pas vu filer. Jusqu’à ce que je me rende compte que si je continuais ainsi, je n’allais plus jamais réaliser. 

Comment est née l’idée de faire revivre les personnages de « Vacances anglaises », le roman de Joseph Connolly ?

D’un concours de circonstances. Cela faisait des années qu’Yves Marmion, mon producteur, essayait de me convaincre de repasser à la réalisation. « Et si tu imaginais une suite à « Embrassez qui vous voudrez » ? », m’a-t-il lancé un jour. Je ne suis pas trop fan des suites – je trouve que ça fait un peu deuxième pression. Un an après la sortie de « Vacances anglaises » Connolly s’y est essayé avec « N’oublie pas mes petits souliers », dont l’intrigue se déroule trois mois après les événements du premier roman : à l’époque, j’avais trouvé que les personnages n’avaient pas eu le temps d’évoluer. Hors de question, donc, de me replonger, et eux avec, dans la même période. Par contre, l’idée de les retrouver quinze ans plus tard a fait son chemin : durant tout ce temps, ils avaient forcément un peu changé. L’exercice de style consistant à partir de ces caractères et à leur inventer de toutes pièces une histoire m’excitait : c’était comme un puzzle blanc, un peu vertigineux.

Vous gardez certains personnages et en laissez tomber d’autres. Comment procède-t-on à ce tri ?

Reprendre tous les personnages, c’était bloquer l’écriture. J’ai écrit une lettre à chacun des acteurs qui les avaient interprétés pour le leur expliquer. Certains, comme Maxime (Vincent Elbaz), Emilie, la fille d’Elizabeth et Bertrand (Lou Doillon), Julie, la jeune mère célibataire (Clotilde Courau), ou encore le mari de Véronique (Denis Podalydès), étaient allés au bout de leur aventure. J’avais besoin, par exemple, que Véronique (Karin Viard) vive des rapports différents avec ses enfants.

L’histoire devait avancer sans se répéter.

A côté du couple nanti formé par Charlotte Rampling et Jacques Dutronc (Charlotteet Bertrand) , on retrouve donc Karin Viard, dans le rôle de Véronique, de plus en plus dans la mouise, Carole Bouquet, dans celui de Lucie, devenue femme d’affaires, ainsi que quelques nouveaux, dont Julien, le nouveau compagnon de Lucie (Jean-Paul Rouve), Alex, son fils (William Lebghil) et la jeune Eva, dix-sept ans(Jeanne Guittet), la fille de Véronique…

Cela m’a aidé de retrouver ce quatuor ; je le connaissais, je l’avais vu vivre… Quinze ans après, ils vivent autre chose, ils sont toujours amis mais ignorent encore à quel point leurs relations sont imbriquées. J’adore le nouveau personnage de Julien : je lui ai écrit un rôle de salopard assez copieux ; il est lâche et menteur et pourtant, à l’arrivée, Jean-Paul Rouve réussit à le faire aimer ! Ce qu’il a fait sur le plateau me fascine.

Et puis je voulais qu’il y ait des jeunes, je rêvais notamment de mettre en scène William Lebghil avec qui j’ai tourné deux films («Les Souvenirs », de Jean-Paul Rouve, et « Les Nouvelles aventures d’Aladin », d’Arthur Benzaquem, NDLR). Le personnage d’Alex, je l’ai vraiment imaginé pour lui.


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