« Voyez comme on danse », la nouvelle comédie de Michel Blanc

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Vous reprenez le personnage de Jean-Pierre, l’ancien mari jaloux de Lucie… Un rôle court mais explosif.

C’est une autre des surprises du film. Jean-Pierre apparait et sa présence a des conséquences gigantesques sur l’intrigue.

Quelles indications aviez-vous donné aux comédiens avant le tournage ?

Une seule : « Ne pensez pas que le film est une suite ». J’ai écrit le scénario en espérant que les gens, quand même nombreux, qui n’avaient pas vu « Embrassez qui vous voudrez » riraient autant que s’ils avaient vu le premier. Les acteurs ont joué le jeu. Je prépare peu avec eux. Jamais de lecture- en tant que comédien, je déteste ça, c’est du temps perdu, surtout lorsque le réalisateur est aussi le scénariste et le dialoguiste. Si un comédien peine avec une réplique, je sais que je pourrais la réécrire sur le plateau. (…)Le cinéma est très différent du théâtre où il faut s’être beaucoup

rodé pour se sentir totalement libre. On n’a pas le temps de se roder sur un plateau mais on peut s’user : des choses qui étaient drôles le deviennent moins… Karin Viard, par exemple, est quelqu’un qui a immédiatement des jaillissements, avec elle, il faut tourner tout de suite. D’autres ont davantage besoin de se chauffer. On ne dirige jamais les acteurs d’un film de la même manière.

Vous avez souvent tourné avec Carole Bouquet, vous aviez déjà dirigé Charlotte Rampling, Karin Viard et Jacques Dutronc. Comment ont-ils vécu l’arrivée des nouveaux ?

Le cocktail aurait pu ne pas prendre. Le mélange anciens et nouveaux a, au contraire, redynamisé le groupe en apportant à chacun une fraîcheur et une envie nouvelles. D’un seul coup, c’était deux alcools différents qui donnaient un goût neuf. Tous les acteurs amènent, je trouve, une couleur particulière- Charlotte, sa beauté et son intelligence de jeu, Carole, sa classe et son élégance, Karin, ses fulgurances, Jacques et Jean-Paul, leur finesse, William et Guillaume, leur solidité, Jeanne, son aplomb…

Elle est formidable, cette scène, et fonctionne presque comme un rappel de la phrase que Jacques Dutronc prononçait dans « Embrassez … » : « La vie est bizarre, si tu y penses, ça te déchire le cœur mais si tu la traverses comme moi en zigzaguant, c’est plutôt comique. » Tous ces personnages tiennent le coup parce qu’ils zigzaguent.

Ou qu’ils dansent…, comme l’indique le titre du film. Je ne remercierai jamais assez Jean d’Ormesson d’avoir publié son livre au moment où « Embrassez qui vous voudrez » est sorti en salles. Initialement, il s’appelait lui aussi « Voyez comme on danse ». Le titre est bien mieux approprié à cette suite.

A découvrir dès le 10 octobre au cinéma.

 


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