Wild side

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Sauvageonnes, les graminées apportent au jardin un incomparable parfum de liberté. Un style qui flirte avec les tons de l’automne.

Texte et photos Agnès Pirlot de Corbion

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Evoquant la nature et les grands espaces, les graminées ornementales ont le talent unique d’insuffler légèreté, lumière et mouvement dans les massifs. Mises en scène dans ce petit jardin par le bureau Vaxelaire & Deckers, elles structurent l’espace et compartimentent les différents espaces de vie. Le jardin a été réalisé il y a dix ans lors des travaux de rénovation de la maison. Il fallait un jardin beau toute l’année mais avec un minimum d’entretien. L’architecte de jardins Alexandre Vaxelaire a essayé d’offrir un maximum de surprises en arrivant et en quittant les lieux. Le chemin d’accès en petits pavés de porphyre belge existait déjà et avait son charme. Il a donc été conservé et restauré. D’autres axes mènent à une terrasse, une piscine, une piste de pétanque et une pelouse centrale bordée d’une ceinture de buissons.

Un cadre de verdure

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Un seul arbre (Prunus padus) a été conservé pour sa silhouette architecturale. C’est le pivot autour duquel s’est construit le jardin. Quelques petits arbres décoratifs ont été choisis pour ponctuer les massifs : des érables du Japon (Acer palmatum), des pommiers décoratifs (Malus ‘Everest’ et ‘Prof. Sprenger) à petits fruits jaunes et rouge orange, ainsi que des sumacs (Rhus typhina), très décoratifs avec leurs grandes feuilles pennées qui s’embrasent à l’automne. Des topiaires de buis (Buxus sempervirens), d’osmanthe (Osmanthus heterophyllus) et d’oranger du Mexique (Choisya ternata) rythment les passages de leur feuillage persistant. Côté floraisons, le choix est volontairement restreint. Au pied des graminées, des narcisses des poètes (Narcissus ‘Actaea’) ouvrent leurs trompettes blanches au printemps tandis que la floraison estivale est assurée par les variétés d’hortensias à fleurs rondes (Hydrangea macrophylla). La combinaison de ces végétaux a permis de donner à ce cadre un effet bucolique, accueillant et harmonieux que l’on apprécie autant lorsqu’on est dans le jardin que lorsqu’on l’admire à travers les espaces de vie à l’intérieur de la maison.

La beauté subtile des graminées

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Des massifs de graminées soulignent les tracés sans les fermer. Ils guident les pas de la cour vers la porte principale qui se trouve dans le jardin lui-même. Très décoratif avec ses longues hampes florales en goupillons, le Pennisetum alopecuroides borde les sentiers. C’est une graminée qui s’adapte à toutes les situations. Elle aime être installée en plein soleil, dans un sol léger, fertile et bien drainé, voire un sol pierreux et sec. En automne, le feuillage qui reste en place prend des couleurs jaunes paille. De grands massifs de Miscanthus sinensis ‘Gracillimus’ balancent leurs feuilles étroites et retombantes, formant des gerbes monumentales. Captant la moindre brise, miroitant au soleil levant, les graminées savent à merveille mettre en valeur les lumières rasantes du petit jour et de la fin de la journée. La plupart ont une silhouette architecturale qui reste intéressante en hiver. Et lorsque le givre s’y dépose, le spectacle est inoubliable.

Un minimum d’entretien

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Pour obtenir un bel effet dans un parterre, l’idéal est de planter de larges touffes de graminées en regroupant trois à cinq plantes de la même espèce au mètre carré. La plupart des plantes préfèrent le plein soleil et une bonne terre de jardin légère et enrichie de matières organiques. Elle ne doit être ni trop humide, ni trop sèche et avant tout bien drainée. Pour les miscanthus qui sont sensibles à l’humidité stagnante et à une terre lourde, on améliore le sol par un apport de sable ou de gravier. Certaines espèces comme les carex tolèrent en revanche l’ombre et préfèrent une plantation en situation humide. En automne, les tiges sèches décoratives qui protègent la souche du froid sont laissées en place. On attend le printemps et l’apparition des premières pousses pour couper au ras du sol les feuillages desséchés. Les graminées supportent la culture en pot pour orner les terrasses et les balcons. Il faut protéger la jardinière du froid lors des hivers rigoureux, en enterrant le pot dans le jardin ou en l’entourant d’un bon isolant pour éviter le gel des racines.

A planter au printemps

LIFE-MAGAZINE5Cultivées en conteneurs, toutes les graminées peuvent être installées au jardin tout au long de l’année. La meilleure époque de plantation reste cependant le printemps car le sol est réchauffé et les racines peuvent se développer immédiatement. Il ne faut pas planter trop profondément la plante. La touffe doit être située très légèrement au-dessus de la surface du sol. Il faut attendre un à deux ans avant que les graminées ne donnent la pleine mesure de leur beauté, et seulement lorsqu’elles sont plantées au bon endroit. Chaque année voit se développer un peu plus la plante qui peut même devenir envahissante pour les espèces les plus vigoureuses. Lorsque les touffes prennent trop d’importance, elles ont tendance à se déplumer au centre. Il est alors temps de sortir la motte de terre, de la diviser avec une bêche bien aiguisée en prélevant sur le pourtour des éclats de souche sains et vigoureux que l’on replante dans une terre améliorée d’engrais organique.

Vaxelaire & Deckers

Après des études d’architecture paysagiste à Gembloux et des stages chez Jacques Wirtz International et Jean-Noël Capart, Alexandre Vaxelaire travaille chez DCA Landscape Architects à Washington, USA. A son retour, il s’associe à Quentin Deckers qui avait fait un stage chez Delvosalle Paysages avant de se lancer comme indépendant. Grâce à leur collaboration, ils proposent des projets de jardin de caractère adaptés au lieu et à ses occupants.

Vaxelaire & Deckers Landscape Architects Associates Sprl
Chaussée d’Ophain 263 à 1420 Braine-L’Alleud.
Tel 02 386 45 10, info@vaxelaire-deckers.com
www.vaxelaire-deckers.com



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