La Mode au Musée

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Au-delà de nos frontières…

Londres et Paris nous offrent quelques beaux prétextes d’escapades culturelles…

T-shirt : cult, culture, subversion

© Save the World

Outre-Manche, le Fashion and Textile Museum met l’accent sur une pièce du vestiaire : le T-shirt. Intitulée T-shirt : cult, culture, subversion, l’exposition trace l’histoire de cet incontournable vêtement aux multiples rôles : à la fois sous-vêtements masculin, symbole de la rébellion rock and roll, punk ou politique, en passant par le statut d’icône du luxe, les T-shirts mettent en avant ce que nous sommes et qui nous voulons être. La vedette de l’expo ? Une collection privée de T-shirts de Vivienne Westwood… Rien que ça !

Jusqu’au 6 mai

Fashion & Textile Museum – London

www.ftmlondon.org

Margiela 1989-2009

© Margiela, veste-perruques 2008-2009

Paris met la Belgique à l’honneur en quelque sorte, à travers sa saison Margiela. En effet, double programmation pour Martin Margiela. Après le MoMu d’Anvers, l’expo Les années Hermès (dont nous vous parlions dans l’édition Printemps 2017, page 92) s’installe au Musée des Arts Décoratifs (du 22 mars au 2 septembre) tandis que le Palais Galliera inaugurait Margiela 1989-2009 avec un parcours intimiste en rapport direct avec les vêtements coréalisés par Margiela himself. Sans doute une manière de rencontrer celui qui farde l’anonymat, qui ne donne pas d’interview et qui pourtant révolutionna la mode, tant dans son système que dans ses formes, avec son approche contextuelle novatrice.

Citons, en vrac, les échelles du vêtement poussées à leurs extrêmes : oversized, agrandis à 200 %, ou des vêtements de poupée adaptés à taille humaine ; l’impression en trompe-l’œil des robes, des pulls, des manteaux et encore la mise sur le marché d’une nouvelle forme de chaussure inspirée des tabi traditionnelles japonaises – à l’orteil séparé. Margiela interroge la désuétude du vêtement avec sa ligne « Artisanale », faite d’habits vintage ou d’objets récupérés qu’il transforme en pièces uniques, cousues main ; ou avec sa série « Replica » de vêtements chinés qu’il reproduit à l’identique, comme autant de classiques intemporels.

Jusqu’au 15 juillet

Palais Galliera – Paris

www.palaisgalliera.paris.fr

Je suis couturier

© Azzedine Alaïa

Dernière étape dans notre survol des cimaises de la mode : la fondation Alaïa. Inaugurée en janvier, la première exposition de la fondation est un hommage à Azzedine Alaïa, décédé le 18 novembre 2017. Je suis couturier est l’expo inaugurale de cette fondation qui, conformément aux vœux du feu couturier, voulait que sa maison, ses ateliers soient un lieu ouvert sur la création, les arts, le savoir et leur partage. « De toutes les œuvres de couturier, celle d’Azzedine Alaïa est à mes yeux la plus intacte, la plus intouchée. Parce que nés de ses mains, les robes ou les manteaux continuent de garder des années plus tard le charme vrai de l’éclosion. Face à eux, on ne devient plus conservateur mais on se veut protecteur… » disait Olivier Saillard, historien de la mode, commissaire de l’expo et ancien directeur du Palais Galliera. Ce sont quelque quarante-six silhouettes qui s’offrent tels des objets en lévitation aux regards curieux et admiratifs face à tant d’intemporalité.

Jusqu’au 10 Juin

Fondation Alaïa – Paris

www.alaia.fr


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