mannequin 50 ans

Rencontre avec Orlando Hobechi, le mannequin de 50 ans inspirant

Photographe, influenceur, mannequin « grey hair »*, il vit sa cinquantaine tambour battant. Inspirant !

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Son nom ne vous dit sans doute rien. Son visage, peut-être, aperçu dans les pages mode d’un magazine ou dans l’une des campagnes sur l’importance de l’alimentation dans la prévention du cancer. Rencontre avec un cinquantenaire bien dans sa peau et dans son âge qu’on aurait tout intérêt à imiter !

Vous affirmez vous sentir mieux dans votre peau aujourd’hui, à 50 ans, qu’à 20 ans. Quels sont pour vous les aspects positifs d’avancer en âge ?

Ils sont nombreux ! On se sent beaucoup moins insécurisé. On a plus confiance en soi. On sait ce qu’on veut et on ne ressent plus le besoin de se justifier auprès de tout le monde. On le fait uniquement auprès de ceux qu’on aime et qui nous entourent. Un incroyable sentiment de liberté s’installe avec la maturité. Je croise des jeunes qui n’ont aucun projet et des personnes plus âgées qui font des tas de choses. C’est une question d’état d’esprit. Si on se sent incapable de faire quelque chose, on ne la fera pas ; mais si on s’en sent capable, on y arrive. Il n’est jamais trop tard pour suivre ses rêves.

Pensez-vous que la société pose aujourd’hui un regard différent sur les personnes plus âgées ?

Oui ! Mais c’est un processus lent. Pour que les choses changent plus rapidement, il faudrait qu’on voie plus de personnes de cinquante ans et plus dans les publicités, dans les magazines, qu’on mette plus souvent en avant des célébrités plus âgées… Quand ce sera le cas, les gens auront plus tendance à penser qu’être en bonne condition physique, qu’être mis en valeur, n’a rien à voir avec l’âge, que c’est une question d’état d’esprit, en tout cas quand on est en bonne santé. Le pouvoir de la pensée permet d’aller loin.

Quelle est la chose la plus importante que vous ayez apprise avec le temps ?

Qu’il est nécessaire d’avoir un but et de se concentrer sur ce but. Echouer, c’est ne pas essayer. C’est vrai à n’importe quel âge ! D’ailleurs, tout est relatif : dans les années 20 par exemple, avoir 40 ans, c’était déjà être vieux. Avec l’allongement de l’espérance de vie, la nouvelle génération voit les personnes de 40 ans d’une toute autre manière.

Sur votre compte Instagram, Orlandosilverfox, vous partagez des photos et des vidéos très inspirantes. Quel est votre but ?

J’ai commencé mon Instagram parce que je voulais motiver les gens. Il ne s’agissait pas de me mettre en avant. Je me suis plutôt dit que montrer des personnes plus âgés qui sont en forme, vont à la salle, font du sport, pouvait être motivant. Parmi ceux qui me suivent et qui ont 45 ans, 50 ans ou plus, certains m’envoient des messages qui sont pour moi le plus beau des cadeaux ! Ils me disent que je les ai encouragés à se remettre au sport, ils partagent des photos d’eux avant et maintenant pour montrer à quel point ça leur fait du bien. Il n’est pas nécessaire de viser la performance, de vouloir soulever des poids très lourds pour se muscler, il suffit de bouger. En fait, chacun doit connaître son corps et surtout, décider de faire quelque chose qui l’amuse. Si c’est de la zumba, c’est bien. Si c’est juste marcher, c’est bien aussi. A la salle de sport où je m’entraîne, quand je vois parfois des femmes de 60 ou 80 ans participer à un cours et faire mieux que moi, ça me motive. Je me dis que si je persévère, je pourrai atteindre leur niveau. On a tous besoin d’inspiration. Et il y a toujours quelque chose à apprendre.

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Copyright : Jessi Wikstrom

Quel est votre souvenir le plus précieux ? Celui qui a fait une différence dans votre vie ?

Chaque âge a son propre souvenir, mais celui qui m’a le plus marqué, c’est quand mon oncle m’a offert mon premier appareil photo pour mes 13 ans. J’étais un adolescent timide, peu sûr de lui. Avec cet appareil photo dans les mains, j’ai eu l’impression d’avoir un superpouvoir, comme les héros de bande dessinée, celui de pouvoir faire en sorte que les gens se sentent bien avec eux-mêmes en les mettant en valeur. Se sentir bien dans sa peau est le plus précieux des sentiments. Peu à peu, j’ai compris que chacun possède sa propre beauté, même si ce n’est pas forcément celle qu’on voit partout dans les magazines, et qu’il suffit de la faire ressortir. Ce n’est pas une question d’âge ou de rides, tout le monde a quelque chose : de beaux yeux, de beaux cheveux, de beaux ongles. Il faut apprendre à apprécier ses différences. Quand je vois Iris Apfel, qui est une véritable icône de la mode à 97 ans, je trouve ça formidable qu’elle ose porter d’énormes lunettes incroyables ou toutes ces couleurs. Elle est la preuve qu’on ne devrait pas se sentir limité par son âge ! Cet été, j’ai défilé à Milan et j’ai été heureux d’y croiser de plus en plus de mannequins aux cheveux gris. L’un des défilés avait pour titre « age is dead ». Tous les mannequins avaient les cheveux gris. L’une d’elle avait 82 ans. Elle était tellement vivante, pétillante, que ça donnait envie de lui ressembler. L’âge n’est qu’un chiffre.

Les choses évoluent donc dans la mode, c’est un bon début !

Oui, parce que quand on ouvre un magazine et qu’on voit des gens plus âgés, on se dit qu’on peut aussi porter les vêtements qui font les tendances. On arrête de se dire qu’on va être ridicule et on ose. Vous savez comment les choses se passent : ce qu’on voit fréquemment nous donne la confiance pour le faire aussi. On se dit qu’on peut acheter ce qu’on veut, aller chez Topshop par exemple et trouver quelque chose qu’on a envie d’acheter même si on est plus âgé. Nous avançons petit à petit et la nouvelle génération, qui passe plus de temps avec ses grands-parents, plus cool certainement que ceux de ma génération, ne considère plus l’âge de la même manière.

Vous semblez en pleine forme, qu’est-ce qui fait la différence dans votre mode de vie ?

Je pense qu’avoir un régime alimentaire équilibré est aussi important que de faire de l’exercice. Je crois en un régime équilibré, c’est-à-dire qu’il ne faut rien s’interdire : l’un des plaisirs dans la vie, c’est la nourriture ! On peut manger ce qu’on veut, mais pas de manière excessive, il faut veiller à la qualité des aliments qu’on met dans son assiette… Et bouger un peu bien sûr. Il n’est pas question d’avoir un corps parfait, mais de rester en forme, de se sentir bien et pour ça, il faut écouter son sentiment intérieur, continuer à aimer les petites choses de la vie et à s’amuser. C’est de cette manière qu’on est plus fort pour affronter les difficultés quand elles arrivent.

* Il est représenté par l’agence de mannequins « Grey Model Agency » basée à Londres.


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