Tant de belles choses vécues avec Françoise Hardy

Par Philippe Degouy

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« Pardon si je pars en catimini, rendez-vous plus tard dans une autre vie » chantait Françoise Hardy dans l’album L’amour fou, ce titre testamentaire qui finit l’album. Ce départ de Françoise Hardy, survenu hier mardi, laisse ses proches et ses fans dans une tristesse infinie. Un décès intervenu dans ce contexte émotionnel de fin de vie en France. Françoise Hardy souffrait énormément des suites d’un cancer du système lymphatique et d’un cancer du pharynx ainsi que d’une tumeur du cavum. Nombreux ont été ses soutiens dans cette épreuve, dont Line Renaud, intervenue auprès du président Macron pour accélérer la légalisation de l’euthanasie. Interdite en France.

Notre jeunesse fout le camp

Derrière cette voix douce et ce ton mélancolique se cachait une figure majeure des années 60. Avec une carrière lancée en 1962 avec le tube Tous les garçons et les filles aux paroles et à la musique signées Françoise Hardy elle-même. Le début d’une carrière qui a dépassé les frontières de l’Hexagone pour atteindre l’Angleterre du swinging London des années 60, avec la mini-jupe et le chemin croisé avec les Stones, les Beatles et Bob Dylan. Des années 60 marquées par le couple formé avec Jacques Dutronc en 1967, mais aussi les clichés de Jean-Marie Périer, photographe avec qui Françoise Hardy avait entretenu une liaison. Mais sans occulter cet amour infini et tourmenté avec Jacques Dutronc, l’homme de sa vie. Et placé au cœur de bien des chansons de Françoise Hardy.
Une artiste capable de s’imprégner de multiples univers musicaux, dont celui de Serge Gainsbourg. Mais aussi d’artistes plus contemporains, comme Blur ou Benjamin Biolay. Nombreux sont d’ailleurs les chanteurs de la nouvelle génération à avoir été inspirés par la personnalité et le style de Françoise Hardy.
Une longue carrière saluée par le succès public, le plus beau, mais aussi par de nombreuses récompenses. Comme la Grande Médaille de la chanson française, décernée en 2006 par l’Académie française. Une vie de rencontres, d’amours passées et racontée dans son autobiographie Le désespoir des singes…et autres bagatelles, paru en 2008.

Une carrière passée également par le cinéma et la maladie. Mais aussi par l’amour. « Mes moments de plus grand bonheur, je les dois à Jacques (Dutronc) et encore à Thomas (son fils unique), encore plus, parce que lui, il ne m’a jamais fait souffrir » avait-elle déclaré sur France Inter.

Quant à parler d’icône de la chanson française, Françoise Hardy avait toujours refusé d’endosser ce costume. Mais les fans savent ce qu’ils doivent à cette artiste à la mélancolie omniprésente, capable de chanter l’amour du bout des lèvres pour séduire son public.
« Je suis venue vous dire que je m’en vais. » Définitivement.