Que faire de son argent avec des taux au plancher ?

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  1. A moins de disposer de moyens financiers importants – et encore -, le gros, pardon, l’énorme, le gigantesque désavantage de l’emprunt d’Etat est son absence de diversification. Cela revient à mettre (une bonne partie de) ses œufs dans un seul et même panier. La solution est le fonds de placement obligataire, qui investit dans des centaines, voire des milliers d’obligations différentes. N’importe quel banquier qui n’a pas les yeux braqués uniquement sur ses objectifs de marketing peut vous donner accès à ce marché. Le fonds de placement en obligations (d’Etat ou de sociétés privées) est actuellement le seul placement défensif dont la présence se justifie dans un patrimoine équilibré. Son rôle n’est pas d’apporter un rendement (à peine un peu plus de 1 % net), mais de contribuer à la stabilité d’un patrimoine. Il FAUT investir en obligations.
  1. L’assurance épargne (on dit parfois épargne assurance) est le grand rival du compte d’épargne, la première étant proposée par les compagnies d’assurance, le second par les banques. C’est un bon produit, qui a beaucoup gagné en souplesse au cours des dix dernières années et qui offre encore, en cherchant bien, autour de 3 % net. Attention à deux choses. Il y a des frais, qu’il faut négocier pour les maintenir à un niveau raisonnable (1 % environ). Et il y a un précompte de 27 % sur les retraits si le compte a été ouvert depuis moins de 8 ans. La solution ? Ouvrir un compte tout de suite, quitte à n’y mettre qu’un montant modeste. C’est la date de l’ouverture du compte qui fait foi.
  1. Les actions. C’est le morceau de choix, illustré par l’acronyme TINA (pour « There Is No Alternative »). Vrai ? Faux ? Cela dépend… de vous. On ne met pas son argent en Bourse parce que le compte d’épargne ne rapporte rien. La Bourse est un placement à long terme qui présente un risque qui, justement, ne peut se diluer qu’avec le temps. Il ne faut y mettre que l’argent dont on est sûr de ne pas avoir besoin dans un délai de 5 ans (c’est vraiment un minimum) à 10 ans (c’est le plus confortable). Comment investir, directement (en achetant des actions en Bourse) ou indirectement (via des fonds de placement) ? Un investissement direct ne se justifie, pour des raisons de répartition du risque, que si l’on dispose d’un capital disponible d’au moins 50.000 euros. Entendons-nous bien, il s’agit du capital que vous pouvez réserver, dans l’ensemble de votre patrimoine, pour un investissement en actions. En dessous de ce montant, il faut recourir aux fonds de placement. A condition de faire le bon choix (vous êtes bien conseillé ? Vous êtes abonné à une lettre de placement ?) et d’avoir un peu de patience, certains fonds donnent des rendements supérieurs à 5 % net (sur les 5 dernières années). Lorsqu’on dispose pour ce type de placement d’un avoir disponible inférieur à 25.000 euros, UN seul fonds de placement suffit, par exemple un fonds d’actions internationales. Le rendement peut être tout aussi élevé, mais il faut également de la patience.
  1. La pierre est le roi du placement. Elle traverse tout, surtout l’inflation, laquelle est généralement considérée comme inexistante en ce moment. Erreur fatale : la Belgique est le pays d’Europe où l’inflation est la plus élevée, environ 2 % du fait notamment de l’augmentation de la fiscalité indirecte – tax shift oblige. C’est un atout pour l’investissement immobilier puisque les loyers sont indexés. Il y a deux manières d’investir en immobilier, l’immobilier direct (un appartement mis en location, de préférence plusieurs de petite taille dans une grande ville) et l’immobilier indirect (fonds de placement immobiliers ou SIR, pour « Sociétés Immobilières Réglementées », que l’on appelait autrefois sicafi). Un investissement en immobilier direct rapporte 2 à 3 % net sans l’éventuelle plus-value annuelle, un investissement en immobilier indirect (SIR) de 3 à 4 % net.
  1. L’or est sans doute le plus mauvais placement qui soit parce qu’il ne rapporte rien et que de surcroît il ne correspond pas à l’image de refuge et de stabilité intemporelle qu’on lui prête. En fait, le métal jaune est un placement hautement spéculatif : l’once d’or valait 800 dollars en 1980, 400 dollars en 1990, 300 dollars en 2000, 1.000 dollars en 2010, 1.920 dollars en 2011, 1.100 l’an passé et 1.350 aujourd’hui. Y a-t-il plus imprévisible ?


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