compte d'épargne

Quel compte d’épargne choisir pour ses (petits-)enfants ?

Vu l’avenir incertain, beaucoup de (grands-)parents souhaitent aider leur descendance avec un compte d’épargne qui leur sera bien utile. Comment s’y prendre et quel choix effectuer ? Nos conseils.

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La cinquantaine venue, la maison payée et la capacité d’épargne jugée confortable, certains (grands-)parents décident d’aider leur descendance avec la création d’un compte d’épargne. Cette somme constituera un solide coup de pouce face à aux défis qui s’annonceront lors du départ dans la vie du jeune. Mais quelles sont les choix possibles ? Une solution facile et sûre, mais très réglementée.

Combien pouvez-vous épargner sans risque ?

Si l’intention de constituer un bas de laine pour ses (petits-)enfants est louable, mieux vaut d’abord prendre le temps de la réflexion. Pour ne pas se mettre en danger financièrement. Damien Meuris, expert en finances personnelles, apporte son éclairage : « La somme épargnée et déposée sur un compte  dépendra de certains facteurs à prendre en compte. Comme la présence de pensions à payer, de crédits ou d’un emprunt hypothécaire. Autant de possibilités qui réduisent d’autant la capacité d’épargne. Je conseille toujours d’établir à tête reposée une balance entre les revenus mensuels stables et les dépenses prévisibles. Le solde peut être consacré à l’épargne. Oui, mais en gardant aussi une réserve de côté pour éponger un coup dur en toute sécurité. Une somme estimée à 6 fois les revenus mensuels, pour se donner de l’air. Cette assurance prise, envisagez ensuite la somme que vous épargnerez régulièrement pour vos (petits-)enfants. De l’argent dont vous pouvez vous passer. »

Ouvrir un compte d’épargne, mode d’emploi

En Belgique, le compte d’épargne reste le placement préféré des Belges. L’argent est protégé à concurrence de 100.000 euros par compte et se montre accessible à tout moment. Son ouverture au bénéfice d’un enfant peut se réaliser à tout âge, même avant sa naissance. 
Ouvrir un compte d’épargne, soit mais à quel nom ? Celui de l’enfant ou celui du parent ? Un compte au nom de l’enfant se montre très populaire. Une bonne idée ? Oui, mais… Comme l’explique Damien Meuris, « ouvrir un compte au compte de l’enfant sera une assurance que l’argent versé sera bien destiné à son avenir. Ce compte nominatif offre comme avantage majeur de ne pas faire partie de la succession en cas de décès du ou des (grand.s-)parent.s. Mais il comporte un élément à prendre en compte. Les sommes versées sur le compte seront libérées à 18 ans. Sans contrôle de la part des parents. Avec le risque que l’argent soit dilapidé ». Reste la seconde possibilité, ouvrir le compte au nom d’un des deux (grands-)parents. « C’est la solution choisie par le ou les parents qui souhaite.nt garder un œil sur l’argent présent sur le compte. Ils peuvent décider de l’âge auquel libérer l’argent.  Mais si vous ouvrez un compte à votre nom pour l’un de vos (petits-)enfants et que vous décédez,  l’argent sera englobé dans la succession. Et donc soumis aux droits de succession », précise Damien Meuris. 
Cet argent déposé sur un compte d’épargne reste accessible aux parents mais de façon très réglementée. Ils peuvent y avoir accès mais uniquement pour régler des dépenses liées à des besoins pour le jeune. Pour les autres dépenses, seul un juge de paix pourra autoriser un retrait. La banque peut aussi, en théorie, empêcher un retrait jugé injustifié. Dans cette solution du compte ouvert au nom des parents, il n’y a pas de garantie que l’argent sera effectivement versé au bénéficiaire prévu en cas de décès du propriétaire du compte. Sauf à choisir une solution hybride, appelée « stipulation pour autrui ». Elle consiste pour un parent à ouvrir un compte d’épargne mais avec l’enfant désigné comme bénéficiaire. L’accès aux montants épargnés sera décidé par le titulaire. Mais inutile de s’attendre à des taux mirobolants. Exception faite du compte CPH de 0 à 3 ans qui offre un taux de 1,45% ou d’ING qui propose un taux de 1,50 % (prime de fidélité comprise).
 Quant au choix de la banque pour obtenir le meilleur rendement possible, des comparateurs ont effectué le travail pour vous. Comme celui présent sur le site meilleur-taux-epargne.be/compte-epargne-enfants-et-jeunes.

Quand le jeune peut-il avoir accès à son compte d’épargne ?

Un compte d’épargne nominatif est accessible au jeune dès ses 16 ans atteints mais avec une limite de retrait de 125 euros par mois sans autorisation des parents. Mais avec l’accord de ses parents, le jeune peut retirer plus d’argent, et ce avant les 16 ans. « Inversement, les parents peuvent empêcher les retraits par des conditions suspensives. Par exemple avec un âge à atteindre ou l’attente de la fin de ses études. En cas de contestation par le jeune de plus de 16 ans, il reste la solution du juge de famille pour régler le conflit éventuel », explique Damien Meuris.

Le retour en grâce de la tirelire

Apprendre à épargner peut s’effectuer dès le plus jeune âge avec un accessoire que l’on croyait disparu : la tirelire. Un accessoire revenu à la mode et qui n’a plus rien à voir avec le petit cochon d’antan. La tirelire se décline en fonction de la mode et des sorties de dessins animés ou de films pour enfants. Jolie et attractive. « La tirelire constitue un excellent moyen pour éduquer l’enfant à la bonne gestion de son argent. À la fois de façon ludique et éducative. Les jolies tirelires disponibles aujourd’hui permettent à l’enfant de s’y attacher et d’en faire un doudou qu’il prendra plaisir à remplir. Pour lui ou pour une œuvre. Sur la Toile, des tutoriels permettent aussi d’en confectionner une, un bricolage chouette à réaliser ensemble », explique Laure Santini, coach parentale.

Et pourquoi pas l’épargne prénuptiale ?

Contrairement à ce que peut laisser croire son nom, cette épargne prénuptiale proposée par les mutuelles ne concerne pas uniquement le mariage, elle concerne également la cohabitation légale. Elle se révèle possible dès les 14 ans de l’enfant, et jusqu’à son 26e anniversaire. Avec des versements annuels qui doivent être au minimum de 18 euros et au maximum de 48 euros.
 Son intérêt majeur réside dans les taux d’intérêt offerts, bien plus intéressants que ceux attachés à un compte d’épargne classique. Soit une moyenne de 85% pour 10 ans d’affiliation, mais bien plus pour une affiliation effectuée depuis les 14 ans de l’enfant, soit quelque 125%. Et si le jeune n’est pas marié ou cohabitant à l’âge de 30 ans (l’âge plafond autorisé), il recevra la somme épargnée. Accompagnée des intérêts. Seul petit bémol, ce type d’épargne n’est plus disponible auprès de l’ensemble des mutuelles. Il reste néanmoins proposé par les mutualités neutres et socialistes.

 

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