Les femmes de plus de 50 ans s’apprêtent à bouleverser l’économie

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D‘après une récente étude, le Belge serait de plus en plus enclin à entreprendre… Ou devrions nous dire LA Belge âgée de 50 ans ou plus ? 

Un avenir prometteur ?

Selon l’ «Amway Global Entrepreneurship Report 2016» (AGER), le Belge semble de plus en plus séduit par l’entrepreneuriat, et pas seulement le jeune entrepreneur typique mais également les femmes et les seniors… Si, au niveau mondial, nous retrouvons sur le podium le Vietnam, l‘Inde et la Thaïlande, la Belgique dépasse la moyenne européenne en augmentant son capital entrepreneurial avec une hausse de 6% par rapport à l’an dernier. Concrètement, l’enquête révèle qu’un Belge sur deux estime avoir les compétences et ressources nécessaires pour créer son entreprise en considérant l’entrepreneuriat comme une opportunité de carrière intéressante. Un vrai pas en avant pour notre avenir économique puisque « C’est la première fois qu’on obtient un résultat aussi positif dans notre pays », déclare Bernard Surlemont professeur d’entrepreneuriat à HEC – Université de Liège. Comment peut-on expliquer ce soudain intérêt pour l’entrepreneuriat? Les résultats suggèrent que deux catégories de la population belge sont en train de bouleverser le schéma entrepreneurial traditionnel : les femmes et les 50+ !

Le « papy boom » de l’entrepreneuriat belge

D’après l’étude, 78% des Belges âgés de 50 ans et plus ont une attitude positive vis-à-vis de l’entrepreneuriat, soit 17% de plus qu’en 2015. De nombreux facteurs peuvent expliquer cette augmentation significative : « Outre les nombreuses mesures mises en place par le gouvernement pour favoriser l’entrepreneuriat, le changement de législation de la sécurité sociale a, quant à lui, eu un impact de taille sur les personnes de 50 ans et plus. Avec l’imposition du travail jusqu’à 65 ans minimum, la plupart des travailleurs se sentent obligés de trouver une alternative et l’entrepreneuriat leur semble une option de plus en plus intéressante vu le contexte actuel du marché de l’emploi. Par ailleurs, la législation belge a récemment été en faveur des indépendants, qui ont désormais plus d’avantages lorsqu’ils prennent leur retraite. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir que cette tranche d’âge s’intéresse à l’entrepreneuriat et pense à monter sa propre entreprise. » explique Bernard Surlemont.

Pour Christiane Robert, Présidente de SeniorFlex, un organisme belge dont l’objectif est d’aider les seniors à rester professionnellement actifs, ces résultats correspondent à ce que l’association observe sur le terrain : « Les seniors sont souvent discriminés par le système de travail salarié. L’entreprenariat leur offre donc une alternative intéressante pour rester actifs et c’est une bonne manière de valoriser leur expérience tout en leur offrant l’autonomie nécessaire pour alléger leur temps de travail lorsque nécessaire. Au sein de notre association, on remarque une nette augmentation du nombre de seniors lançant leur propre entreprise, qui a probablement été encouragée par la suppression du plafond de revenus cumulés avec la pension en 2015 pour une catégorie limitée de pensionnés. C’est un premier pas vers un soutien des seniors mais nous encourageons les autorités à assouplir davantage encore la législation pour accompagner cet intérêt. »

Entreprendre au féminin, une tendance qui se confirme

Les résultats laissent à penser que l’entrepreneuriat n’est plus seulement une affaire d’hommes. « De nombreuses initiatives ont été mises en place ces dernières années pour développer l’entrepreneuriat féminin et on voit désormais l’impact de ces campagnes. Cependant, il est intéressant de noter que, même si l’attitude des femmes belges est positive (80% d’entre elles ont un avis positif), elles ont des difficultés à passer de l’envie à l’action (32% seulement s’imaginent lancer leur propre entreprise contre 38% chez les hommes). Le coupable ? Le manque de confiance en elles et en leurs capacités. Il est temps que les temps changent et qu’elles croient elles aussi en leur potentiel entrepreneurial », ajoute Bernard Surlemont, professeur d’entrepreneuriat à HEC – Université de Liège.

Pour Florence Blaimont, fondatrice du réseau belge pour femmes entrepreneuses Wonder Women, c’est avant tout la quête d’autonomie financière et affective qui pousse ces Belges à se lancer: « Le temps où l’homme était l’unique soutien financier pour toute la famille est révolu. La plupart de ces femmes cherchent à devenir autonomes afin de pouvoir subvenir à leurs besoins (et ceux de leur famille) tout en s’épanouissant dans un métier qui les passionne, qui a du sens pour elles et qui correspond à leurs valeurs. Elles sont conscientes que le risque zéro n’existe pas mais la liberté à la clé leur permet de trouver le courage de se lancer.»

Hillary n’a pas été élue… Mais les femmes sont plus que jamais bien décidées à saisir le taureau pour les cornes – et de nouvelles opportunités – pour changer la face du monde !


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