Bienvenue en Irlande du Nord

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Pourquoi la plupart des jardins en Irlande du Nord sont ils des « wall gardens » ou jardins clos  ?

Ne soyez pas étonnés de trouver essentiellement en Irlande du nord des wall gardens (ou jardins clos). Ces jardins sont souvent associés à des domaines historiques, des manoirs ou des châteaux où les murs étaient utilisés à des fins pratiques et esthétiques. Cette pratique de jardinage est liée à l’histoire de l’horticulture dans le pays. L’ Irlande comme l’ Angleterre ont une longue tradition de jardins paysagers et de techniques de jardinage sophistiquées remontant à l’époque médiévale et à la renaissance. Les jardins étaient alors l’expression de statut social et de richesse.

Enclore son jardin d’un mur ne signifiait pas le protéger d’éventuels actes de vandalisme ou de vols mais constituait plutôt une méthode efficace pour abriter les plantes, les fleurs et les légumes des vents souvent froids dominants. Le climat en Irlande n’est pas toujours des plus cléments… De plus, la chaleur emmagasinée par les pierres exposées au soleil et la réflexion de cette chaleur étaient un moyen astucieux de favoriser la croissance des végétaux.

©IRLANDE_Hillsborough Castle

L’Irlande et le Royaume-Uni : une histoire complexe

Dès le XVIe siècle, l’Irlande fut occupée par les Anglais. Cette occupation entraîna tout au long des années qui suivirent de nombreuses rébellions dont la plus célèbre fut sans conteste celle de 1798 qui fut sauvagement réprimée par les Britanniques. Cette répression fut le point de départ  de nombreux  mouvements nationalistes qui se battirent pour l’indépendance de leur pays vis-à-vis du Royaume-Uni. Ce climat de tensions permanentes mena à la guerre d’indépendance irlandaise (1919-1921 ) et en 1922 à la scission du pays en deux parties. Au sud, la création d’un État indépendant et souverain, la République d’Irlande (Eire en irlandais ) avec pour capitale Dublin, et au nord la création d’un territoire regroupant les six comtés de l’Ulster attaché administrativement et politiquement à la Couronne d’ Angleterre. C’est ce territoire, partie intégrante du Royaume-Uni, que l’on nomme plus communément l’Irlande du Nord.

Pendant 30 ans, de la fin des années 1960 jusqu’au début des années 2000, l’Irlande du Nord connut une période de conflits internes faits de rixes et de violences. Cette période que les Anglais qualifient de « troubles » (le terme guerre civile ne fut jamais utilisé) opposait les communautés nationalistes catholiques qui souhaitaient la réunification de l’Irlande du Nord à la République d’Irlande et les unionistes protestants favorables au maintien de leur territoire au Royaume-Uni.

Ces tensions, latentes depuis la partition du pays en 1920, avaient souvent pour origine des différences politiques, socio-économiques et sociétales entre communautés. Elles dégénèrent en conflits armés qui « ont frappé très durement la population et ont laissé de profondes cicatrices dans toutes les familles en causant la mort de plus de 3500 Irlandais. L’événement tragique survenu le 30 janvier 1972, appelé le Blooy Sunday , qui coûta la vie à 14 civils non armés en a été le catalyseur. L’armée britannique avait alors ouvert le feu sur des manifestants venant défiler pacifiquement pour les droits civils et pour protester contre l’internement sans procès de militants républicains. Cet événement suscita une indignation considérable non seulement en Irlande du Nord mais également à l’échelle internationale et fut chanté dans Sunday Bloody Sunday  par le groupe de rock irlandais de Dubin U2.

C’est en 1998 que prit fin ce conflit, que l’on aurait tort de résumer à un conflit entre communautés religieuses, avec la signature de l’accord du Vendredi saint. Cet accord établit un cadre politique pour le gouvernement et la réconciliation en Irlande. Désormais, le pouvoir au sein du gouvernement de l’Irlande du Nord est partagé entre unionistes et nationalistes et un processus de désarmement des groupes paramilitaires est engagé. Mais les tensions ont-elles disparu pour autant ? Malheureusement non, mais le Brexit peut contribuer indirectement à changer la donne. En effet, l’Irlande du Nord comme la République d’Irlande se sont très majoritairement opposées au Brexit et se voient donc, en raison de leur attachement au Royaume-Uni, imposer des réformes fiscales, économiques et sociétales qu’une grande partie de la population désapprouve. Parallèlement nous assistons progressivement à une transformation de la société qui devient en majorité catholique… Bref, l’Irlande n’a pas cessé de faire parler d’elle.

©IRLANDE_Hillsborough Castle

En pratique

 

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© Illustration : Causeway coastal route


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