Souvenirs de voyage

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Une fin d’été. Je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais à peine 19 ans. Je profitais du soleil, dans le jardin d’un ami, avec quelques voisins de mon âge. C’est alors que j’ai rencontré cette fille dont je n’ai retenu le prénom mais qui m’a laissé une impression immuable. Ses yeux brillaient d’émerveillement à relater le voyage dont elle revenait. Son enthousiasme était sincère, communicatif. Ce jour-là, je me suis fait une promesse : « Il faut que j’aille, un jour, dans ce pays »…

Par Anne Schein

L’Ecosse, ma promise

life-magazineJ’ai beaucoup voyagé. Il y a eu la Grèce, la Thaïlande, la Corse, Le Vietnam, Venise et la Toscane souvent, l’Afrique du Sud aussi….de jolis coins de France, bien entendu. Les années ont passé, sans que jamais je n’oublie ce « pacte » d’étudiante avec moi-même : aller en Ecosse, voir les Highlands, Skye, ses jardins et ses châteaux, l’emblématique St Andrews, les paysages magnifiques.

Récemment, je suis tombée par hasard sur une brochure pour une très belle croisière qui démarrait à Bergen, en Norvège, et se terminait à Dublin, en Irlande; en faisant le tour de l’Ecosse, de l’est vers l’ouest. Convaincre mon mari n’a pas été très difficile. Rien que la belle perspective de ce grand et beau voilier sous le soleil… Alors que nous n’imaginions même pas à quel point nous allions passer un séjour enchanteur !

Itinéraire d’une voyageuse gâtée…

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DAY 1 : Après avoir parcouru la vieille ville de Bergen, place au premier appareillage de la croisière et son traditionnel exercice obligatoire de sécurité auquel nous nous sommes pliés dans la bonne humeur générale malgré l’encombrante bouée de sauvetage… Idéal pour briser la glace entre heureux voyageurs.

DAY 2 : Ce matin, notre première escale nous fait visiter Olden et ses environs. Après quelques angles de vue exceptionnels sur ce fjord long de 150 km, on admire le passage des petits ferrys et des petites maisons à l’ancienne avec les toits couverts de végétation. Tout cela, par chance, sous un beau soleil de septembre.

DAY 3: Alors que nous traversons la mer du Nord, nous prenons plaisir à respirer l’air du large en regardant la ligne d’horizon. Celui aussi de siroter un apéro concocté de main de maître par Vick, le barman, que nous surnommions entre nous le magicien des cocktails.

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DAY 4 : Edimburgh nous réserve un accueil mémorable au son d’une cornemuse pendant la manœuvre d’accostage au port de Leith. Je retiens bien évidemment aussi le Royal Mile, et toutes les jolies cheminées, les accents de cornemuses sur le quai comme dans les rues, les kilts (qui ne sont pas seulement vendus aux touristes mais encore effectivement portés par les natives!). Je suis littéralement charmée par notre halte à Edimburgh… jusqu’à la manoeuvre d’appareillage qui reste, à mes yeux, un très intense moment. Sous le soleil et au son de Conquest of the Paradise de Vangelis, sur le pont supérieur, il m’a été donné d’admirer la superbe précision du remorqueur qui nous a, non pas tracté mais, poussé vers la sortie du bassin… Quel spectacle ! avant de prendre la mer vers Invergordon.

DAY 5 : L’heure est venue d’aller sillonner les environs en passant par le ravissant village de Dornoch, en longeant des étendues d’eau habitées par des phoques, en détectant (faits assez rare!) des saumons qui remontaient péniblement des cascades tumultueuses, en admirant le bétail aux longues cornes si typique des Highlands, et en photographiant les fresques murales des maisons du village. Une excursion qui nous a aussi valu de constater à quel point les conducteurs écossais sont courtois puisque nous circulions sur des petites routes si étroites que deux véhicules ne peuvent se croiser qu’à hauteur des passing places.

DAY 6 : Ensuite, direction Kirkwall au Nord, où nous nous promenons dans la ville principale des Orcades et passons un agréable moment dans la cathédrale de style roman, St Magnus, pendant que quelqu’un s’exerce à l’orgue. Un Concert inattendu qui force à respecter le silence. Plus tard, nous goûterons dans un pub un jus de pomme chaud arômatisé à la cannelle. Délicieux et de circonstance, parce qu’il ne fait pas très chaud ce jour-là.

Une fois rentrés à bon port après avoir jalonné les ruelles au gré de notre fantaisie, nous sommes invités à visiter la passerelle. Le commandant de bord donne instruction à un jeune aspirant officier d’avoir la gentillesse de nous faire les honneurs du centre névralgique du bâtiment. Il nous expliquera le tracé des routes, les outils de navigation, les systèmes de sécurité, une belle découverte dont nous gardons encore, mon mari et moi, une forte impression.

DAY 7 : Enfin, sur la côte ouest, voilà que se profile l’île de Skye. Nous serons à l’ancre au mouillage et débarquerons devant l’arc en ciel de Portree. Les maisons le long du quai sont de couleurs flamboyantes et celles-ci se reflètent dans l’eau du port, c’est magique.
Planning de bord ayant priorité, nous ne resterons pas très longtemps sur l’île mais suffisamment pour admirer les tourbières, l’Old Man of Storr, les falaises de Kilt Rock, dont les orgues de basalte hautes de 105m évoquent les plis d’un kilt. Une belle escale assurément.

Oban, ou petite baie en gaëlique, sera notre dernière escale écossaise. Oban, reconnaissable de loin grâce à la silhouette si typique de la McCaig’s Tower bâtie sur la colline surplombant la ville, par le riche banquier philanthrope John Stuart McCaig, inspiré par le Colisée de Rome. Ses plans incluaient un musée et une galerie d’art, mais sa mort a entraîné l’arrêt des travaux, seuls les murs extérieurs ont été construits.

Nous choisissons de visiter le musée de la guerre et de la paix, entrons sans nous attarder dans la distillerie qui porte le nom de la ville. Et flânons sur l’esplanade.

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La navigation vers Dublin, qui commence dans l’après-midi reste également dans mes souvenirs un très beau moment. En particulier lorsque nous avons longé l’île Jura visible à bâbord, qui ne compte que 200 habitants et ….. 3.000 cerfs. Havre de paix à l’aspect un peu pelé. Un peu plus loin, Islay apparaît. Nous la longerons de suffisamment près (entre Islay et Jura, au niveau du ferry qui relie les deux îles, il n’y a peut-être que 500 mètres de distance) pour nous rendre compte que cette île-ci est plus verte et même un peu arborée. On voit aussi très nettement une distillerie depuis notre bord : La Caol Ila Distillery.

DAY 8 : Bientôt Dublin…..le retour en ville nous semble peu réjouissant, pourtant nous avions visé Temple Bar, le quartier du centre historique. Peut-être n’y sommes-nous restés que trop peu de temps ? A moins que cela soit un effet secondaire dû à la déception de la dernière escale avant de reprendre le chemin du retour ?

Un rêve éveillé

J’ai enfin réalisé une partie d’un vieux rêve. Qu’une « partie », car ce voyage n’est finalement qu’une très belle entrée en matière, une sorte de présentation, une prise de contact. Qui confirme que ce pays m’attire encore et toujours.

J’ai vu un peu de l’Ecosse depuis la mer, je voudrais en voir plus depuis l’intérieur des terres. Un pèlerinage golfique à St Andrews peut-être ? Et passer quelques jours sur Harris et Lewis. Mais surtout, savourer jusqu’à m’en remplir les yeux – et le cœur – les paysages sauvages que l’on peut y trouver… Comme quoi, il ne faut pas aller loin  pour vivre un voyage mémorable.

Si vous aussi vous avez envie de nous faire partager vos plus beaux souvenirs, vos envies, vos émotions, envoyez-nous vos témoignages à mdu@editionventures.be.


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