La cinquantaine venue, le vieillissement naturel s’accompagne d’une fonte musculaire et d’une perte de force. Un phénomène provoqué par un déséquilibre entre la protéosynthèse et la protéolyse, ou, dit plus simplement, la construction et la destruction de la masse musculaire. Pour les femmes ménopausées, cette diminution de la masse musculaire intervient à des degrés divers. Quand le seuil normal est dépassé, les médecins parlent alors de sarcopénie. Des solutions de prévention existent.
La sarcopénie, de quoi s’agit-il ?
La sarcopénie peut se définir comme une perte progressive et élevée de la masse, de la force et de la fonction musculaires provoquée par le vieillissement naturel. Une définition du groupe European Working Group on Sarcopenia in Older People généralement adoptée. Cette fonte musculaire s’amorce dès la trentaine pour s’accélérer à 50 ou 60 ans. A 70 ans, la perte moyenne est estimée à 50 % de la masse musculaire (1). Une sarcopénie dite primaire quand elle a l’âge comme origine. Et dite secondaire quand elle découle de facteurs pathologiques, nutritionnels ou liés à l’immobilité. La sarcopénie toucherait quelque 30% des femmes de plus de 65 ans selon une étude européenne publiée en 2017. La même étude souligne que la sarcopénie va progresser en Europe pour atteindre 12,9 % des personnes âgées en 2045, contre 11,1% en 2016 (1)
Comment savoir si l’on souffre de sarcopénie ?
Comment un médecin pose-t-il son diagnostic ? Par la pratique de certains tests effectués. Comme la mesure de la force de préhension, mais aussi le calcul de la vitesse de marche et du temps nécessaire pour se lever ou effectuer quelques exercices simples. A titre préventif, un test annuel est recommandé pour les personnes de plus de 50 ans. (2)
Comment protéger sa masse musculaire ?
Adopter une bonne hygiène de vie avec la pratique régulière d’activités physiques peut aider à ralentir la fonte musculaire. Mais quels sont les sports conseillés pour réduire les risques de sarcopénie ? David Moens, coach sportif répond : « Il convient de mélanger deux types d’exercices. Des sports d’endurance comme la marche rapide, le vélo ou la natation, mais aussi, et surtout, des exercices qui impliquent de la résistance, comme des accessoires d’élastiques à étirer ou des haltères adaptés à sa morphologie. Des séances de minimum trois heures par semaine. »
Des séances régulières pratiquées sur plusieurs mois permettraient de récupérer de 20 à 30% de sa masse musculaire. (3)
Une action préventive axée aussi sur l’alimentation, équilibrée et suffisante. Avec la prise de protéines à concurrence d’environ 1 g de protéines par kg de poids corporel féminin, des fruits et légumes pour un apport en antioxydants et des aliments riches en calcium et vitamine D pour la bonne santé des os. (3)
Références :
1 Cruz-Jentoft A et a.l Sarcopenia : european consensus on definition and diagnosis. Age and aging 2010 ;39 :412-23 2 Cooper C et al. Tools in the assessment of sarcopenia. Calcif Tissue Int. 2013 ;93(3):201-10
3. Boirie Y. Physiopathological mechanism of sarcopenia. J Nutr Health Aging. oct 2009;13(8):717‑723
© Illustration : Shutterstock