« Nue au soleil, complètement nue au soleil », chantait Brigitte Bardot, adepte du naturisme à la Madrague. Une pratique qui fait toujours sourire mais au succès populaire, avec quelque 500.000 naturistes estimés en Belgique, selon des données de la FBN (Fédération Belge de Naturisme). Et les plus de 50 ans ne sont pas les moins nombreux, comme en témoigne le public présent à Bredene, seule plage naturiste belge.
Naturisme et nudisme, quelle différence ?
Le naturisme est défini par la Fédération belge comme « une pratique de la nudité ayant pour but de favoriser le respect de soi-même, le respect des autres et celui de l’environnement ». Une philosophie de vie où la nature occupe une place primordiale. Le nudisme se définit plutôt comme le fait de « se mettre nu pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le bien-être. Un nudiste va se déshabiller pour un événement, une manifestation (politique) ou juste pour bronzer sans les traces du maillot » souligne le site Naturisme.fr.
En Belgique, seule la petite plage de Bredene est spécialement conçue pour accueillir les naturistes venus de Belgique, de France, d’Allemagne ou des Pays-Bas. La Belgique dispose aussi de terrains et de campings adaptés: ils son présents dans la brochure de la Fédération belge de naturisme.
Quels sont les bienfaits du naturisme ?
« Le fait d’être nu.e permet de servir de thérapie pour mieux accepter ce corps qui se modifie avec le temps qui passe, pour rompre avec ses complexes, comme le surpoids ou une poitrine moins ferme. Le naturisme permet aussi d’améliorer son estime et sa confiance en soi », explique Fanny Doillon, coach comportementale. Avant d’ajouter que « le naturisme encourage la tolérance, pour les autres mais aussi, et surtout, pour soi-même. Un remède efficace contre la tendance au jeunisme et la recherche du corps parfait ». Pour beaucoup, être nu.e en pleine nature constitue une cure d’antistress, avec la sensation de bien-être maximale. Sans parler des bienfaits de la vie en plein air sur l’organisme, conséquence des préceptes hygiénistes du naturisme historique. Un lâcher-prise bienvenu doublé d’un sentiment d’appartenance à une communauté, que l’on prend plaisir à retrouver pour tisser du lien social. «Enfin, le naturisme peut aussi être vu comme un gommage des signes de richesse. Nus, les adeptes sont sur le même plan. Peu importent les différentes classes sociales », conclut Fanny Doillon.
« Une façon d’accepter mon corps et ses bouleversements »
« J’ai mis longtemps à accepter de me mettre nue », explique Françoise, 57 ans, présente sur le forum zerokini.fr. « C’est ma fille qui a insisté pour que je l’accompagne lors d’une randonnée en France. Bredene, je n’aurais pas osé, pour le côté statique. Lors de cette randonnée nue dans les bois, cela m’a semblé moins compliqué de délaisser mes vêtements. Et nul n’a porté un regard sur mes formes, ce corps moins svelte. J’ai pris plaisir à me promener nue en pleine nature, comme un retour aux sources. Je me suis sentie apaisée, en connexion complète. Depuis, je pratique le naturisme aussi souvent que possible. Un bien-être devenu nécessaire. »
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