Une collection féminine et confortable
« J’ai voulu me focaliser sur un seul produit, mais un produit fort. J’ai pensé à des pulls, surtout en Belgique, où on en met quasi toute l’année. Je voulais une pièce facile à porter, donc j’ai opté pour de l’oversized en taille unique. On a étudié la coupe pour qu’elle aille à quasi toutes les morphologies : des épaules tombantes, des manches assez longues et une maille élastique au niveau de la ceinture. »
Fabriquée à partir de fil italien de haute qualité, dans un petit atelier familial au Portugal, la maille labellisée ‘Valentine Witmeur Lab’ affiche une identité graphique colorée et hyperféminine, tout en revendiquant une forme de simplicité et de douceur réconfortante. « Je suis quelqu’un d’indépendant qui bouge tout le temps. J’ai besoin de confort et de vêtements pratiques. Je porte beaucoup de basiques mais toujours avec un accessoire ou une pièce plus forte. C’est ça que j’ai voulu proposer : un pull qui peut être associé à des choses très simples. On est dans une ère où l’on ne veut que du confortable, avec un effet cocoon, caressant, ‘bien-être’. »
L’été, la laine et le mohair font place à des coton-cachemire et viscose tout en fluidité et légèreté, tandis que la peau se dévoile ici et là de manière sensuelle. « Le grand défi, c’est d’arriver à se réinventer de saison en saison, pour entretenir le désir. Une question qui me titille sans arrêt », confie-t-elle. Une préoccupation d’autant plus grande à l’heure du shopping en ligne impulsif et de la ‘fast-fashion’. Mais Valentine a bon espoir de voir les mentalités évoluer. « Comme pour la nourriture, les gens veulent de plus en plus de transparence quant aux modes de fabrication de leurs vêtements. Vendre un pull à 39€, cela signifie forcément que quelqu’un a été exploité dans la chaîne de production. En comparaison à cette qualité médiocre, on est considéré comme chers (à partir de 215€ le pull). C’est vrai que c’est un investissement auquel on réfléchit. Et puis, de plus en plus de personnes ont envie d’acheter moins mais mieux. »
Quelles nouveautés pour l’automne 2018 ?
Épaulée par son associé Arthur Spaez, la créatrice va développer sa marque l’automne prochain, en proposant des chaussettes, des écharpes et quelques modèles pour homme. Déjà bien représenté en Belgique (17 points de vente et e-shop avec possibilité d’essayage dans les bureaux de Woluwe, sur rendez-vous), le label vise désormais le développement à l’étranger.
Un parcours du combattant
Âgée de 30 ans, Valentine Witmeur a d’abord étudié la communication pendant 3 ans à l’Ihecs à Bruxelles avant de partir en Italie pour faire un master en management du luxe et de la mode. Elle a travaillé chez Smets, concept store de luxe, où elle s’occupait de la communication, du marketing et des événements. Comme freelance, elle s’est aussi occupée des événements pour le groupe Rossel. Elle a lancé sa marque Valentine Witmeur Lab il y a deux ans.