amour

On récolte ce qu’on s’aime

Le mot amour est partout, sur toutes les lèvres, dans tous les films et les chansons. Qu’en est-il vraiment ? Existe-t-il un seul amour ? Plusieurs ? Tentative de réponse…

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La sagesse, que l’on définit généralement comme la capacité à tirer des enseignements de notre expérience – bien que, lorsque l’on a compris qu’il ne fallait pas donner son code de carte bancaire au stagiaire en probation, c’est trop tard – s’applique à tous les domaines de la vie, sauf aux sentiments amoureux. Là, que l’on soit l’heureux titulaire d’un doctorat en psychologie ou que l’on ait quitté l’école en troisième primaire (à 16 ans), on est tous sur un pied d’égalité : le cœur à poil et l’âme médusée. L’analogie est choisie : les méduses n’ont pas de cerveau, mais elles possèdent un estomac. Elles n’ont pas de pensée structurée, mais sont mues par leurs envies, leurs appétits et leurs besoins. Vous, un samedi soir de célibat.

Pourtant, à la longue, même à corps défendant, on apprend. Par maturité ou par lassitude, on réalise un jour que l’on a opté pour l’alternance : de passions en tempérances, on commence à poser des choix qui nous font du bien. On réalise que nos efforts valeureux pour caster les pires partenaires amoureux – mais tellement sexy et ombrageux – nous ont mené à la seule vraie rencontre qui nous a permis de gérer intelligemment les relations avec les autres : un bon mariage avec soi. Voici que l’on se respecte, que l’on se protège, persuadé qu’il existe une rationalisation des émotions. Mais si le désir était lié à la capacité de réfléchir, l’espèce se serait éteinte depuis longtemps. Heureusement, la nature humaine a prévu l’oubli : sans quoi, qui accoucherait une seconde fois ? Et qui se jetterait une fois de plus, à corps cette fois perdu, dans l’enthousiasme amnésique des premiers rendez-vous ? Tous ceux qui se sentent en vie. Fiers et heureux d’évoluer dans une société quand même pas mal libérée, prêts à aimer comme au premier jour, comme au Moyen Âge de leurs amours, au temps d’un autre Woodstock ou comme on s’enroule aujourd’hui, entre bravades, lâcher-prise et provoc. Aujourd’hui comme hier, on récolte ce qu’on s’aime.


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