Être grand-parent en confinement, c’est bouleversant !

Tandis que les mesures de déconfinement s’assouplissent peu à peu, pas d’éclaircie pour les grands-parents ! Pour se protéger, papy et mamy sont toujours privés de voir leurs petits-enfants… Fifty&Me a interrogé ses lectrices et lecteurs pour savoir comment ils tenaient la distance. Merci pour vos déclarations pleines d’amour, d’espoir et de résilience. Comme autant de bouteilles à la mer dans lesquelles on se retrouve…

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Loin des yeux, près du coeur

Jacqueline et André ont huit petits-enfants dont ils s’occupent avec enthousiasme et un amour débordant : « Le mercredi après-midi, les journées pédagogiques, les petites vacances des parents, les maladies d’enfants, les bobos en tout genre… il y a SOS Mamy-Kiki ! » Depuis deux mois, leur emploi du temps a été profondément chamboulé. « Le Coronavirus est arrivé avec l’interdiction aux « vieux » ou « personnes à risques » de voir leurs enfants et petits-enfants » regrette Jacqueline, 67 ans et une énergie débordante. « Je dois vous dire qu’au début je me sentais un peu en vacances. Pas d’horaire , pas de dîner a concocté (pour l’un ceci, pour l’autre cela), pas de trajet en voiture, pas de réveil matin. Juste profiter du temps suspendu avec mon mari et côtoyer les gens de loin dans le quartier. » Mais Jacqueline n’est pas du genre à attendre que le temps passe les bras croisés… « Le 18 mars, je décide de faire quelque chose pour lutter contre ce vilain virus. Comme je sais coudre et que j’ai amené dans mon dernier déménagement des tonnes de tissu, je me suis lancée dans la confection de masques. Le 20 mars, ils étaient en ligne pour en offrir à qui veut. Entre temps, j’en ai cousu et distribué des centaines. Pour la famille, les amis, les amis d’amis, pour des homes, des personnes en situation de handicap, des délégués médicaux, des pharmaciens, etc. Ceci me permet de me sentir UTILE ! »

« Les petits-enfants me manquent infiniment. Je dois vous dire que j’ai été les voir à vélo, pour ceux qui n’habitent pas trop loin, derrière la haie, pour leur apporter des cadeaux fait maison. Aux autres, j’envoie des petites choses que Papou va porter à la poste. Heureusement, il y les rendez-vous virtuels réguliers… Vivement le jour ou je pourrai serrer Elise, Matthis, Nell, Marius, Soline, Guillaume, Alizée et Constance et leurs parents dans mes bras ! » nous souffle Jacqueline, les yeux pétillants de souvenirs d’hier et de tous ceux qu’il reste à créer.
Pour Françoise, la mise en quarantaine avait malheureusement débuté plus tôt que prévu… En décembre dernier, son médecin lui diagnostique un cancer. Pour sa santé, elle devra se tenir éloignée de ses proches bon gré mal gré.  « Pour moi qui allais chercher mon Benjamin deux soirs par semaine à l’école et qui le gardais un mercredi sur deux, c’est très dur ! » s’exclame cette Mamy au grand coeur, dévouée à 1000% à son unique petit-fils adoré. « Je me remets petit à petit de ma dernière chimiothérapie et maintenant j’ai une envie folle de le revoir, de le serrer très fort dans mes bras comme avant. J’ai à nouveau hâte de cuisiner pour lui et de l’entendre dire « oh mamie, que c’est bon ! ». Le temps me semble long… J’ai très envie de reprendre la vie comme « avant » avec lui, je vais l’aimer encore plus fort. » nous confie-t’elle dans un sourire qui en dit long.

Mamy Blues

« Cela fait plus de 25 ans que nous avons quitté la Belgique. Mes filles ont leur vie maintenant… chacune dans un pays différent. Mon aînée est en Belgique avec mes deux petits-enfants. » explique Fabienne confinée sous le soleil d’Espagne. « Depuis le début du confinement, je me sens comme une « prisonnière ». Le sentiment de ne servir à rien, le manque de liberté, m’obsède. Impossible de planifier quoi que ce soit pour l’instant : les frontières sont fermées, il n’y a pas d’avions. Donc aucun moyen pour moi d’aller faire ne fut-ce qu’un petit coucou devant la fenêtre. Au moins juste ça… « déplore-t’elle. « Heureusement, il y a WhatsApp. Même à des milliers de kilomètres, il m’arrive de participer aux devoirs de ma petite-fille ou aux bricolages de mon petit-fils. Mais il y a toujours cet écran entre nous. » regrette cette jeune Mamy qui a toujours été très présente malgré la distance pour les prunelles de ses yeux. « En tout cas, quand nous serons sortis de cette situation, je peux vous dire que leurs petites joues seront bien usées par les millions de bisous que je rêve de leur faire. Vivement la délivrance ! » claironne Fabienne.

Et les papys dans tout ça ?  « Depuis le début de la pandémie, je fais quelques courses pour ma fille qui élève seule mes deux petits-enfants. Ca nous permet de garder le contact et de voir les petits depuis le pas de la porte » nous raconte Pierre. « En ces temps de confinement, les enfants ont très bien compris la distanciation. Ils sont malins et rusés. Les enfants, c’est la vie ! » insiste ce papy cool qui adore entendre crier son petit Raphaël  « Paaaaapyyyyy !!! » à la sortie de l’école. « Pour les surprendre, il m’arrive de déposer des petites surprises devant leur maison, comme des ballons et des oeufs de Pâques par exemple… »

Vive la résilience !

En résidence services depuis le début de l’année, Claudine aborde le confinement avec une grande paix intérieure. « Puisque le confinement a été jugé nécessaire, j’ai choisi de m’y soumettre avec sérénité étant donné qu’il est destiné à endiguer le déferlement du COVI 19. » souligne l’arrière grand-mère de 6 petits bouts qu’elle adore regarder grandir.

« La seule chose difficile à vivre, c’est de ne plus pouvoir côtoyer ceux, petits et grands, qui me sont chers. » Mais pas question de s’apitoyer sur son sort : « Il faut en profiter pour vivre face à soi-même et faire le tri entre être et avoir, avec philosophie. » murmure t’elle avec sagesse. Vive la résilience !


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