haptophobie

Comment gérer son haptophobie ?

Qui n’a pas un.e ami.e ou un proche qui semble reculer à la moindre velléité de contact physique ? Une personne peut-être sujette à l’haptophobie.

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Les latins, c’est connu, ont une certaine tendance naturelle à toucher, embrasser, serrer dans les bras les amis ou les proches. Une preuve d’attachement qui n’est pas du goût de tous. Pour certaines personnes, en effet, le simple fait de devoir serrer une main provoque un mouvement de répulsion. L’un des symptômes de l’haptophobie. Une phobie peu connue.

L’haptophobie, de quoi s’agit-il ?

L’haptophobie (du grec hapto, sens du toucher, et phobos, peur intense), ou haphephobie, se définit comme la phobie de tout contact humain. Une peur irrationnelle de toucher ou d’être touché. Un trouble anxieux aux origines multiples. Parfois lié à une histoire familiale. La phobie pourrait avoir des liens génétiques avec l’un des parents ou les deux. Mais une haptophobie peut aussi découler d’un traumatisme vécu dans l’enfance ou lié à une agression, physique ou sexuelle. Mais pas d’une peur sanitaire, celle d’attraper des maladies (qualifiée de mysophobie). Cette phobie toucherait environ 7% de la population, et se révèle plus souvent présente chez les femmes (sources : NCSR).

Comment se manifeste l’haptophobie ?

Une personne atteinte d’haptophobie se remarque assez rapidement. « Elle se mettra en net retrait et trouvera une bonne excuse pour ne pas subir de contact physique. Elle sera souvent cette personne isolée dans un wagon, celle qui inventera un prétexte pour éviter une sortie dans un lieu où elle pourrait être touchée. La phobie peut se marquer aussi au sein d’un cabinet médical, voire d’un couple. Dans les relations sociales, fêtes de famille ou professionnelles, la personne haptophobe inventera toujours un prétexte pour éviter toute marque de sympathie ou d’affection (ni baiser, ni serrement de mains) », explique Christiane Razen, coach comportementale.

Des symptômes impressionnants

Pour un patient haptophobe, les symptômes constatés peuvent s’avérer nombreux :

  • État de stress intense
  • Maux de tête
  • Sensation de dégoût
  • Tremblements
  • Douleurs thoraciques
  • Bouffées de chaleur
  • Troubles du sommeil
  • Impression de viol de la personnalité
  • Vertiges
  • Isolement social
  • Impossibilité de nouer une relation sentimentale.

Quelle prise en charge pour l’haptophobie ?

Quand les manœuvres d’évitement ne suffisent plus à éviter les crises d’anxiété ou se révèlent comme une source de souffrance, une thérapie peut être envisagée avec un psychiatre ou un psychologue. « Et ciblée sur les crises d’anxiété. Parmi les thérapies possibles, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) se révèle très efficace après quelques mois. Son principe consiste à exposer, mais de façon très contrôlée, le patient haptophobe à ce qui provoque ses crises. Des expositions progressives qui vont peu à peu amener le patient à accepter le contact (physique ou en réalité virtuelle). Pour traiter en profondeur les causes de ce stress intense, le spécialiste se tournera plutôt vers une thérapie analytique. Efficace mais moins rapide », souligne Christiane Razen. Des thérapies souvent couplées avec des exercices de méditation, d’hypnose ou de yoga. Pour trouver l’apaisement.
 Quant à la médication (à base d’anxiolytiques et d’antidépresseurs), elle ne se fera qu’en dernier recours, et ponctuellement, pour calmer une crise d’anxiété profonde.

 

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