ochlophobie

Bien réagir face à l’ochlophobie

Pour chacun.e d’entre nous, la peur peut prendre un visage différent. Celle ressentie à la vue des araignées, lors de tout voyage en avion ou face au vide. Pour d’autres, la peur se déclenche au contact de la foule et porte un nom : l’ochlophobie.

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L’idée de prendre le métro aux heures de pointe vous donne-t-elle des palpitations ? Vous ne fréquentez ni les festivals ni les plages bondées en été ? Vous préférez être seul.e ou en petit comité ? Et vous étiez atteint.e d’ochlophobie ?

L’ochlophobie, de quoi s’agit-il ?

Appelée aussi ochmophobie, l’ochlophobie se classe parmi les phobies dites spécifiques. Elle s’exprime dans les lieux où sont rassemblées de nombreuses personnes. Une crainte irrationnelle qui se révèle handicapante à vivre au quotidien. Avec l’impossibilité de prendre un transport en commun, de fréquenter un centre commercial ou un marché à certaines heures d’affluence. Adieu aussi la fréquentation des festivals, des salles de spectacles… La prévalence de cette phobie serait de 3% au sein de la population, femmes et hommes confondus, avec une augmentation liée à l’âge.

Quels sont les éléments déclencheurs ?

Marianne, 54 ans, enseignante, témoigne : « Mon ochlophobie a débuté il y a une vingtaine d’années lors d’une journée portes ouvertes dans un théâtre bruxellois. J’étais dans une file à attendre l’ouverture. Et puis, par impatience peut-être, la foule s’est mise à bouger et j’ai ressenti comme une impression d’étouffement, avec la peur de me faire écraser contre les portes vitrées de l’entrée. Depuis, j’évite toute situation où je sais qu’il y aura du monde. »
Une ochlophobie peut aussi résulter d’un traumatisme subi au sein d’une foule, comme une agression, des attouchements… Pour certaines personnes, elle peut encore découler d’une tendance naturelle à vivre repliées sur elles-mêmes, avec la peur d’aller au contact de l’autre.

Les signes de l’ochlophobie qui ne trompent pas

Si chacun peut ressentir un certain inconfort au milieu d’une foule, les signaux d’alerte se veulent bien plus prononcés pour la personne atteinte d’ochlophobie :

  • Une sensation d’étouffement
  • Des difficultés à respirer
  • L’envie de s’échapper au plus vite
  • Une élévation du rythme cardiaque
  • Des vertiges, des nausées, des tremblements
  • La possibilité de perte de connaissance

Quels traitements adopter ?

« Une ochlophobie se traite généralement de deux façons : par une prise d’anxiolytiques, sous contrôle médical, pour calmer (mais pas guérir) les crises d’angoisses avec, en complément efficace lors de phobies, une thérapie cognitive et comportementale (TCC). D’autres alternatives existent également pour réguler la peur et calmer les crises d’angoisse associées comme l’hypnose et les méthodes de relaxation », explique Sophie Delsalle, psy.
Aujourd’hui, une autre forme de thérapie est régulièrement utilisée pour son efficacité : les TERV (Thérapies par Exposition à la Réalité Virtuelle). Le patient est replacé, virtuellement, dans l’environnement déclencheur. Dans une foule compacte en cas d’ochlophobie. Et le praticien va agir pour conditionner le patient et lui faire adopter le bon comportement face à la réalité projetée. L’avantage des TERV réside dans la brièveté des séances nécessaires mais aussi dans la possibilité pour le patient d’avoir un rôle actif. Comme le précise le site phobie.com, « Les TERV permettent l’extinction de la phobie dans 80% des cas. »

 

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